Khaled al-Faleh, nommé samedi par le roi Salmane d'Arabie saoudite à la tête d'un super ministère de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières, était pendant de longues années le chef du géant pétrolier Saudi Aramco. En 2009, il a été nommé P-DG d'Aramco, une firme de quelque 60 000 employés qui assure un huitième de la production mondiale de brut. En mai dernier, le roi Salmane avait nommé M. Faleh ministre de la Santé dans le cadre d'un précédent remaniement du gouvernement, mais il avait gardé sa fonction de P-DG d'Aramco au moment où les cours du pétrole s'effondraient, affectant l'Arabie saoudite qui a accusé en 2015 un déficit budgétaire record. La chute des recettes pétrolières a accéléré la recherche d'alternatives dans le royaume, premier exportateur mondial de brut, qui a dévoilé le 25 avril son ambitieux programme "Vision à l'horizon 2030", visant à transformer l'économie saoudienne pour réduire sa dépendance du pétrole. Le remaniement ministériel opéré samedi par le roi Salmane témoigne des nouvelles priorités du royaume, impliquant une plus grande efficacité dans l'action du secteur public. Ainsi, M. Faleh s'est vu confier un super ministère de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières au moment où le royaume tente de développer l'industrie --allant de la pétrochimie à la défense--, de diversifier les sources d'énergie mais aussi d'assurer l'exploitation des divers minerais que recèle le sous-sol saoudien. Faleh succède à M. Ali al-Nouaïmi qui, après avoir dirigé pendant deux décennies le ministère du Pétrole, devient conseiller au cabinet royal. Mais rien n'a filtré sur un éventuel remplacement de M. Faleh à la tête d'Aramco, que Ryad a décidé d'introduire en Bourse dans le cadre de la "Vision à l'horizon 2030". Selon une biographie officielle, M. Faleh, dont on ignore la date de naissance, a obtenu en 1982 un diplôme en génie mécanique de Texas A&M University aux Etats-Unis. Avant sa nomination à la tête d'Aramco, il avait été pendant deux ans vice-président exécutif des opérations au sein de ce géant pétrolier.
Al-Nouaïmi limogé en pleine chute des prix du brut Le roi Salmane d'Arabie saoudite a procédé samedi à un large remaniement ministériel, marqué par le limogeage de son ministre du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, qui pendant deux décennies a influencé la politique de l'Opep, aujourd'hui confrontée à sa pire crise en raison de l'effondrement des cours. Le limogeage de M. Nouaïmi intervient quelques jours après l'annonce d'un ambitieux programme, Vision à l'horizon 2030, tendant à transformer l'économie saoudienne pour réduire sa dépendance à l'or noir. Par deux décrets du roi, cette figure du monde du pétrole a été limogée et son département a été transformé en un ministère de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières, confié Khaled al-Faleh, ministre de la Santé dans le gouvernement sortant. M. Faleh, qui a passé un an à la tête du ministère de la Santé, était depuis 2009 le patron du géant pétrolier Aramco, que les autorités ont décidé d'introduire en bourse dans le cadre de leur programme de développement. Le souverain a en outre dissout le ministère de l'Electricité et de l'Eau alors que la réduction des subventions de l'Etat sur ces deux services publics avait suscité des remous dans le royaume, engagé dans une politique d'austérité en raison de la chute de ses recettes pétrolières. Des membres du gouvernement ont été écartés et d'autres ont changé de portefeuille alors qu'un nouveau gouverneur de la Banque centrale, Ahmed al-Khalifi, a été nommé, en vertu d'une série de décrets promulgués par le roi.
Personnalité puissante Une Autorité publique pour les Loisirs et une autre pour la Culture ont été également créées. Le limogeage de M. Nouaïmi, en poste depuis 1995, intervient alors que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, poursuivait depuis près de deux ans une politique pétrolière ayant conduit à un effondrement des cours sur les marchés internationaux. M. Nouaïmi, qui a toujours pesé de son poids pour influencer la politique de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), aurait fait savoir dès le début de cette année qu'il souhaitait partir à la retraite à l'occasion du remaniement ministériel de mai, avait rapporté en janvier le Financial Times de sources industrielles énergétiques. Ali al-Nouaïmi reste l'homme le plus puissant au monde dans le domaine pétrolier, avait écrit le magazine américain Forbes en 2014, le classant au 50e rang des personnalités les plus puissantes du globe. Né en 1935, M. Nouaïmi a notamment étudié à l'université de Stanford avant de devenir en 1983 président du géant pétrolier Aramco. En 1995, il avait été nommé ministre du Pétrole, poste qu'il avait conservé malgré les deux remaniements ministériels majeurs opérés par le roi Salmane depuis son accession au trône en janvier 2015. Au moment où le royaume - première économie du monde arabe et premier exportateur de brut - est fortement affecté par la chute des cours, le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane a annoncé le 25 avril l'intention de son pays de vendre en bourse une partie d'Aramco et de se doter d'un fonds souverain de 2.000 milliards de dollars (1 753 milliards d'euros), le plus grand du monde, dans le cadre de la Vision à l'horizon 2030. Le plan, présenté comme une feuille de route pour le développement du royaume durant les 15 prochaines années, est destiné à diversifier l'économie saoudienne qui dépend à plus de 70% du pétrole. Le royaume, qui prévoit un déficit de 87 milliards de dollars (76 milliards d'euros) cette année après un déficit de 98 milliards de dollars (86 milliards d'euros) en 2015, a gelé d'importants projets économiques. Par ailleurs, un ministère du Commerce et de l'Investissement a été créé et les ministères du Travail et des Affaires sociales ont fusionné en un seul département, en vertu du nouveau remaniement du gouvernement.