Les relations bilatérales "excellentes et privilé- giées" entre l'Algérie et les Etats-Unis sont devenues comme un véritable "principal catalyseur" pour les développer davantage à diffé- rents niveaux. Et la quatri ème session des discussions algero-américaines concernant l'accord- cadre sur le commerce et l'investissement (Tifa) qui s'est ouverte ce vendredi dernier à Washington en est la meilleure preuve. L'accord TIFA conclu en juillet 2001 devrait instaurer un dialogue économique annuel entre les deux pays. Les discussions engagées à cet effet devraient donc aider à promouvoir l'investissement et le commerce entre l'Algérie et les Etats-Unis et à planir les difficult és qui peuvent freiner leur développement. D'ailleurs il n y a qu'à voir les bons résultats entre les deux pays pour s'en convaincre. Il est utile de rappeler dans cet ordre d'idées que l'Algérie a toujours exprimé son intérêt à relancer la coopération bilatérale régie par l'accord-cadre sur le commerce et l'investissement. Les premières discussions de vendredi dernier devraient apporter des réponses aux préoccupations américaines concernant l'investissement en Algérie. Les discussions prévues sur un jour sont conduites du côté algérien par des responsables des ministères de l'Industrie et des Mines, du Commerce et des Affaires Etrangères et du côté américain par le Bureau du représentant américain au commerce (USTR) qui fait partie de la branche exécutive du gouvernement fédéral américain en charge de la politique commerciale aux niveaux bilatéral et multilatéral. Encore faut-il bien préciser que les discussions qui se tiennent depuis vendredi dernier à Washington à huis clos au siège du Département d'Etat américain devraient davantage se concentrer sur la relance du commerce et de l'investissement entre les deux pays, dont les relations économiques sont centrées sur l'énergie. Pour l'Algérie, il s'agit de faire le point sur les échanges commerciaux bilatéraux qui se sont réduits du fait de la baisse des importations américaines de gaz et de pétrole. Ainsi donc, il est vraiment question notamment de demander le renouvellement du syst ème généralisé des préférences que les Etats-Unis accordent unilat éralement aux pays en développement pour les aider à placer leurs produits sur le marché amé- ricain avec des tarifs douaniers avantageux. Et c'est justement l'objet même des discussions: diversifier les échanges commerciaux en aidant l'Algérie à exporter ses produits, notamment agroalimentaires vers ce pays. Et la problèmtique est toute simple sur le sujet : le renouvellement de ce système tarifaire, dont a bénéficié l'Algérie en 2004 sans jamais l'utiliser, aurait besoin cependant de l'approbation du Congrès américain pour qu'il devienne effectif. C'est donc évident que l'accent sera mis également sur la question de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui négocie dans ce cadre un accord bilatéral avec les Etats-Unis. C'est la raison pour laquelle il est attendu que les Etats-Unis réitèrent leur engagement à soutenir l'Algérie dans son processus d'adhésion à ce temple des négociations commerciales multilat érales. De plus, car il n y a pas que ces sujets, le développement de l'agriculture sera également sur la table des discussions, une opportunité que l'Algérie veut saisir pour bénéficier de l'assistance technique américaine dans ce domaine. Dans ce chapitre, la partie algérienne va réaffirmer une fois de plus son attachement aux normes phytosanitaires et au principe de précaution pour défendre l'interdiction d'importation des organismes génétiquement modifiés (OGM) américains. Par ailleurs, l'amélioration du climat des affaires en Algérie figurera parmi les principaux points de la négociation qui va constituer l'occasion pour la partie algérienne d'expliquer les diff érents dispositifs d'incitation à l'investissement mis en uvre dernièrement et de répondre aux questions récurrentes des Américains concernant la règle dite 51/49 régissant l'investissement étranger et les mesures de recadrage du commerce exté- rieur. En tous les cas, plusieurs actes ont été concrétisés dans le domaine de la coopéraiton entre les deux pays et là, il est utile de rappeler juste l'un d'entre eux les plus significatif et il s'agit de l'approche gagnant-gagnant effective en matière de coopération mixte algéro-américaine, traduite dans l'usine Algerian Tractors Company qui fabrique, à Constantine, des tracteurs agricoles de marque Massey- Fergusson, le transfert de technologie et la formation permettront à l'Algérie de diversifier son économie. LES ETATS-UNIS SOUTIENNENT L'ALGERIE Entre autres, et dans un autre registre, les Etats-Unis ont réit éré leur engagement à accompagner l'Algérie dans son processus d'accession à l'OMC en promettant de lui apporter appui et assistance lors du 13ème round des négociations avec cette organisation, selon les dires du secré- taire général du ministère du Commerce, M. Noureddine Zaït. En effet, à l'issue de cette rencontre. M. Zaït a déclaré à l'APS que "l'Algérie a eu un engagement de la partie américaine à nous appuyer et à nous assister dans ce processus", a-t-il dit. Il a également fait savoir que l'Algérie avait reçu plus d'une centaine de questions de la part des Etats-Unis dans le cadre des négociations sur l'accord commercial bilatéral lié au processus d'accession à l'OMC, ajoutant que les réponses à ces questions ont été finalisées. Cet accord bilatéral devrait donner un coup de pouce à l'Algérie pour accéder à cette organisation mondiale. Dans le cadre de ces négociations, la partie américaine a abordé la mesure prise par l'Algérie portant sur l'interdiction d'importation des médicaments dont l'équivalent est produit dans le pays, en considérant que cette mesure représente "des restrictions allant à l'encontre du principe de libre-échange". Ce à quoi la partie algérienne a apporté des clarifications en expliquant que ce dispositif vise à protéger l'industrie pharmaceutique naissante dans le pays, a ajouté M. Zaït, en précisant que cette question est toujours en suspens. Au cours de cette réunion, la partie algérienne a marqu é sa désapprobation au classement de l'Algérie dans la liste des pays à surveiller en matière de propriété intellectuelle, a-t-il aussi indiqué. Le classement attribué à l'Algérie dans le rapport sur les droits d'auteur et droits voisins, publié chaque année par les services du repré- sentant américain au Commerce à la demande du Congrès américain, a fait objet de contestation lors de cette réunion, a souligné le secrétaire général du ministère du Commerce. "La réglementation algé- rienne en la matière est conforme aux normes internationales. En outre l'Algérie est partie prenante dans les différentes conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle", a-t-il tenu à préciser en ajoutant que "des efforts sont menés au niveau local pour lutter contre la piraterie et la contrefa- çon et protéger les droits de propri été intellectuelle sur internet". Les deux parties ont convenu, par ailleurs, de poursuivre les discussions sur l'ouverture d'une ligne aérienne Alger-New York. Cette 4ème session du dialogue commercial a été tenue, du côté algérien, par des représentants des ministères, respectivement, du Commerce, de l'Industrie et des Mines, de l'Energie, de l'Agriculture et des Transports, et, du côté américain, par le sous-secrétaire d'Etat adjoint pour le Maghreb et l'Egypte, John Desrocher, et l'assistant du Représentant américain au Commerce (USTR). Les représentants des offices américains de l'aviation civile, du commerce bilatéral, des marques et des brevets et de l'énergie ont également pris part à ces discussions qui ont aussi enregistré la participation des représentants des départements américains du Commerce, de l'Energie et de l'Agriculture.