Les Bourses européennes ont reculé mardi, plombées par un chiffre décevant sur le commerce chinois, prudentes à l'avant-veille d'une décision de la Banque centrale européenne (BCE). La Chine a vu ses exportations s'effondrer de plus de 25% en février, tandis que ses importations plongeaient à nouveau, sous l'effet conjugué d'une conjoncture internationale morose et de l'essoufflement persistant de l'activité dans la deuxième économie mondiale. Ces chiffres "catastrophiques" ont lesté les marchés, ainsi qu'une série de "prises de bénéfices" après les récentes semaines de franche hausse, selon Patrick O'Hare, de Briefing. Peu d'indicateurs sont prévus avant la réunion jeudi de la BCE qui suscite de très fortes attentes. "Le marché semble empreint de certitudes à l'approche de la réunion de la BCE mais les investisseurs se gardent de trop prendre position", note Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque. Les investisseurs tablent sur l'annonce de nouvelles mesures, via une baisse du taux de dépôt et un renforcement du programme de rachats d'actifs, afin de relancer l'économie en zone euro et lutter contre la faiblesse de l'inflation.
L'Eurostoxx 50 a perdu 0,63% La Bourse de Paris a terminé en recul de 0,86%, l'indice CAC 40 cédant 38,27 points à 4 404,02 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,3 milliards d'euros. Les valeurs industrielles ont tiré le marché vers le bas. ArcelorMittal a perdu 8,02% à 4,29 euros, PSA Peugeot Citroën 3,39% à 14,68 euros et Renault 4,34% à 83,70 euros. EDF a reculé (-1,74% à 9,94 euros) après avoir plongé la veille après la démission du directeur financier. Ipsen a terminé en baisse (-1,63% à 47,76 euros), fragilisé par un abaissement de recommandation par Barclays. Casino a cédé 1,83% à 47,68 euros, après des nouveaux commentaires de la société d'investissement américaine Muddy Waters, à la veille de la publication de ses résultats. Latécoère a cédé 4,92% à 3,48 euros après avoir annoncé un bénéfice net stable pour 2015 dans un contexte de faible croissance organique et d'optimisation des coûts de production à la demande des avionneurs. Enfin, Séché Environnement a bondi (+4,37% à 27,97 euros), à la faveur de résultats supérieurs aux attentes pour 2015. A la Bourse de Londres, l'indice FTSE-100 a lâché 0,92%, à 6 125,44 points. Parmi les valeurs, Glencore a chuté de 18,16% à 139,75 pence, après un accident dans une de ses mines en République démocratique du Congo. Le reste du secteur minier a également plongé, avec Anglo American (-15,48% à 530,9 pence), Rio Tinto (-9,43% à 2 026 pence) ou BHP Billiton (-8,51% à 821,4 pence). La meilleure performance a été réalisée par Burberry Group (+6,64% à 1 462 pence). A Francfort, l'indice vedette Dax aabandonné 0,88% à 9 692,82 points, celui des valeurs moyennes MDax, 1,40% à 19 406,35 points. Deutsche Post (+3,23% à 23,30 euros) a pourtant tiré le Dax vers le haut, en annonçant le rachat d'actions sur un an pour un montant maximum d'un milliard d'euros. En revanche, Merck KGaA (-1,77% à 78,30 euros) et RWE (-4,43% à 10,79 euros) n'ont pas réussi à entretenir l'élan initial après la publication de leurs résultats. EON, qui publie mercredi ses résultats, a lui cédé 2,69% à 8,33 euros. Tout en bas du tableau, Volkswagen a perdu 4,14% à 112,30 euros, alors que l'enquête allemande dans le scandale des moteurs truqués a été élargie à 17 personnes et qu'une information judiciaire pour "tromperie aggravée" a aussi été ouverte en France. La Bourse de Milan a terminé en baisse, l'indice FTSE Mib perdant 0,23% à 18 018 points. Luxottica Group a réalisé la meilleure performance (+3,17% à 50,4 euros), suivi de Buzzi Unicem (+3,14% à 14,76 euros) et de Ferrari (+3,03% à 37,79 euros). Le groupe d'exploration et d'ingénierie pétrolière Saipem a en revanche fait une chute vertigineuse (- 14,77% à 0,3629 euro) après la vente de 6,3% de son capital par les banques qui s'étaient portées garantes de sa récente augmentation de capital. Fiat Chrysler Automobiles a perdu 4,45% à 6,66 euros et Tenaris baissé de 3,64% à 10,58 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,71% à 432,89 points. A la baisse, le sidérurgiste Arcelor Mittal a perdu 8,02% à 4,29 euros. A la hausse, le groupe chimique OCI a gagné 3,31% à 17,31 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé sur un recul de 0,80%, l'indice BEL 20 des valeurs vedettes s'affichant à 3 371,19 points. Toutes les valeurs vedettes ont