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La Gendarmerie nationale se dote d'un logiciel de reconstitution des accidents de la route Pour déterminer les responsabilités et les causes réelles des accidents
Le nombre d'accidents de la route n'a pas baissé en dépit de l'application de mesures dissuasives, dans le cadre du nouveau code de la route, coûtant ainsi la vie à des milliers de personnes et infligeant des handicaps à des milliers d'autres. Des spécialistes de la sécurité et de la prévention routières convergent sur le fait que le facteur humain reste la première cause de ces accidents qui ont coûté, selon des chiffres fournis par la Gendarmerie nationale, la vie à 3 118 personnes et fait 38 282 autres blessées entre janvier et novembre 2007 à l'échelle nationale, contre 3 129 personnes tuées et 38 162 autres blessées dans 22 379 accidents survenus durant les onze premiers mois de l'année 2006. Le directeur des projets de la Gendarmerie nationale, le colonel Smaïl Halab, a affirmé qu'"il est temps de passer à une vitesse supérieure dans la lutte contre l'insécurité routière par la mise en place d'une véritable stratégie". Pour le colonel Halab, les moyens actuels de prévention contre l'insécurité routière restent "insuffisants s'ils ne sont pas soutenus par des lois qui punissent sévèrement les auteurs des accidents une fois leur responsabilité déterminée". Il a annoncé, à cet effet, que la Gendarmerie nationale vient de se doter d'un logiciel informatique de reconstitution des accidents de la route permettant de reproduire les faits afin de déterminer les responsabilités et les causes réelles de l'accident. Une demande a été introduite auprès de la justice pour homologuer cet outil informatique visant aussi à "fournir la preuve scientifique pour incriminer les conducteurs ayant causé la mort ou la blessure d'autrui", a-t-il ajouté. Ce logiciel informatique, qui s'inscrit dans le cadre de la création d'un département examen véhicule au sein de l'Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale (INCC/GN), sera utilisé, à titre pilote, dans la reconstitution des accidents de la route survenus dans la wilaya d'Alger avant d'être généralisé à l'échelle nationale. Des systèmes similaires ont prouvé leur efficacité dans la prévention contre l'insécurité routière au Canada et en Grande-Bretagne. Par ailleurs, selon l'adjoint du chef de la cellule de communication au commandement de la Gendarmerie nationale, le commandant Abdelhamid Kerroud, le facteur humain reste à l'origine de la majorité de ces accidents, avec 5 003 cas d'excès de vitesse, les dépassements dangereux dans 2 660 cas, la négligence des piétons dans 2 514 cas et enfin le non-respect de l'intervalle dans 1 449 cas. Toutefois le mauvais état de certaines routes et le manque d'éclairage et de signalisation ont également leur part de responsabilité dans cette hécatombe. Néanmoins, toutes les différentes enquêtes traitant de ce phénomène ont, en effet, démontré que le conducteur est, dans 90 % des cas, responsable de la survenue des accidents de la circulation d'où l'importance de centrer toute stratégie préventive globale autour du facteur humain. Ce qui a poussé le CNPSR à faire appel à un laboratoire d'ergonomie pour l'élaboration d'une étude couvrant le territoire national pour évaluer le système de formation et d'apprentissage de la conduite au niveau des auto-écoles, laquelle étude a révélé des insuffisances considérables dans le système de formation. Selon cette étude, il s'agit, notamment, des conditions de santé, du programme de formation et d'apprentissage, des moyens y afférents, des plages horaires, du phénomène des permis assurés et des conditions de déroulement des épreuves de conduite. La majorité des auto-écoles ne sont pas dotées d'équipements technologiques modernes, à l'instar de l'informatisation des cours du code de la route qui sont dispensés, d'ailleurs, par des personnes non qualifiées. Même le nombre de véhicules utilisés est insuffisant pour garantir un apprentissage dans les meilleures conditions. Les conclusions de cette étude qui devra couvrir l'ensemble du territoire national, seront communiquées dans une année, d'après le premier responsable du CNPSR.