La zone euro a décidé avant-hier de prolonger de deux mois le programme d'aide à la Grèce, qui arrive à échéance le 31 décembre, car la troïka des créanciers n'est pas en mesure de conclure son examen des comptes grecs. L'Eurogroupe est disposé à accorder à la Grèce une extension technique de deux mois de son programme d'aide actuel, ont indiqué les ministres des Finances à l'issue d'une réunion à Bruxelles. La décision doit être approuvée par les Parlements de plusieurs Etats membres. Des progrès ont été réalisés par les autorités grecques depuis notre dernière réunion en novembre (...) mais ils ne sont pas suffisants pour conclure dès à présent ou avant la fin de l'année la revue en cours de la troïka, a souligné le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. La prolongation du programme va permettre de conclure la revue et ouvre la voie au versement de la tranche d'aide de 1,8 milliard d'euros, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse. Deux mois, cela nous paraît bien, car c'est assez long pour conclure la revue, mais pas trop, a ajouté M. Dijsselbloem, alors que des rumeurs évoquaient une extension de six mois. La troïka et les autorités grecques ont de nombreux désaccords qui empêchent notamment le versement de cette dernière tranche d'aide de 1,8 milliard d'euros. Le Parlement grec a adopté dans la nuit de dimanche à lundi le budget 2015, mais ses créanciers estiment que la Grèce aura besoin de deux à trois milliards d'euros de recettes supplémentaires en 2015 pour atteindre ses prévisions économiques, ce que conteste Athènes. Une fois le programme actuel terminé, la zone euro envisage d'accorder une ligne de crédit de précaution à la Grèce, via son fonds de soutien (le MES), qui permettrait de rassurer les marchés. La ligne de précaution serait assortie de conditions allégées par rapport au programme d'aide actuel, où la troïka pousse pour de nouvelles mesures de rigueur.
Athènes doit encore mener beaucoup de réformes, selon le MES Le patron du fonds de soutien de la zone euro (MES), Klaus Regling, a indiqué dans un entretien à la presse allemande que la Grèce devait mener encore "beaucoup de réformes structurelles" pour retrouver la santé économique. "La Grèce doit encore mener de nombreuses réformes structurelles pour lever les obstacles qui freinent la croissance", a-t-il affirmé dans un entretien au quotidien die Welt. Il a mis en garde Athènes contre le fait de considérer les réformes et les mesures d'économie comme achevées. "Nous sommes à la fin d'un processus qui grâce aux réformes en Grèce ont fait des progrès, plus que ce beaucoup en Allemagne sont prêts à admettre", a-t-il ajouté. "Il s'est passé beaucoup de choses mais nous n'en avons pas encore terminé", selon l'Allemand. "Je ne peux qu'inciter le gouvernement grec à continuer sur la voie des réformes", a-t-il poursuivi. Le gouvernement grec et ses créanciers UE-BCE-FMI n'ont pas bouclé, lors de discussions menées à Paris fin novembre, l'ultime audit de l'économie du pays qui doit lui permettre de sortir du plan d'assistance internationale en vigueur depuis 2010. La Grèce devrait avoir besoin d'une extension de son second programme d'aide qui s'achève à la fin de l'année côté européen, avait affirmé un responsable européen sous couvert d'anonymat. Les créanciers estiment que la Grèce aura besoin de deux à trois milliards d'euros de revenus supplémentaires en 2015 pour atteindre son objectif d'un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) de 3% du PIB, une estimation que le gouvernement grec ne partage pas.