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Grèce : L'Eurogroupe affiche son impatience face à Athènes
Publié dans Le Maghreb le 26 - 04 - 2015

Réuni en Lettonie, l'Eurogroupe a averti vendredi le gouvernement grec qu'il n'obtiendrait le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide financière qu'en échange d'un plan de réformes économiques complet et détaillé. Un accord semble encore loin.
"Nous avons eu une discussion très difficile" avec le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, a reconnu le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem. "Ces discussions très difficiles reflètent le grand sentiment d'urgence", a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion de la zone euro qui s'est tenue à Riga.
M. Dijsselbloem a opposé une fin de non-recevoir à une requête de son interlocuteur visant à obtenir des versements anticipés en échange de réformes partielles. Il a rappelé que les 7,2 milliards d'euros constituant la dernière tranche de l'actuel plan d'assistance financière ne seraient plus disponibles après le mois de juin. Enfin, il a souligné que les créanciers d'Athènes ne discuteront pas de financement à plus long terme ou d'un allègement de la dette tant que la Grèce n'aurait pas conclu un accord d'étape complet. "Un accord global est nécessaire avant que tout paiement puisse avoir lieu. Nous sommes tous conscients que le temps commence à manquer."

Accélérer, accélérer
Au départ, la réunion était censée sceller un accord entre Athènes et ses créanciers permettant de remettre sous perfusion financière le pays. Des progrès ont certes été enregistrés, ont reconnu plusieurs responsables de la zone euro, mais les différences de vue restent trop importantes sur la liste de réformes que le gouvernement grec de gauche s'est engagé à faire avaliser par ses créanciers.
A la sortie de la réunion de Riga, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a noté qu'en dépit de progrès, les créanciers de la Grèce étaient encore très loin d'un accord avec Athènes.

Varoufakis prêt au compromis
Yanis Varoufakis s'est déclaré prêt au compromis. "Nous voulons un accord et nous sommes disposés à faire des compromis pour y parvenir", a-t-il dit. "Le coût de l'absence de solution serait énorme pour nous tous, pour la Grèce et la zone euro".
Dans une note de blog publiée avant la réunion de Riga, il s'est dit d'accord avec certaines conditions formulées par les créanciers d'Athènes. "Les désaccords actuels avec nos partenaires ne sont pas insurmontables", écrit-il. Viabiliser le système grec des retraites, privatiser et rendre le fisc parfaitement indépendant sont au nombre des conditions réclamées par les créanciers d'Athènes pour débloquer la dernière tranche de 7,2 milliards d'euros.

Nouveau rendez-vous le 11 mai
La Grèce doit s'acquitter le 12 mai d'un remboursement de quelque 950 millions d'euros au FMI, avant de devoir verser les salaires des fonctionnaires et les retraites à la fin du mois. M. Dijsselbloem a fait savoir que les ministres des Finances de la zone euro feraient un nouveau point le 11 mai à Bruxelles, à la veille de cette date butoir.

Le Parlement accepte le décret sur les réserves de fonds
Le Parlement grec a voté le décret controversé rendant obligatoire le transfert des réserves de fonds des organismes publics et autorités locales à la Banque centrale du pays. Cette mesure doit permettre à l'Etat de faire face aux difficultés financières.
L'acte a été adopté vendredi soir par la majorité gouvernementale des députés de la coalition de la gauche Syriza et du petit parti nationaliste Anel, soit 156 voix contre 104. La mesure vise à couvrir "les besoins d'urgence de l'Etat, qui s'élèvent à trois milliards d'euros pour les 15 prochains jours", stipule le décret. Lors d'une séance houleuse, les partis d'opposition ont qualifié le décret "d'anticonstitutionnel". Ils ont accusé le gouvernement de traîner dans les négociations avec les créanciers, UE et FMI, ce qui risque d'amener les caisses de l'Etat "dans l'impasse". Ce transfert obligatoire des réserves financières de quelque 1 400 organismes publics (hôpitaux, universités etc.) et collectivités locales devrait s'élever à 1,5 milliard d'euros, selon les estimations du gouvernement. Mais le quotidien libéral "Kathimerini" a indiqué vendredi qu'il ne s'agirait t que de 400 millions.

Grèce à court d'argent
L'annonce de cette mesure en début de semaine a provoqué l'ire de l'opposition et des représentants des organismes concernés, surtout des autorités locales, qui ont accusé le gouvernement d'intervenir dans la gestion de leurs fonds alors que la constitution garantit leur indépendance.
La Grèce est à court d'argent en raison de la stagnation des négociations avec ses créanciers, UE et FMI, et du retard pris dans le paiement de la dernière tranche de 7,2 milliards d'euros des prêts. Aucun accord n'a été trouvé vendredi à Riga lors de la réunion des ministres des Finances la zone euro (Eurogroupe), après deux longs mois de négociations.


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