Les exportations hors hydrocarbures, qui ont représenté 7,2% du montant global des exportations, ont diminué à 543 millions usd, en baisse de 23,1% par rapport aux quatre premiers mois de 2015, selon les données du Centre national de l'Informatique et des Statistiques des Douanes (Cnis). Ainsi et avec un peu plus de détails on relève que les exportations hors hydrocarbures sont composées des demi-produits avec 407 millions usd (contre 558 millions usd), des biens alimentaires avec 96 millions usd (contre 104 millions usd), des produits bruts avec 20 millions usd (contre 33 millions usd), des biens d'équipement industriels avec 15 millions usd (contre 7 millions usd) et des biens de consommation non alimentaires avec 5 millions usd (contre 4 millions usd). Quant aux importations, il est utile de relever toujours selon la même source que tous les groupes de produits ont connu une baisse durant les quatre premiers mois de 2016. Ainsi, les produits alimentaires ont reculé à 2,616 md sud (-22,7%), les biens d'équipement à 5,307 mds usd (-15,76%), les biens destinés à l'outil de production à 4,683 mds usd (-11,91%) et les biens de consommation non alimentaires à 2,571 md sud (-10,32%). D'autre part, et sur les 15,177 mds usd d'importations enregistrées, un montant de 8,738 mds usd a été payé par cash (57,57% des importations), soit un recul de 17% des règlements par cash par rapport aux quatre premiers mois de 2015. Quant aux lignes de crédit, elles ont financé les importations à hauteur de 38% pour un montant de 5,767 mds usd. Ce qui voudrait dire qu'il y a eu une baisse de 15,6%, alors que le reste des importations a été réalisé par le recours à d'autres moyens de paiements. En générale, les importations se sont réduites mais à un moindre rythme, en s'établissant à 15,177 mds usd contre 17,867 mds usd, en baisse de 15,06%.
Nécessité absolue de booster les capacités des exportations Ce qui incite donc à tenter de booster les exportations algériennes pour participer à l'amélioration de l'économie nationale. Et il n y a pas mieux que des opérations de sensibilisations pour ce faire. Ce qui a d'ailleurs était préconisé et concrétisé, à titre d'exemple, au mois de septembre dernier lorsque les participants à la journée d'étude sur les exportations, organisée à Mila, avaient alors souligné "la nécessité d'améliorer le climat des affaires pour booster les exportations hors hydrocarbures et développer l'économie nationale". Cette nécessité reste d'actualité "même si plusieurs acquis ont été réalisés dans ce domaine, notamment sur les plans juridique et d'organisation avec la création du couloir vert", avait affirmé, à ce moment là, le président de l'association nationale des exportateurs algériens, Ali Bey Nasri, dans son intervention au cours de cette rencontre abritée par le musée du moudjahid en présence de nombreux exportateurs et de représentants d'institutions concernées par les exportations. L'intervenant a mis l'accent sur l'intérêt actuellement accordé par le gouvernement à la protection de la production nationale et au développement des exportations à la suite de l'effondrement des cours du pétrole. De son côté, le directeur général de la Cagex, Djilali Tariket, a souligné le rôle de cette compagnie dans l'accompagnement des exportateurs et la couverture des risques liés aux échanges commerciaux internationaux. Mieux encore, au mois de décembre dernier la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) avait appelé, à Alger, les chefs d'entreprise et les opérateurs économiques algériens à inculquer la notion d'exportation à leurs gérants et employés pour qu'ils puissent participer à la diversification des exportations algériennes hors hydrocarbures. "Nous voulons inculquer la culture et la notion d'exportation dans les entreprises algériennes afin de ramener l'opérateur économique à réfléchir dans ce sens pour aller vers l'international", avait déclaré la directrice des relations internationales à la CACI, Ouahiba Bahloul, lors d'une journée d'information et de formation sur la logistique à l'export. Cette journée, animée par l'expert consultant Abdnour Sidisaid, avait pour but d'assurer aux exportateurs réels et potentiels une meilleure maîtrise des méthodes et des moyens relatifs à la chaîne de logistiques en matière d'export. M. Sidisaid a souligné la nécessité d'expliquer aux opérateurs économiques les concepts, les notions et les mécanismes de la chaîne logistique à l'export afin de mieux la maîtriser pour pouvoir se positionner sur les marchés internationaux à moyen et long terme. Pour Mme Bahloul, plusieurs entreprises algériennes ont des produits de bonne qualité mais elles se limitent à satisfaire le marché local en raison de plusieurs entraves, dont notamment, une méconnaissance de la réglementation et des dispositifs régissant le commerce extérieur. Au mois d'avril dernier, les participants à une conférence sur la diversification des exportations, organisée à Annaba, ont insisté sur la nécessité de définir les véritables capacités d'exportation hors hydrocarbures en Algérie pour une meilleure visibilité et une mise en place des mécanismes d'appui. Cette démarche permettra, entre autres, de "promouvoir les métiers d'accompagnement et d'établir des horizons pour la production de produits concurrentiels exportables", a estimé Ali Bey Nasri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (ANEA). Les expériences des pays ayant fait du chemin en ce domaine montrent "l'importance de l'établissement d'objectifs clairs et de stratégies pour les atteindre", a souligné l'intervenant lors d'une rencontre-débat sur "les exportations en Algérie et les mécanismes d'organisation du commerce extérieur", avant d'appeler à la conjugaison dans cette perspective des efforts de l'administration, des producteurs et des exportateurs. Le directeur régional des douanes à Annaba, Mohamed Lamine Nabti a mis l'accent sur les facilités prévues pour la promotion des exportations dans le plan stratégique 2016/2019 pour la relance de l'économie et la promotion des exportations hors hydrocarbures. Il a ainsi cité l'allègement du contrôle des marchandises, la réduction des délais liés à la déclaration d'exportations et l'aménagement d'espaces spéciaux pour l'exportation dans les ports et aéroports. D'ailleurs le ministre du Commerce, Bekhti Belaïb, lui-même se met de la partie en indiquant à Annaba, également, que la promotion de l'exportation hors hydrocarbures doit être une action "permanente et non conjoncturelle", d'autant plus que la pays a les capacités et les compétences pour développer ses exportations. Les pouvoirs publics s'orientent avec la ferme volonté dans l' encouragement et l' accompagnement des exportateurs à travers la mise en place d'un environnement propice à l'exportation, a alors précisé le ministre, lors d'une rencontre d'information sur la promotion des exportations hors hydrocarbures, initiée par la chambre du commerce et de l'industrie (CCI- Sybouse) Il a, dans ce sens, rappelé la création des cellules chargées des exportations hors hydrocarbures et de réduire les entraves liées aux opérations d'exportation soulignant l'importance de la conjugaison des efforts entre opérateurs économiques et instances concernées par l'exportation pour la promotion de l'exportation hors hydrocarbures. D'autre part, le ministre a assuré que les efforts déployés pour surmonter les entraves de l'exportation sont pérennes, faisant savoir que la volonté de diversifier les exportations hors hydrocarbures nécessitent ''une prise de conscience collective" quant aux enjeux et aux défis de la diversification des exportations, affirmant que l'Algérie regorge de potentialités naturelles qualitatives en mesure de permettre au pays de se distinguer dans le domaine de l'exportation.