Les Bourses européennes ont clôturé en légère baisse dans l'ensemble, avant-hier, les investisseurs ayant été privés de nouvelles majeures susceptibles d'avoir une influence sur le marché, après la forte baisse enregistrée la veille. "Le marché accuse le coup après avoir beaucoup baissé hier (mercredi). Il est toujours confronté aux mêmes thématiques, comme les problèmes budgétaires américains et les perspectives fragiles des entreprises", résume Guillaume Garabédian, gérant chez Messachaert Gestion Privée. La réunion de la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas non plus eu d'impact. Cette dernière a maintenu, comme prévu par le marché, son taux directeur à 0,75%. "Peu d'acheteurs étaient tentés de faire leur retour sur le marché aujourd'hui et les investisseurs n'étaient pas beaucoup aidés non plus par les réunions des banques centrales alors qu'il y avait une faible lueur d'espoir d'un éventuel soutien supplémentaire par la BCE ou la BOE mais malheureusement rien de tel n'est arrivé", a commenté Angus Campbell, analyste de Capital Spreads. L'Eurostoxx 50 a terminé stable à 2 479,13 points A Paris, le CAC 40 a terminé presque stable (-0,06%), à 3 407,68 points, dans un volume d'échanges assez réduit d'un peu plus de 2 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 1,99%. Capgemini (-4,59% à 31,20 euros) a fortement reculé après avoir annoncé que le quatrième trimestre serait un peu plus difficile pour la société. EADS a perdu 4,15% à 26,10 euros, malgré des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. En revanche, la publication de Société Générale a été plébiscitée (+1,65% à 25,00 euros) tandis que Vallourec a pris 4,42% à 32,98 euros, les investisseurs saluant le redressement des marges du fabricant de tubes sans soudure. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a cédé 0,27% soit 15,58 points à 5 776,05 points. Parmi les baisses, les minières Eurasian Natural Resources et Kazakhmys ont lâché 3,41% à 294,6 pence et 2,28% à 686,5 pence. Le groupe aérien International Airlines Group (IAG), maison-mère de British Airways et Iberia, a cédé de son côté 0,88% à 168 pence après l'annonce du lancement d'une offre de rachat de la compagnie espagnole à bas coût Vueling. L'assureur Aviva a en revanche pris 0,55% à 330,3 pence. Parmi les autres progressions, le groupe de luxe Burberry a gagné 1,25% à 1 214 pence et les banques Royal Bank of Scotland et Barclays 0,66% à 274,4 pence et 0,32% à 224,6 pence. A Francfort, l'indice vedette Dax a terminé en recul de 0,39% à 7 204,96 points à l'issue d'une séance marquée notamment par une abondance de résultats d'entreprises au troisième trimestre. Le MDax des cinquante valeurs moyennes a fini en baisse de 1,18% à 11 382,55 points. Le groupe de matériaux de construction HeidelbergCement, concurrent du français Lafarge a confirmé ses objectifs annuels après un bon troisième trimestre et a gagné 3,41% à 43,26 points tandis que Siemens a avancé de 1,80% à 80,27 euros. Parmi les perdants, Deutsche Telekom a cédé 0,68%. Adidas (-1,44% à 64,36 euros) et Deutsche Post (-2,95% à 14,63 euros) ont été également évités par les investisseurs. Le titre de Commerzbank a pour sa part plongé de 5,77% à 1,42 euro après les faibles performances enregistrées au troisième trimestre. La Bourse de Madrid a terminé en légère baisse, de 0,48%, à 7624,1 points, au terme d'une séance marquée par une émission obligataire réussie. Les principales valeurs bancaires de l'indice Ibex-35 ont fini en ordre dispersé: Santander a terminé quasi stable, gagnant 0,05% à 5,523 euros, BBVA a perdu 0,07%, à 6,09 euros, tandis que CaixaBank a chuté de 2,68%, à 2,725 euros. Le titre du groupe pétrolier espagnol Repsol a terminé sur une légère hausse de 0,67%, à 15,115 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé