L'expert en énergie, Abdelmadjid Attar, a affirmé à Alger lors d'une conférence organisée par le Mouvement de la société pour la paix (MSP), que "L'Algérie doit investir dans les énergies renouvelables, telle l'énergie solaire en tant qu'alternative future". Ainsi donc M. Attar, ex-directeur général de Sonatrach, a tenu à souligner l'impératif de créer une industrie nationale des matériaux et équipements de production de l'énergie renouvelable "pour éviter de recourir à l'importation de ces équipements, au risque d'entraîner le pays vers une dépendance énergétique et d'augmenter la facture de production des énergies renouvelables". Pour sortir de la dépendance des hydrocarbures M. Attar a également souligné la nécessité de "mettre en place une stratégie nationale ". "L'Algérie doit opérer une transition énergétique qui lui permettra de trouver des ressources alternatives aux hydrocarbures pour couvrir ses besoins futurs et atteindre l'indépendance énergétique, à la lumière des mutations technologiques, économiques et géopolitiques enregistrées à l'échelle internationale", a déclaré M. Attar. D'ailleurs tous les experts sont d'accord pour se focaliser sur les énergies renouvelables pour parer à la dépendance des hydrocarbures. On se souvient bien qu'il y a un mois, le Professeur Abderahmane Mebtoul, économiste et expert international, a estimé lors d'une conférence intitulée "L'économie algérienne face aux défis et aux changements énergétiques", donnée à la faculté des Sciences économiques et commerciales et de la gestion de l'université Djillali Liabes, de Sidi Bel-Abbes que l'Algérie dispose des compétences et des moyens hors-hydrocarbures lui permettant d'opérer un changement radical dans sa politique sociale et économique et de dépasser la crise liée à la chute des prix du pétrole. "L'Algérie dispose de potentialités touristiques et agricoles importantes qui peuvent contribuer à faire sortir le pays de la crise, si on arrive à bien les exploiter dans la production et la productivité hors-hydrocarbures, et s'orienter ainsi vers une économie productive", a-t-il ajouté estimé. Le professeur a appelé à une rationalisation de la consommation énergétique et à l'exploitation d'autres sources d'énergie renouvelable pour les développer dans les différentes régions, notamment au sud du pays où d'énormes potentialités d'énergie solaire existent. Par ailleurs, l'accord de Paris sur le changement climatique (COP21), qui va donner un "boom extraordinaire" à l'industrie des énergies renouvelables, constitue une opportunité pour l'Algérie qui recèle des potentialités importantes dans ce domaine, a estimé récemment à Alger, Ahmed Djoghlaf, expert international en environnement, développement durable et biodiversité. "L'accord de Paris représente un boom extraordinaire qui va être donné à l'industrie des énergies renouvelables. Ce secteur attendait un signal qui s'est concrétisé à travers l'engagement des Etats lors de cette conférence", a souligné M. Djoghlaf lors d'une table ronde organisée par l'Institut national d'études de stratégie globale (INESG). "Maintenant, il est clair que le monde va se diriger vers le renouvelable", a ajouté M. Djoghlaf qui a coprésidé le Comité international sur le changement climatique précédent la COP 21. D'ailleurs, 330 milliards de dollars ont été investis dans ces énergies propres en 2015 avec des prévisions d'atteindre plus de 1.000 milliards de dollars en 2020, date d'entrée en vigueur de cet accord, selon les chiffres avancés par cet expert, également ambassadeur conseiller auprès du ministère des Affaires étrangères. Cette réorientation vers le renouvelable constitue une opportunité pour l'Algérie qui doit assurer sa transition énergétique pour préparer l'après-pétrole, a poursuivi M. Djoghlaf. L'énergie solaire constitue ainsi, selon ce responsable, un gisement important à développer par l'Algérie qui possède des potentialités qui avoisinent les 2.500 heures d'ensoleillement par an, un chiffre qui dépasse largement les 800 heures que recèle l'Allemagne, leader mondial de l'industrie de l'énergie solaire. Dans ce cadre, la contribution de l'Algérie à la COP 21 mentionne son intention de développer cette énergie et produire l'électricité pour couvrir ses besoins et exporter vers l'Afrique.