fini en territoire négatif, excepté le géant de la distribution Colruyt, qui a grappillé 0,67% à 49,09 euros. Le groupe de métallurgie Bekaert, qui avait fortement progressé deux séances d'affilée vendredi et lundi, a subi des prises de bénéfices et cédé 1,65% à 35,75 euros. La Bourse de Madrid a fini en baisse de 0,53% à 8 740,30 points, avec 30 de ses 35 valeurs dans le rouge. Alors que les principales banques voyaient leurs cours chuter, l'action de Banco Santander a connu le plus fort rebond, de 0,97% (à 4,14 euros). La plus forte chute a été enregistrée par la branche espagnole de la compagnie sidérurgique ArcelorMittal, dont l'action cédait 7,51% à 4,30 euros. Le groupe d'ingénierie et de construction d'installations industrielles Tecnicas reunidas, qui travaille notamment pour des compagnies pétrolières, a vu son action baisser de 4,02% à 25,92 euros. L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a abandonné 1,40% à 4 860,14 points, plombé par ses valeurs financières. La banque BPI a dévissé de 4,10% à 1,17 euro et sa concurrente BCP a chuté de 3,02% à 3,86 centimes d'euro. Le groupe pétrolier et gazier Galp Energia (-3,00% à 10,83 euros) et le groupe de grande distribution Jeronimo Martins (-1,30% à 13,64 euros) ont également pesé sur l'indice. Parmi les poids lourds, seul l'électricien EDP a terminé dans le vert (+0,76% à 2,77 euros).
Wall Street finit en baisse Wall Street a baissé mardi à l'issue d'une séance au diapason de l'international, entre chiffres décevants sur le commerce en Chine et rechute des cours du pétrole: le Dow Jones a perdu 0,64% et le Nasdaq 1,26%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 109,85 points à 16 964,10 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 59,43 points à 4 648,82 points. Particulièrement surveillé par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a reculé de 22,50 points, soit 1,12%, à 1 979,26 points. "C'était une séance bizarre", a reconnu Chris Low, de FTN Financial. "Il n'y avait pas d'indicateur notable et on va s'arrêter de regarder la Réserve fédérale (Fed) jusqu'à la semaine prochaine", date de la prochaine réunion de la banque centrale américaine, "car il n'en viendra plus de discours pendant un petit moment". "On pourrait faire attention à la politique... Mais franchement la campagne présidentielle est tellement folle que les marchés semblent l'ignorer pour le moment", a-t-il ajouté, comme les primaires républicaines semblent s'orienter vers un duel entre l'homme d'affaires populiste Donald Trump et le conservateur anti-establishement Ted Cruz. "On en est donc réduits à surveiller l'international", a conclu M. Low, citant notamment "une baisse des cours des matières premières". Les cours du pétrole, dont le rebond des dernières semaines s'est largement traduit à Wall Street, ont fini en nette baisse, dans l'attente d'une nouvelle hausse des stocks aux Etats-Unis, et après des déclarations fragilisant l'hypothèse d'un gel concerté de la production dans le monde. Cette rechute du marché pétrolier a particulièrement affecté le secteur de l'énergie, dont l'indice a chuté de plus de 4% au sein du S&P 500.
United Airlines recule Parmi les valeurs, la compagnie aérienne à bas prix JetBlue a perdu 9,09% à 19,91 dollars après avoir reconnu que sa rentabilité avait fortement diminué par rapport à la même époque de l'an dernier. Egalement dans le secteur, United Airlines, au centre d'un bras de fer entre son conseil d'administration et deux importants actionnaires qui dénoncent ses "piètres" performances financières malgré la chute des prix du kérosène, a baissé de 2,20% à 56,34 dollars après avoir par ailleurs annoncé une commande pour 25 appareils à l'avionneur Boeing (-0,45% à 122,35 dollars). La chaîne de hamburgers Shake Shack a chuté de 11,84% à 37,23 dollars après avoir fait état de prévisions jugées trop timides pour 2016, qui ont éclipsé un bond de ses ventes et de ses bénéfices au dernier trimestre. Dans la distribution, les magasins de vêtements Urban Outfitters ont bondi de 16,09% à 32,69 dollars après l'annonce d'un bénéfice net trimestriel jugé nettement supérieur aux attentes malgré une baisse par rapport à la même époque de l'an dernier. Le marché obligataire américain avançait nettement. Vers 21H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à dix ans reculait à 1,832%, contre 1,904% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,637%, contre 2,706% précédemment.