Le groupe de services pétroliers Halliburton a supprimé 6.000 emplois au premier trimestre, marqué par un plongeon de plus de 40% de son chiffre d'affaires en raison d'une décélération de son activité affectée par les bas prix du pétrole, a-t-il annoncé avant-hier. Le groupe, qui essaie de sauver sa fusion avec son concurrent et compatriote Baker Hughes, a annoncé reporter au 3 mai l'annonce de ses résultats complets pour coïncider avec une décision très attendue sur l'avenir du rapprochement avec son compatriote et rival Baker Hughes. Halliburton devait initialement publier ses résultats le 25 avril. Le département de la Justice américain (DoJ) a annoncé récemment qu'il s'opposait à ce mariage qui menace, selon lui, d'éliminer la concurrence. Le régulateur a ainsi saisi les tribunaux pour faire valider son veto comme l'exige la procédure américaine en matière d'antitrust. Un accord de dernière minute avec Halliburton et Baker Hughes n'est toutefois pas exclu. Les deux groupes, qui veulent limiter les dégâts causés par la chute de plus de 60% des prix du pétrole depuis le Printemps 2014, se sont donné jusqu'au 30 avril pour dire si oui ou non le mariage allait se faire. Le premier trimestre confirme l'impact de la chute des cours du pétrole sur Halliburton qui vend ses technologies aux majors pétrolières et aux sociétés d'extraction gazière et pétrolière. Le chiffre d'affaires a diminué de 40,5% à 4,2 milliards de dollars sur un an. C'est en Amérique du nord (Etats-Unis, Canada, Mexique), zone du boom des pétrole et gaz de schiste, que la baisse est la plus importante en raison d'un net recul du nombre de puits (rig) en activité. Les revenus y ont été divisés par près de deux sur un an. Le recul du chiffre d'affaires est de 29% en Europe/Afrique, de 26% au Moyen-Orient/Asie et de 42% en Amérique latine. Par secteur, la production a subi une baisse de 45,3% de son chiffre d'affaires trimestriel alors que son résultat d'exploitation s'est effondré à 30 millions de dollars contre 462 millions à la même période un an plus tôt. Le forage et l'exploration ont enregistré pour leur part un recul de 44,6% du chiffre d'affaires, tandis que le résultat d'exploitation a diminué de 21%. Face à cette détérioration de l'activité, Halliburton, qui emploie 55.000 personnes, a supprimé 6.000 emplois supplémentaires, un peu plus que ce qu'il avait déjà annoncé en février. Beaucoup de groupes pétroliers ont réduit leurs dépenses d'exploration, avec des conséquences directes pour des sous-traitants comme Halliburton, spécialisé entre autres dans les services liés au forage ou à la construction des puits et plates-formes.