Le constructeur d'automobiles japonais Nissan a annoncé un bénéfice net annuel en hausse de 14,5%, grâce à une bonne performance aux Etats-Unis, et prédit une nouvelle progression, bien que modeste, en 2016/17, sur fond de renforcement du yen. Son P-DG, Carlos Ghosn, a salué lors d'une conférence de presse "des résultats financiers solides, en dépit de conditions difficiles et de l'évolution des devises". "Cette performance nous donne confiance pour cette année, mais nous avons adopté des perspectives prudentes au vu de la volatilité sur les marchés", a-t-il ajouté. Entre le 1er avril 2015 et le 31 mars 2016, Nissan, dont le français Renault est le premier actionnaire, a dégagé un bénéfice net de 523,8 milliards de yens (4 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe). Il espère le porter à 525 milliards (+0,2%) au cours de l'exercice débuté en avril. Le bénéfice d'exploitation devrait cependant reculer de 10,5% à 710 milliards de yens - après une augmentation de 34,6% en 2015-16 -, en raison d'effets de change négatifs évalués à 255 milliards de yens. "Nous devons nous préparer à de fortes turbulences, même si nous souffrons moins que les autres constructeurs de la hausse du yen car nous avons beaucoup délocalisé la production en dehors de l'archipel", a souligné M. Ghosn. Son rival Toyota, qui fabrique plus de 40% de ses véhicules au Japon, redoute pour sa part une chute de ses profits de 35 à 40%.
Objectif: top 3 Nissan souhaite par ailleurs accroître ses ventes en volume de 3,3% à 5,6 millions d'unités, soit une part du marché mondial évaluée à 6,3% (un record). Son chiffre d'affaires est attendu en petite baisse (-3,2%), à 11 800 milliards de yens (98,3 milliards d'euros). Sur l'exercice qui vient de s'écouler, le fabricant des crossovers Rogue et X-Trail, de la berline Altima ou encore de la citadine électrique Leaf a vu ses recettes progresser de 7,2% à 12,19 milliards de yens, portées par l'Amérique du nord, où le constructeur a écoulé 9,9% de véhicules de plus qu'un an plus tôt, à quelque 2 millions d'unités. L'activité s'est bien portée en Chine et en Europe également mais, a contrario, les ventes en Russie, en proie au marasme, ont chuté de 32,6%. Nissan a connu des difficultés au Japon (-8%) et dans les marchés émergents, en particulier en Asie et en Amérique latine. Le groupe a parallèlement annoncé un projet d'acquisition de 34% de son compatriote Mitsubishi Motors Corporation (MMC), qui se débat avec un scandale de fraude. Mitsubishi group M. Ghosn a évoqué des complémentarités en termes de produits et zones géographiques. Nissan espère ainsi se renforcer dans les mini-voitures et les SUV, ainsi qu'en Asie du sud-est, points forts de son partenaire. En se rapprochant de MMC, l'alliance Renault-Nissan, qui compte aussi le russe Avtovaz, verra ses ventes dépasser les 9,5 millions, non loin du trio de tête mondial composé du japonais Toyota, de l'allemand Volkswagen et de l'américain General Motors (GM). "Nous avons toujours dit que nous avions l'ambition d'être dans le top 3", a rappelé M. Ghosn.