La consommation actuelle de raisin en Algérie est estimée à 7 kg par an et par habitant. La volonté est d'atteindre un ratio de 12 à 15 kg par an et par habitant. Un défi auquel il faudrait répondre mais en mettant en place un programme d'action à exécuter afin d'atteindre les objectifs fixés. Le développement de la viticulture en Algérie est inscrit comme l'une des priorités du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. L'Institut technique de l'arboriculture fruitière (ITAF) estime que la connaissance et la maîtrise de données technico-économiques permettent d'outiller la mise en place de stratégies nouvelles de développement. L'un des critères à prendre en considération en plus des goûts du consommateur pour développer la viticulture, la connaissance du marché international, sa tendance, sa concentration et les échanges commerciaux. Cela permettra, une fois cette filière développée, d'aller vers l'exportation, chose qui ne se fait malheureusement pas aujourd'hui malgré le fort potentiel de cette filière et la saveur reconnue de ce fruit qu'est le raisin avec ses multiples variétés. La viticulture algérienne occupe une superficie de 97 000 ha et représente 12% de la SAU occupée par les plantations. Elle constitue la 4e culture pérenne sur le plan de la surface et représente le 2e poste à l'exportation, nous indique M. Nasser Saraoui, chef de département appui au développement ITAF. Le diagnostic indique que la filière viticole est constituée de 3 sous-filières spécifiques dont le fonctionnement est différent. Entre autres sous-filières, il y a lieu de citer le raisin de cuve qui dispose d'un marché à l'exportation et d'un marché interne. Les acteurs doivent s'engager dans une logique de production de qualité pour développer des parts de marché à l'exportation. Cet objectif nécessite la maîtrise dans la réalisation de vignobles dans les zones VAOG (Vins d'appellation d'origine garantie). La prise en charge de ces zones est aujourd'hui une nécessité si l'Algérie veut s'emparer de parts plus importantes du marché mondial dans ce domaine. Il existe 7 zones d'appellation d'origine sur lesquelles il convient de mettre l'accent pour un meilleur développement. D'ailleurs, notre interlocuteur nous informe de l'importance et de l'utilité de réalisation du cadastre viticole. Ce chantier est ouvert et l'étude est en cours à l'ITAF. L'objectif est d'aller vers l'exportation car il y a d'énormes opportunités qui s'offrent à l'Algérie pour peu qu'elle fournisse une meilleure qualité et un emballage adéquat. Pour ce faire, et pour rehausser la viticulture en Algérie, énormément d'autres actions de vulgarisation et d'information sont à entreprendre. Un travail est en train d'être effectué au niveau de l'ITAF pour la prise en charge de la formation et du perfectionnement des personnels évoluant dans cette filière, en amont et en aval, et surtout de rehausser les métiers qui risquent de disparaître, entre autres, celui de tailleur-greffeur. A ce propos, il est nécessaire d'avoir une relève des anciens à travers la sensibilisation des jeunes sur l'intérêt des opérations culturales indispensables à la régénération de la vigne. Un programme est d'ailleurs mis en place dans ce but. Il faut savoir que la superficie et la production de la vigne de table sont respectivement de 52 700 ha, dont 39 600 en rapport et de 3 100 000 quintaux. Pour la vigne de cuve, la superficie est estimée à 44 170 ha, dont 35 400 ha en rapport. La production, elle, est estimée à plus de 150 000 hl. La vigne à raisin sec est cultivée sur 124 ha seulement, dont 113 ha en rapport, et produit 2 550 quintaux. La politique sectorielle pour le développement de cette filière se base sur quatre éléments, notamment la capacité d'adaptation de la vigne permettant de protéger et de valoriser les zones marginales, particulièrement les zones de relief à climat semi-aride et à sol pauvre. Il s'agit également de valoriser la variété du terroir «H'mar Bouaamar», qui est reconnue, en vue de l'exporter vers l'étranger, d'augmenter la consommation de la population en raisin frais et de produire du raisin sec. La production de ce dernier satisfait une faible part des besoins locaux, majoritairement couverts par l'importation. L'autre objectif, et non des moindres dans la politique sectorielle, c'est d'étaler la période de production et de mieux la répartir tout au long de l'année. Le vignoble localisé en zone de montagne devra concerner en priorité les cépages tardifs, et celui de zones du littoral les cépages précoces. Beaucoup d'actions sont à entreprendre pour mener à terme tous ces objectifs. Il s'agit d'abord d'actualiser, de vulgariser et d'appliquer la réglementation vitivinicole existante, d'adapter les structures aux nouvelles exigences du marché et les doter en moyens matériels et humains adéquats, d'organiser et de développer les circuits d'informations sur les marchés internes et externes, de promouvoir les produits de la vigne et de procéder à une délimitation des zones favorables pour le développement des raisins de table et de séchage, d'une part. De l'autre, il sera procédé à l'enrichissement de la gamme variétale en cépages précoces et tardifs, à la préservation et l'enrichissement du patrimoine génétique local, au développement de la production des plants greffés soudés, à la production d'un matériel végétal standard, à la restauration et la modernisation des équipements liés à la transformation. A ce propos, les opérateurs économiques doivent s'investir davantage pour réduire les importations en raisin sec, estime M. Saraoui. Les perspectives de développement de la viticulture en Algérie s'annoncent prometteuses pour peu qu'elles soient mises sérieusement en application. B. A. La production viticole mondiale par les chiffres La production mondiale de raisins frais se concentre en Asie avec 4,7 millions de quintaux, représentant ainsi le premier continent producteur avec 50% de la production mondiale. Il est suivi de l'Amérique avec 4,4 millions de quintaux, dont 3,8 millions de quintaux produits par les Etats-Unis. 23% proviennent de l'Europe. L'Afrique représente 11,5% de la production mondiale.En termes d'échanges commerciaux de produits vitivinicoles à l'international, il faut savoir que 23,3 millions de quintaux de raisins frais sont importés, dont 4,1 millions de quintaux par les Etats-Unis, faisant de ce pays le premier importateur de ce produit, suivi de l'Allemagne avec 3,0 millions de quintaux. La France et le Royaume-Uni importent 1,7 million chacun, le Canada 1,4 million et les Pays-Bas 1,2 million de quintaux. B. A.