Cap n Le remaniement ministériel, opéré hier par le roi Salmane, témoigne des nouvelles priorités du royaume. Le roi Salmane d'Arabie saoudite a procédé, hier, à un large remaniement ministériel, marqué par le limogeage de son ministre du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, qui, pendant deux décennies, a influencé la politique de l'Opep, aujourd'hui confrontée à sa pire crise en raison de l'effondrement des cours. Le limogeage de M. Nouaïmi intervient quelques jours après l'annonce d'un ambitieux programme, «Vision à l'horizon 2030», tendant à transformer l'économie saoudienne pour réduire sa dépendance à l'or noir. Par deux décrets du roi, cette figure du monde du pétrole a été limogée et son département transformé en un ministère de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières, a été confié à Khaled al-Faleh, ministre de la Santé dans le gouvernement sortant. M. Faleh, qui a passé un an à la tête du ministère de la Santé, était depuis 2009 le patron du géant pétrolier Aramco, que les autorités ont décidé d'introduire en Bourse dans le cadre de leur programme de développement. Le souverain a, en outre, dissout le ministère de l'Electricité et de l'Eau alors que la réduction des subventions de l'Etat sur ces deux services publics avait suscité des remous dans le royaume, engagé dans une politique d'austérité en raison de la chute de ses recettes pétrolières. Des membres du gouvernement ont été écartés et d'autres ont changé de portefeuille alors qu'un nouveau gouverneur de la Banque centrale, Ahmed al-Khalifi, a été nommé, en vertu d'une série de décrets promulgués par le roi. Une Autorité publique pour les loisirs et une autre pour la culture ont été également créées. Le limogeage de M. Nouaïmi, en poste depuis 1995, intervient alors que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, poursuivait depuis près de deux ans une politique pétrolière ayant conduit à un effondrement des cours sur les marchés internationaux. Le royaume, qui prévoit un déficit de 87 milliards de dollars (76 milliards d'euros) cette année après un déficit de 98 milliards de dollars (86 milliards d'euros) en 2015, a gelé d'importants projets économiques. Par ailleurs, un ministère du Commerce et de l'Investissement a été créé et les ministères du Travail et des Affaires sociales ont fusionné en un seul département, en vertu du nouveau remaniement du gouvernement.