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Benaoui Mustapha, directeur des services agricoles (DSA) : «L'investissement dans la viticulture reste faible»
Publié dans Horizons le 12 - 10 - 2010

Quelle est la place de la viticulture dans l'agriculture locale ? Le développement agricole a pris une autre dimension dans la wilaya de Médéa qui opte désormais pour une approche par filières afin de trouver des solutions aux entraves qui empêchent celle-ci de se développer. Après le diagnostic de la filière céréaliculture qui a vu sa production passer de 1,5 million à 2 millions de quintaux en trois années, du lait et de l'arboriculture, c'est au tour de la filière viticulture. Le vignoble de Médéa peut facilement concurrencer celui des coteaux de Mascara, à condition qu'il y ait un investissement afin d'agrandir la superficie et de rajeunir la vigne. Or, cette condition ne peut se faire uniquement par les viticulteurs qui arrivent tout juste à faire quelques économies afin de préparer le labour de la saison prochaine.
Ne comptez-vous pas réhabiliter le vignoble d'autant que toutes les conditions s'y prêtent dans la région de Médéa ?
Nous sommes en train d'élaborer un dossier à initiative locale destiné à réhabiliter et à développer la filière viticulture avec le concours de l'Etat. Cette entreprise permettra d'éviter au vignoble les problèmes de maladies qu'ont connues les cerisiers dont la récolte a été nulle et le patrimoine altéré à cause de ce verre de terre (capnoïde) qui a dévasté le cerisier.
La vigne nécessite une exploitation particulière et requiert à chaque fois de l'investissement car à la moindre humidité ou averse, le viticulteur est contraint de traiter de nouveau la vigne pour préserver sa production de l'oïdium. La priorité a été accordée à trois filières clés de la région, à savoir la céréaliculture, le lait et l'oléiculture. Nous avons une production agricole en deçà du potentiel existant. L'investissement dans le domaine agricole est très faible dans la wilaya de Médéa. C'est vrai que nous avons fait une percée dans la filière lait ces dernières années et cela grâce à l'investissement des éleveurs qui essayent régulièrement de renouveler le cheptel en important des vaches laitières. D'ailleurs, la production est passée de 45 millions de litres à 94 millions de litres cette année. C'est un bon signe, car les éleveurs ont une tradition dans l'élevage et la collecte du lait. La foire agricole organisée il y a une semaine à Médéa a permis aux professionnels de se rencontrer et de soumettre leurs préoccupations aux responsables de la direction de l'agriculture.
Quel est le potentiel actuel du vignoble ?
Le potentiel viticole exploité est de 7207 hectares dont 6273 ha en vigne de table et 933 ha en vigne de cuve. La variété du dattier de Beyrouth constitue 64% de la zone exploitée en vigne de table, suivie par le Valencien (Mokrani) 14 %, Ahmer Bouaâmar 12% et autres telle la variété de Muscat Sultanine 10%. Le potentiel de la vigne de cuve est exploité à 50% par la variété Cinsault (à double fin), le Carignan 28% et autres.


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