Les cours du pétrole ont terminé en hausse avant-hier une séance sans grande actualité, bénéficiant manifestement d'arbitrages favorables des investisseurs qui leur ont permis d'inscrire une troisième semaine de suite dans le vert. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin a gagné 55 cents à 43,73 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), effaçant une partie des prises de bénéfices de la veille. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a gagné 58 cents à 45,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). "Franchement, je ne suis pas sûr des raisons pour lesquelles les cours montent", a déclaré James Williams, chez WTRG Economics, notant que "le marché souffrait encore de surproduction, et que les réserves dans le monde étaient formidablement importantes"."De toute évidence, le moral du marché est positif, et le flux d'achats n'est pas tari", commentait pour sa part Tim Evans, remarquant tout de même que "quelques voix commençaient à se demander si les niveaux de prix élevés pouvaient durer". Parmi les rares éléments susceptibles d'influencer les cours vendredi, le dollar était en hausse. Cela aurait dû, en pénalisant les acheteurs munis d'autres devises puisque les échanges sont libellés en billets verts, exercer une pression à la baisse, ce qui n'a pas semblé être le cas. Par ailleurs, la société de services pétroliers Baker Hughes a annoncé une nouvelle baisse du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, ce qui tendrait à confirmer la tendance à la baisse de la production nord-américaine et à soutenir les cours, mais l'impact sur les prix a été nul. Les investisseurs semblaient surtout se raccrocher à des déclarations volontaristes de responsables de pays producteurs. Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah el-Badri, s'est ainsi dit confiant jeudi sur le rééquilibrage du marché du pétrole d'ici 2017, même après l'échec de la réunion du 17 avril sur un gel de production.Il s'est aussi déclaré convaincu que d'ici la prochaine réunion prévue en juin de l'Opep à Vienne, il y aurait d'autres rencontres entre pays membres et non membres du cartel. John Kilduff, de Again Capital, a fait état pour sa part de déclarations d'un responsable vénézuélien, selon lequel la réunion de l'Opep de juin pourrait s'ouvrir à des pays non membres du cartel, comme la Russie. "Ils réussissent bien à soutenir le marché avec ce genre de déclarations", a-t-il dit. Mais l'échec des discussions de Doha a porté un coup à la crédibilité de l'Opep, estimait Bernard Aw, analyste chez IG Markets. Pour les analystes de Commerzbank, "le gel de la production était censé permettre au marché de gérer une période de forte surabondance de l'offre au deuxième trimestre, avant une diminution des excédents attendue au second semestre, sous l'effet combiné d'une baisse de la production américaine et d'une demande saisonnière plus forte", alors un tel gel pourrait "ne plus être nécessaire d'ici" à la mi-2016. "Après tout, à part l'Iran, à peu près aucun autre producteur de pétrole n'est capable ou disposé à augmenter significativement sa production au deuxième semestre, donc la poursuite des discussions à ce sujet représente beaucoup de bruit pour rien", ajoutaient-ils. Parmi d'autres facteurs pouvant justifier le niveau élevé des prix du brut, M. Williams a évoqué les solides importations chinoises, la consommation en hausse en Inde, et la bonne tenue de la consommation aux Etats-Unis. Enfin de son côté, "le pétrole iranien est un peu lent à revenir sur le marché" en raison de difficultés à affréter des pétroliers pour des raisons financières ou d'assurance, a expliqué M. Williams. Après avoir atteint des sommets depuis novembre jeudi, les cours sont repartis à la baisse, car les investisseurs se sont de nouveau focalisés sur la surabondance excessive de l'offre, ce qui a encouragé les investisseurs les plus baissiers à passer à l'attaque, pesant ainsi sur les cours, commentait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. Avec la fin de la grève au Koweït et les inquiétudes persistantes sur la capacité de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) à obtenir un gel de la production, les cours pourraient bien se préparer à glisser vers les 40 dollars le baril, prévenait M. Otunuga. Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri, s'est dit confiant jeudi sur le rééquilibrage du marché du pétrole d'ici 2017, même après l'échec de plusieurs grands pays producteurs à se mettre d'accord pour geler la production d'or noir dimanche à Doha. Il s'est aussi dit convaincu que d'ici la prochaine réunion prévue en juin de l'Opep à Vienne, il y aurait d'autres rencontres entre pays membres et non membres du cartel. Mais l'échec des discussions de Doha a porté un coup à la crédibilité de l'Opep, estimait Bernard Aw, analyste chez IG Markets, minimisant la portée de ces propos. Pour les analystes de Commerzbank, le gel de la production était censé permettre au marché de gérer une période de forte surabondance de l'offre au deuxième trimestre avant une diminution de cette surabondance attendue sur le second semestre sous l'effet combiné d'une baisse de la production américaine et d'une demande saisonnière plus forte, alors un tel gel pourrait ne plus être nécessaire d'ici à la mi-2016.