Les cours du pétrole étaient en hausse hier en Asie, ragaillardis par des espoirs de reprise des discussions sur un gel de la production d'or noir. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin gagnait 54 cents à 43,72 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en juin progressait de 49 cents, à 45,02 dollars. Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri, s'est dit confiant jeudi sur le rééquilibrage du marché du pétrole d'ici 2017, même après l'échec de plusieurs pays producteurs à se mettre d'accord pour geler la production d'or noir dimanche à Doha. Il s'est aussi dit convaincu que d'ici la prochaine réunion prévue en juin de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Vienne, il y aurait d'autres rencontres entre pays membres et non membres du cartel. "Le marché réagit aux espoirs de nouveaux pourparlers sur des mesures concertées de gel de la production destinées à soutenir les cours", a déclaré Bernard Aw, analyste chez IG Markets à Singapour. "Mais de mon point de vue, l'échec des discussions de Doha ont porté un coup à la crédibilité de l'Opep", a-t-il ajouté. Le cabinet BMI Research souligne que les divergences géopolitiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite n'inspirent pas l'optimiste quant à l'éventualité d'un accord en juin, lors de la prochaine réunion semestrielle du cartel. Ryad refuse de baisser sa production si l'Iran n'en fait pas autant. Or, Téhéran sort à peine d'un cycle de sanctions internationales liées à son programme nucléaire, et veut retrouver son niveau de production et d'exportation d'origine. "Nous pensons que le désaccord entre l'Arabie saoudite et l'Iran sur le pétrole reflète les tensions géopolitiques plus larges entre les deux pays. En conséquence, nous ne nous attendons pas à un accord politique au cours de la réunion du 2 juin", dit BMI Research. "La rivalité entre Ryad et Téhéran est profonde, tous deux sont en concurrence pour l'hégémonie politique et religieuse régionale". Par ailleurs, les cours du pétrole ont fini en baisse jeudi, victimes de prises de bénéfices après deux séances de forte hausse motivées par l'espoir d'un rééquilibrage de l'offre et de la demande. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a perdu juste 1,00 dollar à 43,18 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les gens récupèrent de l'argent et attendent de voir ce qui va se passer, a commenté Carl Larry, chez Frost & Sullivan, jugeant toutefois que l'humeur des investisseurs pour le moment est vraiment redevenue positive. Nous n'avons vu aucune actualité récente qui pousse à la hausse, mais la tendance est positive, certains évoquent une reprise (des prix) jusqu'à 50 dollars, et ce n'est pas impossible vu la hausse des importations aux Etats-Unis et le déclin de la production nord-américaine, a-t-il ajouté. Mercredi le ministère américain de l'Energie a annoncé une progression des stocks de brut aux Etats-Unis, mais aussi une baisse de la production, pour la douzième fois en treize semaines, ce qui la ramène au plus bas depuis 18 mois. La baisse de la production américaine de pétrole est l'assurance que la surabondance de l'offre va diminuer de façon notable au second semestre, et que le marché du pétrole sera plus équilibré d'ici à l'année prochaine au plus tard, ont estimé les experts de Commerzbank. Pour autant, de toute évidence les données fondamentales connaissent encore des hauts et des bas, a noté Oliver Sloup, chez iiTrader. Il a évoqué notamment les atermoiements des grands pays producteurs membres ou non de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur l'opportunité de geler la production pour soutenir les cours, comme il en est question depuis février.