Le gouverneur de la banque centrale chinoise (PBOC), Zhou Xiaochuan, a estimé qu'il n'y avait pas de raison pour que le yuan se déprécie encore, assurant que l'institution continuerait d'utiliser ses gigantesques réserves de changes pour défendre son cours. "La Chine dispose des réserves de changes les plus importantes au monde", a-t-il souligné dans un entretien au magazine Caixin samedi. "Nous ne laisserons pas des forces spéculatives orienter l'humeur des marchés". "Il n'y a pas de fondement à une dépréciation continue" du yuan, a-t-il ajouté. Dénonçant le rôle de "forces spéculatives internationales", sans toutefois les identifier, il a estimé que "parfois le marché montre des imperfections, lorsqu'il est contrôlé par des forces spéculatives ou des vues à court terme et un effet moutonnier". Le yuan est sous forte pression en raison des inquiétudes sur l'essoufflement de l'activité en Chine, qui alarme les marchés, et de l'intensification des flux de capitaux hors de Chine, en dépit de restrictions drastiques impos ées par les autorités. Pour soutenir le yuan, qui a atteint ses plus bas niveaux en cinq ans, Pékin vend massivement des dollars. Rien qu'en janvier, les réserves de devises de la Chine ont fondu de 99,5 milliards de dollars, pour tomber à 3 200 milliards de dollars, leur plus bas niveau depuis mai 2012, avait indiqué la banque centrale début février. Et Pékin a récemment amplifié la dépréciation du yuan en abaissant durant huit séances consécutives (soit de 1,4% au total) le niveau de réfé- rence autour duquel la monnaie est autorisée à fluctuer face au dollar. Ce qui laisse craindre une politique de dévaluation continue. Le géant asiatique avait déjà ébranlé les marchés mondiaux en août en abaissant drastiquement le taux pivot du yuan, une décision alors largement perçue comme une dévaluation compétitive. Mais Pékin s'en était défendu, assurant avoir simplement modifié son mode de calcul pour mieux refléter les tendances du marché. La Chine s'est donnée pour 2016 un objectif de croissance économique "entre 6,5% et 7%", après un taux de 6,9% en 2015, qui était le plus faible de ces 25 dernières années. En marge du Forum économique mondial de Davos en janvier, le milliardaire américain George Soros avait estimé qu'un "atterrissage brutal" de l'économie chinoise "était pratiquement inévitable" et même "déjà arrivé". La presse officielle chinoise avait alors tiré à boulets rouges sur le financier de 85 ans, l'accusant d'avoir "déclaré la guerre au yuan". Les Bourses de Shanghai et Shenzhen étaient fermées la semaine passée en raison du Nouvel an lunaire. Elles rouvriront ce lundi. Avant-hier, l'euro baissait légèrement mardi face au dollar, les cambistes essayant de faire la part des choses entre les perspectives monétaires des deux côtés de l'Atlantique après des déclarations de responsables de la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale (Fed). L'euro valait 1,1143 dollar contre 1,1155 dollar lundi vers la même heure. La monnaie unique européenne baissait face à la devise nippone, à 127,07 yens contre 127,84 yens lundi soir. Le dollar se repliait également face à la monnaie japonaise, à 114,03 yens contre 114,60 yens lundi. L'euro n'enregistre "pas de gros mouvements" face au dollar, a résumé Eric Viloria, de Wells Fargo. la livre britannique baissait face à la monnaie européenne, à 77,96 pence pour un euro, ainsi que face au billet vert, à 1,4293 dollar. La devise suisse baissait légèrement face à l'euro, à 1,1017 franc pour un euro, et face au billet vert, à 0,9887 franc pour un dollar. L'once d'or a fini à 1 209,50 dollars au fixing du soir, contre 1 208,20 dollars lundi. La devise chinoise a fini à 6,5169 yuans pour un dollar, contre 6,4962 yuans lundi.