Le vice-président américain Joe Biden a affirmé lundi qu'il fallait broyer le cœur du groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie pour l'empêcher d'instiller son poison au Moyen-Orient et dans le reste du monde. Nous devons broyer le cœur de Daech en Irak et en Syrie pour que ses djihadistes ne puissent plus continuer à instiller le poison dans la région et dans le reste du monde, a déclaré M. Biden devant des centaines de militaires américains et alliés rassemblés sur la base d'Al-Dhafra près d'Abou Dhabi. Ce combat va prendre du temps, mais nous sommes engagés à le mener à bien jusqu'à ce que nous extirpions ce mal, et nous extirperons ce mal, a-t-il ajouté. Plus tôt, dans une interview au quotidien The National, le vice-président des Etats-Unis avait exclu une solution militaire dans le conflit syrien, affirmant qu'il fallait œuvrer à une solution politique, aussi difficile soit elle. Ces déclarations interviennent alors que des négociations indirectes entre le régime du président Bachar al-Assad et les rebelles doivent reprendre jeudi à Genève. Cela doit être clair pour tout le monde: aussi difficile soit elle, nous devons continuer à essayer de parvenir à une solution politique, a dit M. Biden, arrivé dans la nuit à Abou Dhabi, première étape d'un voyage qui doit aussi le conduire en Israël et en Cisjordanie. L'Arabie saoudite et les Emirats ont indiqué être disposés à envoyer des troupes au sol en Syrie pour combattre l'EI sous commandement américain. Dans le même temps, Ryad ne cesse de répéter que M. Assad devra partir par la négociation ou par la force. Le 23 janvier, à Istanbul, M. Biden avait parlé de la possibilité d'une opération militaire en Syrie si les pourparlers de paix échouaient, mais la Maison Blanche avait ensuite précisé qu'il faisait référence seulement aux actions en cours contre l'EI. Dans son interview au National, M. Biden s'est félicité que le cessez-le-feu appliqué entre rebelles et forces prorégime, bien que fragile, ait fait baisser significativement les niveaux de violence. S'agissant de l'Iran chiite, M. Biden a pris acte des inquiétudes répétées des monarchies sunnites du Golfe qui dénoncent régulièrement les actions déstabilisatrices de Téhéran dans des pays arabes, comme la Syrie, le Liban, le Yémen ou l'Irak. Nous comprenons clairement les défis posés (par Téhéran) dans la région, a-t-il dit, affirmant que la situation serait exponentiellement plus dangereuse si les Etats-Unis et les autres grandes puissances n'avaient pas conclu l'an dernier un accord nucléaire avec l'Iran. Comme l'accord est mis en œuvre maintenant, nous avons de fait fermé de manière efficace chaque voie que l'Iran pourrait emprunter pour développer une arme nucléaire et, par voie de conséquence, la région est plus sûre, selon M. Biden. Il a enfin assuré que son pays était lucide sur les difficultés auxquelles sont confrontées les monarchies du Golfe qui s'inquiètent également d'un désengagement américain. Je peux vous assurer que les Etats-Unis respecteront leurs engagements dans la région. M. Biden devait rencontrer lundi soir l'homme fort d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, et, mardi, le souverain de Dubaï, Cheikh Mohammed ben Rached Al-Maktoum. Il a notamment visité lundi la grande mosquée Cheikh Zayed d'Abou Dhabi, ainsi que Masdar City, cité expérimentale pour les énergies renouvelables.