Un nouvel allègement de la dette souveraine grecque en 2014 n'est pas exclu à condition qu'Athènes tienne les objectifs fixés par l'UE et le FMI pour assainir son économie, a indiqué le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à deux quotidiens grecs. "Avant l'été 2014, nous aurons réexaminé les progrès effectués (par la Grèce) et ce qu'il faut faire pour la désescalade de la dette", a indiqué M. Dijsselbloem dans un entretien publié par le journal Ta Néa (centre-gauche). Dans un autre entretien publié par le libéral Kathimérini, il précise que la zone euro "n'a pas encore décidé de la forme que va prendre cet allègement de la dette ou s'il comprendra un effacement des prêts bilatéraux" consentis à Athènes par ses partenaires. M. Dijsselbloem rappelle qu'en vertu de la décision de l'Eurogroupe de novembre 2012, la zone euro "est prête à faire encore plus pour aider la Grèce à condition que ce pays ait entièrement appliqué ses engagements". Les ministres des Finances de la zone euro ont décidé au cours de cette réunion qu'en cas d'excédent primaire (c'est-à-dire hors service de la dette), Athènes, qui a eu recours en 2010 au mécanisme de sauvetage UE-FMI en échange de prêts, pourrait demander une réduction supplémentaire de sa dette après les deux décotes déjà effectuées en 2012. Le gouvernement grec a, à plusieurs reprises, indiqué qu'il voulait dans ce but parvenir "à tout prix" à un excédent budgétaire primaire en 2013. En se disant "satisfait" de l'application jusqu'ici du programme d'assainissement budgétaire et de réforme dicté au pays, M. Dijsselbloem a toutefois souligné à Kathimérini que "la réduction de la dette dépendait de la reprise de l'économie grecque". La Grèce a effacé en mars 2012 presque un tiers de sa dette souveraine, soit plus de 100 milliards d'euros, détenus par ses créanciers privés, au prix d'importantes pertes pour ces derniers, banques et caisses de retraites. Athènes a ensuite en décembre 2012 racheté près de 30 milliards de ses obligations à ses créanciers privés. Ces deux opérations ont réduit la dette à 156,9% du Produit intérieur brut (PIB) en 2012, contre un pic de 170,3% en 2011. Mais en 2013 et en 2014, la dette pourrait s'envoler à 175,2% et 175% respectivement, selon les estimations de l'UE.