Hier, Barack Obama est devenu le premier président américain en exercice à visiter Cuba depuis près de neuf décennies, ce qui serait un pas important pour ces grands ennemis de la guerre froide, qui ont officiellement rétabli leurs relations l'année dernière. "Je ne voudrais pas surestimer l'importance de cette visite. Elle arrive au cours de la dernière année d'Obama en fonction", a déclaré à RT l'analyste politique russe Nikolaï Kalashnikov. Néanmoins, l'analyste qualifie la visite d'"événement historique". "Obama ne pourrait guère influer sur les relations cubano-américaines à ce point. Il s'agit davantage d'un dernier effort pour montrer qu'il a reçu le prix Nobel de la paix pour quelque chose", a ajouté M. Kalachnikov. Des experts conviennent que le prochain président des Etats-Unis aura un plus grand rôle à jouer dans l'établissement de l'ordre du jour des relations bilatérales. Luis René Fernandez Tabio, professeur d'économie à l'Université de La Havane, souligne qu'aucun changement radical ne se produira. Il sera difficile pour le prochain président américain de renverser la politique de M. Obama, a-t-il affirmé à RT. L'analyste en politiques étrangères Jorge Hernandez Martinez de l'Université de La Havane a pour sa part fait remarquer que la visite du chef d'Etat américain pourrait viser à renforcer le Parti démocratique et Hillary Clinton comme sa favorite pour la présidentielle. "Si tout va bien et que tous les objectifs sont atteints, Obama va probablement améliorer son image et renforcer la crédibilité du candidat démocrate à la présidence, puisque cette personne sera considérée comme l'une qui continuera la politique d'Obama", a indiqué M. Martinez. Le changement soudain de politique de Barack Obama a suscité des controverses. Il n'est pas surprenant de constater que tout le monde aux Etats-Unis n'est content du nouveau cours des choses à Washington dans ses relations avec Cuba, en particulier les républicains. Le sénateur de Floride Marco Rubio et le sénateur du Texas Ted Cruz, qui sont candidats à l'investiture républicaine pour la présidence, ont largement critiqué Barack Obama pour ce changement de politique. M. Cruz a qualifié cette visite prochaine de vraie erreur, au moment où l'annonce venait d'être faite. Il est toutefois intéressant de noter que MM. Rubio et Cruz ont des origines cubaines. Le 20 mars, le numéro un américain mettra pieds sur le sol cubain afin de s'y entretenir avec le Président des conseils d'Etat et des ministres Raul Castro, ce qui est de fait la première visite d'un président américain en exercice à Cuba depuis près de 90 ans. Cette visite de deux jours sera une nouvelle étape dans la normalisation des relations américano-cubaines amorcées en juillet dernier, après 50 ans de brouille diplomatique.
Sceller un spectaculaire rapprochement Le président américain Barack Obama s'apprête à tourner une page historique en se rendant à La Havane, un des derniers bastions du communisme avec lequel il entend mettre fin à plus de cinq décennies d'antagonisme forcené. Il a débarque hier vers 17h00 locale (21h00 GMT) sur le tarmac de l'aéroport Jose Marti à La Havane, ou il était accompagné de son épouse Michelle et de leurs deux filles Malia et Sasha. Le président américain se déplace avec un double objectif: aller à la rencontre du peuple cubain et consolider le spectaculaire rapprochement engagé fin 2014 avec le Cuba de Raul Castro. Promoteur du dialogue en matière de diplomatie, le président américain, qui ira ensuite en Argentine, veut aussi redorer l'image de son pays en Amérique latine. Celle-ci a été ternie par des années d'interventionnisme dans son ancien pré carré. Dans cette optique, le vieil ennemi cubain constitue le symbole parfait d'une nouvelle relation avec le continent. Au moment de boucler son second mandat, M. Obama souhaite avancer le plus possible sur ce dossier afin de compliquer tout retour en arrière, quel que soit son successeur en 2017. C'est cet objectif qui a conduit la Maison Blanche à décréter ces derniers mois une série de mesures assouplissant l'embargo imposé à l'île depuis 1962, dont la levée totale dépend du Congrès. Avant de quitter le pays pour Buenos Aires demain après-midi, M. Obama doit assister à un match de baseball entre la sélection nationale de Cuba et l'équipe des Tampa Bay Rays, de la Ligue majeure de baseball (MLB) américaine. Puis ce seront les Rolling Stones qui viendront samedi profiter du vent nouveau dans le pays communiste, pour un grand concert gratuit.