en baisse de 0,64% à 15 194 points. Le groupe Pirelli a reculé de 2,75% à 8,5 euros tandis qu'Autogrill a perdu 3,9% à 8,01 euros. Le constructeur aéronautique Finmeccanica a également terminé en baisse de 2,67% à 3,648 euros. La Bourse suisse a clôturé en légère hausse, avec un indice SMI à 6 713,62 points, en progression de 0,24%. La Bourse a été tirée par le haut par les bons résultats trimestriels de Swiss Re qui a progressé de 1,90% à 67,15 francs suisse. Swisscom a en revanche plongé après une baisse de -9,2% de son bénéfice net sur 9 mois. L'action a perdu 1,55% à 381 francs suisse. Du côté des bancaires Credit Suisse a reculé de 0,64% à 21,84 francs suisse et UBS de 0,21% à 14,56 francs suisse. A Lisbonne, l'indice vedette PSI-20 a terminé en hausse de 0,36% à 5 324,12 points, tirée vers le haut par une partie des valeurs bancaires. La banque BPI a progressé de 4,77% tandis que la BES a gagné 2,72% et la Banif de 2,17%. En revanche la BCP a perdu 1,19%. Le groupe multimédia ZON a gagné 1,26% tandis que le poids-lourd de la bourse lisboète, Portugal-telecom, s'est apprécié de 0,90%. L'indice PSI-20 a toutefois été pénalisé par un recul de 2,53% du groupe Cofina. L'indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles a légèrement reculé, perdant 0,19% à 2 359,68 points. Les plus fortes baisses ont été subies par le groupe de métallurgie Bekaert (-3,32% à 21,69 euros), de GDF-Suez (-2,02% à 16,73 euros) et du groupe pharmaceutique UCB (-2,00% à 43,11 euros). Le bancassureur KBC a réussi de loin la meilleure performance de la cote, bondissant de 5,96% à 19,39 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé sur une baisse de 0,14% à 332,42 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par l'opérateur de télécommunications KPN, qui a cédé 4,02% à 4,58 euros.A la hausse, l'assureur Aegon a gagné 1,99% à 4,41 euros. La Bourse de New York s'enfonce encore dans le rouge Wall Street a poursuivi son déclin, avant-hier, après avoir enregistré la veille sa plus forte chute de l'année, de bons chiffres américains échouant à retenir l'attention des courtiers emportés par un puissant mouvement de vente: le Dow Jones a abandonné 0,94% et le Nasdaq 1,42%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 121,41 points à 12 811,32 points, soit son plus bas niveau depuis le 25 juillet, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 41,71 points à 2 895,58 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a glissé de 1,22% (-17,02 points) à 1 377,51 points. Au lendemain de la réélection du président Barack Obama, le Dow Jones avait chuté la veille de 2,36%, soit son plus net plongeon depuis le 9 novembre 2011, dans un marché miné par des craintes pour le budget fédéral aux Etats-Unis. Il avait été suivi des autres grands indices, qui avaient tous glissé de plus de 2%. Avant-hier, la dégringolade du marché s'est poursuivie après un bref passage dans le vert en début de séance suivant la publication de bonnes statistiques économiques américaines. C'est tout simplement la suite du très fort mouvement de ventes observé hier. Tous ceux qui n'avaient pas vendus sont devenus nerveux et, dès que la tendance est devenue plus claire en cours de matinée, ils se sont joints au mouvement, a commenté Michael James, de Wedbush Morgan Securities. Le plongeon du titre du géant technologique Apple n'a rien arrangé, et a encore accentué la perte de l'appétit pour le risque, a-t-il relevé. Apple est le composant le plus important du S&P 500, dont il représente 5%, et les gens le vendent pour se préparer à acheter d'autres titres et diversifier leurs portefeuilles, dans un contexte de concurrence accrue dans le secteur technologique, a noté Lee Munson, de Portfolio. Or cette action, qui s'est hissée au-delà