L'échiquier politique algérien présent au sein des Assemblées populaires communales (APC) et Assemblées populaires de wilaya (APW), se déploie depuis des semaines sur le terrain en vue de ratisser large les sièges du Conseil de la nation. Le FLN, parti majoritaire au sein de ces assemblées locales, part favori en dépit d'importants obstacles qui surviennent en permanence à l'intérieur de ses structures. Au sein du collectif des élus locaux, il y a lieu de relever des grognes suite à la finalisation des listes des candidats pour les 48 wilayas. Une opération effectuée par le bureau de l'instance exécutif présidé par M. Belkhadem et matérialisée sur la base d'une liste de trois candidats pour chaque mouhafada issue des primaires, qui pour rappel, se sont déroulées sous la présidence de membres du bureau de l'instance exécutif dans la plus grande des transparences et de démocratie. Autre fait, dans la conjoncture actuelle, nombre de candidats non retenus par la commission nationale n'ont pas hésité à enfreindre la discipline partisane et se porter comme candidat indépendant. Un climat défavorable à cette démarche s'est installé au sein du parti, qui redoute l'éparpillement des voix de ses propres élus qui contrôlent la majorité des institutions populaires locales. Au contraire de l'ex-parti unique, le RND part en rangs serrés pour entamer ce scrutin. La direction nationale de ce parti, a pris en considération les résultats des primaires sortis des urnes, tablant sur le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix. Occupant actuellement 65 sièges au sénat, le RND est conscient de la lourde tâche qui l'attend. Il risque de se retrouver en minorité au sein du Conseil de la nation au regard du très grand nombre d'élus FLN, à moins d'une surprise, le parti de M. Ouyahia part amoindri face à son rival le FLN. Les deux partis islamistes, le MSP et El Islah participent à ce scrutin avec moins de succès et moins de candidats au niveau des wilayas, étant tous deux assez minoritaires au sein des assemblées populaires locales. Tout indique que la rivalité se fera entre le FLN et le RND, deux formations membres de l'alliance présidentielle, sans parler des alliances de conjoncture qui sont à l'ordre du jour et bien sûr d'un certain tribalisme toujours en éveil en de pareilles circonstances. Une donnée essentielle à ne pas écarter dans plusieurs régions et qui pourrait elle-même modifier ce scrutin et mettre en relief les contradictions de la classe politique algérienne. Celle-ci, bon an mal an, redoute et craint cette dynamique tribale qui, souvent, endommage toute la discipline partisane et freine le processus démocratique. Cet aspect propre au paysage politique national, est souvent source de division à l'intérieur des partis et menace de provoquer la fronde dans certaines formations politiques. Cela signifie que ce renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la nation, est une extraordinaire épreuve de volonté notamment pour le FLN et le RND. Aujourd'hui comme, hier, les observateurs croient que ce sont les deux formations qui gagneront ce scrutin avec une avance confortable pour le FLN, tout en laissant des plumes au sein de son collège électoral plus que jamais divisé. Une lacune qui pourrait peut-être profiter au RND.