Les animateurs du comité exécutif de la formation majoritaire au gouvernement, au Parlement (APN et Sénat) et dans les assemblées locales élues (APC et APW), ont décidé de mettre le paquet sur certaines wilayas où le renouvellement des mouhafadhate ne se fait pas au rythme souhaité. L'approche des élections locales et législatives a lourdement pesé dans l'ordre du jour de la réunion du Front de libération nationale (FLN), organisée samedi dernier. Consacrée aux questions organiques, cette rencontre, présidée par Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du FLN, tenue au siège national du parti à Hydra (Alger) et à laquelle ont pris part l'ensemble des membres du comité exécutif (Saïd Bouhedja, Amar Saïdani, Abdelkrim Abada, Abdelkader Bounekraf, Amar Tou et Salah Goudjil), a été intimement liée aux deux prochains rendez-vous électoraux. C'est que le double scrutin local et législatif, qui approche à grands pas, intervient à un moment où la formation majoritaire n'a pas encore achevé sa restructuration. Conscient de l'impératif d'accélérer le processus de renouvellement des mouhafadhate, eu égard au rôle central qui leur incombe lors des élections (ce sont les principales structures de base qui constituent le trait d'union entre la base militante et la direction), le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a fixé un ultimatum à cette opération. “Le dernier délai pour le renouvellement des bureaux de mouhafadhate devrait intervenir le 20 février prochain”, a-t-il indiqué. Ce renouvellement, qui concerne dix-neuf mouhafadhate, devrait mettre fin à une instabilité prévalant au sein des structures du parti depuis la tenue du congrès rassembleur, du 31 janvier 2005, à la coupole du 5-Juillet d'Alger. Insistant sur la discipline partisane seule à même de préserver sa formation des dérives, à l'image de celles qu'il a vécues lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation (vente et achat des voix), le patron du FLN a appelé à une reconsidération de la composante des commissions de wilaya chargées de suivre le renouvellement des mouhafadhate dans les régions où le poste de sénateur n'est pas revenu à son parti. C'est le cas, notamment de Tébessa, Souk-Ahras, M'sila et Djelfa. Aussi, les animateurs du comité exécutif de la formation majoritaire au gouvernement, au Parlement (APN et Sénat) et dans les assemblées locales élues (APC et APW) ont décidé de mettre le paquet sur certaines wilayas où le renouvellement des mouhafadhate ne se fait pas au rythme souhaité. “La restructuration au niveau de ces wilayas n'a pas suffisamment été mûrie”, expliquera une source proche du parti pour illustrer la situation. Ces wilayas au nombre de quatre, représentées par Khenchela, Oran, Saïda et Biskra, verront la mise en place en leur sein de commissions “dotées de prérogatives” destinées à la gestion des affaires du parti en vue de leur préparation à la restructuration à proprement parler. Quoi qu'il en soit, le renouvellement des mouhafadhate devrait intervenir impérativement le 20 février prochain au plus tard. C'est la condition nécessaire pour une projection du parti de Belkhadem dans les prochains rendez-vous électoraux. Cette projection a d'ailleurs été entamée par le leader du FLN en demandant aux membres du comité exécutif de réfléchir, dès à présent, chacun de son côté sur les critères et le profil du candidat FLN aux prochaines élections législatives. “Il nous a demandé de réfléchir à ces critères pour les présenter lors de la prochaine réunion du parti de telle façon à les unifier”, nous dit-on. Il faut dire, par ailleurs, que la réunion de samedi dernier, censée plancher sur la stratégie d'une mobilisation de la base militante autour des élections locales et législatives, n'a pas pu être abordée. La raison est que la question de la restructuration s'est étalée dans le temps et a duré quatre heures. Compte tenu de son importance, une réunion lui sera spécialement consacrée la semaine prochaine. NADIA MELLAL