de 700 dollars en septembre, occupe une place prédominante dans les portefeuilles des fonds d'investissements, a souligné Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, ce qui explique que tout mouvement violent de son titre se répercute sur le reste du marché. Des indicateurs économiques de bon augure aux Etats-Unis, avec une baisse inattendue des inscriptions au chômage et un déficit commercial qui a, contre toute attente, reculé, n'ont pas réussi à freiner le déclin de Wall Street. Dans le contexte actuel, ils n'ont absolument pas pesé, a précisé Michael James. Le marché obligataire a terminé sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est resté stable par rapport à la veille, à 1,632%, et celui à 30 ans a reculé à 2,769% contre 2,821%. Tokyo: le Nikkei finit affaibli (-1,51%) à cause des USA et de l'Europe L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la séance en recul de 1,51%, tiré à la baisse par les inquiétudes concernant le budget des Etats-Unis, la conjoncture européenne et le nouveau renforcement du yen. Le Nikkei 225 des valeurs vedettes, qui évolue dans le rouge depuis le début de la semaine, a perdu 135,74 points à 8 837,15 points à la clôture. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté lâché 1,39%, soit une perte de 10,36 points, pour finir à 735,35 points. La journée boursière a une nouvelle fois été peu active avec seulement 1,57 milliard de titres échangés sur le premier marché. Les investisseurs à Tokyo ont emboîté le pas de leurs homologues de Wall Street où le Dow Jones a dégringolé de 2,36% et le Nasdaq de 2,48% la veille. Aux Etats-Unis, après la réélection de Barack Obama, les observateurs redoutent des difficultés pour parvenir à un accord sur les lois budgétaires, au risque de saper la fragile reprise économique et de mettre à mal une croissance mondiale encore convalescente. En Europe, le président de la Banque centrale européenne a attisé les craintes en pointant du doigt le fait que l'Allemagne, poumon industriel et économique, était désormais "atteinte" par "les conséquences de la crise" qui affecte la zone euro depuis des mois. Dans ce contexte, le dollar baisse face à la monnaie japonaise, tombant sous la barre des 80 yens à environ 79,9 yens, tandis que l'euro, victime de mauvaises prévisions économiques en Europe, évoluait aussi se situant aux alentours de 101,90 yens à l'heure de la fermeture de la Bourse de Tokyo (06H00 GMT).Cette baisse des principales devises étrangères face à la monnaie nippone nuit aux firmes exportatrices de l'archipel. Les donneurs d'ordres ont ainsi laissé de côté les titres des groupes les plus sensibles à cette évolution défavorable des cours de change. L'action du premier constructeur d'automobiles, Toyota, a dévissé de 2,62% à 3 155 yens. Celle de son concurrent Honda a pour sa part abandonné 3,47% à 2 395 yens et celle de Nissan 1,13% à 697 yens. Dans l'autre secteur-vedette, celui de l'électronique, plusieurs valeurs ont continué leur glissade, entraînée non seulement par la remontée du yen mais aussi par leurs piètres performances commerciales et la détérioration de leurs finances. L'action Panasonic, la deuxième plus échangée avant-hier, a fléchi de 0,25% à 396 yens. Le titre de son rival Sony a quant à lui perdu 2,95%, à 887 yens et l'action Sharp a régressé de 0,65% à 152 yens. Celle du groupe de bureautique Canon, également gros exportateur en Europe, a de même été sanctionnée (-2,53% à 2 505 yens), ainsi que celle du fabricant de pneumatiques Bridgestone (-1,87% à 1 834 yens). A l'instar des transporteurs maritimes et des maisons de négoce, les groupes d'équipements industriels très présents en Chine ou aux Etats-Unis ont souffert également, comme Toshiba (-3,46%), Hitachi (-1,43%), Komatsu (-2,16%) et Fanuc (-2,28%).
