Le parti Libertarien américain a officiellement désigné dimanche Gary Johnson comme candidat à la présidentielle de novembre. L'ex-gouverneur du Nouveau-Mexique table sur sa franchise et le désamour des électeurs pour les politiciens classiques pour attirer des voix. "Je dis la vérité, je ne suis pas un menteur", a lancé M. Johnson, juste après son élection lors de la convention de cette petite formation politique à Orlando en Floride. L'ancien gouverneur du Nouveau-Mexique s'était déjà présenté sous la bannière libertarienne en 2012. Il avait récolté à peine 1% des voix. Des sondages récents l'ont toutefois crédité de 10% des intentions de vote, dans un match contre Donald Trump et Hillary Clinton. Cette année, M. Johnson compte sur le possible chaos causé par la victoire du magnat de l'immobilier aux primaires républicaines et les problèmes d'image de l'ancienne Première Dame pour dépasser son score d'il y a quatre ans. "Je suis le candidat tout-en-un", avait expliqué début mai celui qui se situe à gauche de Mme Clinton sur les questions de société et à droite de bon nombre de républicains sur les questions économiques. Le courant libertarien est favorable aux libertés individuelles et à une réduction du rôle de l'Etat dans l'économie. Trump en terrain conquis Le candidat à l'investiture républicaine Donald Trump n'a pas eu à forcer son talent dimanche pour séduire des motards anciens combattants venus l'écouter à Washington. Il s'exprimait alors que l'Amérique célèbre les soldats qui sont tombés au champ d'honneur. "Je protégerai le plus petit morceau du deuxième amendement" sur le droit de porter des armes, a lancé le magnat de l'immobilier devant quelques milliers de personnes rassemblées devant le mémorial de Lincoln, traditionnel lieu de rassemblement des grandes manifestations politiques dans la capitale américaine. "Nous devons reconstruire notre armée" et "prendre soin de nos anciens combattants", a-t-il lancé dans un discours d'une quinzaine de minutes, sous les applaudissements de motards grisonnants, en jean et gilet de cuir pour la plupart. "Pourquoi le Japon ne rembourse-t-il pas 100%" des dépenses liés au déploiement militaire américain dans l'archipel, demande-t-il. "Parce que nous sommes stupides", répond une voix dans la foule.
Les politiciens qui "n'écoutent pas" Peu avant le discours de Donald Trump, un ancien Marine venu du nord de la Virginie s'est dit ravi de cette visite. "Les autres candidats ne veulent rien faire pour les anciens combattants", a lancé Jack Bellamy, 41 ans. "Nous voulons nous débarrasser des politiciens" qui "n'écoutent pas les gens" et "mettre quelqu'un d'autre au pouvoir". "Le pays n'est plus ce qu'il était", s'est-il lamenté. Plus récent exemple, selon lui, la querelle sur l'accès aux toilettes de leur choix par les personnes transgenres. L'administration Obama a envoyé une circulaire à tout le système public américain de l'éducation, affirmant que l'accès aux toilettes et aux vestiaires devait se faire selon le sexe auquel un élève s'identifie, et non selon son sexe de naissance.
Difficultés d'accès Depuis 1988, un grand rassemblement de motards, dont beaucoup d'anciens combattants, est organisé dans la capitale fédérale pendant le long week-end de Memorial day, la fête nationale du souvenir pour les soldats qui sont morts pour l'Amérique. Près de 300 000 motards étaient attendus pour l'édition 2016, selon le Pentagone, qui accueillait dimanche matin le point de départ d'une grande parade toute en pétarades et en drapeaux, dans le centre de Washington. Seule une partie des motards ont assisté à la réunion publique à laquelle participait M. Trump. Un détail qui n'a pas échappé au candidat, qui a mis cela sur le compte des difficultés d'accès au site. L'année prochaine, sous une présidence Trump, toutes ces "magnifiques motos" pourront accéder librement au cœur de Washington, a-t-il promis.