Donald Trump a conforté samedi sa position de favori de l'investiture républicaine en remportant la primaire de Caroline du Sud. Chez les démocrates, Hillary Clinton a gagné dans le Nevada, relançant sa campagne poussive avant les grandes primaires du 1er mars. Cette nouvelle victoire donne aux deux candidats, dans leurs camps respectifs, une belle avancée pour la prochaine étape dans la course à la Maison Blanche : le "Super mardi" quand onze Etats voteront le 1er mars. Le milliardaire américain de 69 ans a confirmé dans les urnes son hold-up au sein du Parti républicain. Avec un tiers des voix il remporte sans conteste la primaire de Caroline du Sud, un Etat où évangéliques et militaires exercent une influence démesurée. Après le New Hampshire au début du mois, cette nouvelle victoire de Trump a été saluée par une ovation dans la salle où il a prononcé son discours, à Spartanburg. RETRAIT DE BUSH Jeb Bush, fils et frère d'anciens présidents, s'est retiré de la course à la Maison Blanche samedi après avoir essuyé une nouvelle performance décevante aux primaires républicaines qu'il avait pourtant abordées en grand favori. Ce soir, je suspends ma campagne, a déclaré très ému Jeb Bush, 63 ans, s'interrompant pour essuyer des larmes. Malgré ce que vous avez peut- être entendu, les idées comptent, les politiques comptent, a-t-il ajouté dans une pique appréciée de ses supporteurs au vainqueur républicain Donald Trump. Avec au départ un colossal soutien financier et la bénédiction du parti, l'ancien gouverneur de Floride (1999-2007) a rapidement vu les intentions de vote en sa faveur s'effondrer face aux succès engendrés par le milliardaire américain et plusieurs autres candidats. Donald Trump l'a souvent raillé dans les débats républicains, épinglant son manque d'énergie supposé et l'establishment qu'il représente, grande cible du magnat de l'immobilier. Jeb Bush se défendait, plaidant pour des idées plus mesurées et qualifiant d'absurdes certains des propositions de son adversaire Donald Trump. Dans l'Iowa, premier Etat à voter le 1er février, il était arrivé sixième, avec moins de 3% des voix. Dans le New Hamsphire, le 9 février, il s'était hissé en quatri ème place (11%). Samedi en Caroline du Sud, il arriverait de nouveau à la quatrième place, selon les projections des chaînes américaines. Pas assez pour poursuivre la coû- teuse course à la Maison Blanche, malgré le soutien de sa mère de 90 ans, Barbara et son frère George W. Bush venus le soutenir en Caroline du Sud où ils sont populaires. Je suis fier d'avoir mené une campagne pour unir le pays, a-t-il conclu. CLINTON AU NEVADA Hillary Clinton a remporté samedi les consultations démocrates du Nevada contre Bernie Sanders, 3e étape des primaires pour la Maison Blanche. Les projections de plusieurs télévisions américaines la donnaient gagnante, à quelques points de son rival. "A tous ceux qui ont particip é dans chaque coin du Nevada avec détermination et coeur: c'est votre victoire. Merci", s'est immédiatement félicitée l'ex-secrétaire d'Etat sur Twitter. Elle devrait terminer juste devant le sénateur du Vermont aux "caucus" organis és par le parti démocrate, selon les chaînes Fox News, NBC et CNN. Ce sont des rassemblements d'électeurs, sans bulletin de vote. Mais le faible écart attendu entre les deux candidats - à 68% du dépouillement, Hillary Clinton obtenait 52,2% des délégués, contre 47,7% pour Bernie Sanders - montre que la popularit é de Bernie Sanders dépasse le seul électorat blanc ou l'Etat du New Hampshire, où il avait engrangé une grande victoire au début du mois. Dans l'Iowa, il n'avait perdu que d'un cheveu face à Hillary Clinton. Les sondages réalisés à l'entrée des "caucus" du Nevada montrent que 54% des électeurs hispaniques ont choisi Bernie Sanders, contre 43% pour Hillary Clinton. Celle-ci avait mené une campagne intense auprès des hispaniques, qui représentent plus du quart de la population. Les républicains votent eux aussi, ce samedi, lors de leur primaire en Caroline du Sud. Les sondages laissent penser que Donald Trump confortera son avance, Ted Cruz et Marco Rubio rivalisant pour la deuxième place. "Certains avaient peut-être douté de nous, mais nous n'avons jamais douté", a-t-elle déclaré lors d'un discours à Las Vegas. Pour la première fois du cycle des primaires, l'ex-ultra favorite pouvait savourer une victoire, même courte. La candidate a livré un discours offensif, ancré à gauche et ciblé sur les minorités sur lesquelles elle compte pour les épreuves suivantes dans le Sud, où les Noirs représentent plus de la moitié des votants démocrates.