Dans un contexte marqué par l'explosion de la demande mondiale en produits alimentaires, le tassement de leur disponibilité, ainsi que la substantielle augmentation de leurs prix, quelle place a donné l'Algérie au secteur de l'agro-alimentaire entendu au sens large (production agricole, transformation et production alimentaire, production d'équipements industriels,) dans sa stratégie de développement socioéconomique. C'est sur la base de ce contexte que l'Algérie a accordé une priorité absolue à tous les pans de l'économie nationale qui ont quelque lien avec ce secteur qui recèle un potentiel endogène pour réaliser une croissance à deux chiffres tout en ayant vocation à devenir structurant pour l'économie algérienne. Chérif Omari, directeur de la régulation et de la production au ministère de l'Agriculture s'est exprimé, hier, à la chaîne 3 de la Radio Algérienne que l'Algérie possède, aujourd'hui, les moyens d'approvisionner, " à plus de 70% ", le marché national en produits maraichers et fruitiers produits localement. Possédant, désormais, des capacités d'autosuffisance dans le domaine, l'Algérie cessera, à partir de 2019, d'importer du blé dur, tout comme elle va redoubler d'efforts pour augmenter sa production de légumes secs, pois chiches et lentilles, en particulier, introduits de " manière significative ". M. Omari rappelle que la part des produits agricoles continuant à être acquise sur les marchés étrangers, est constituée en majeure partie de céréales, de poudre de lait et de viandes rouges. Il signale que des efforts sont actuellement entrepris pour parvenir à diviser par deux, à partir de 2019, les quotas de lait en poudre importées de l'étranger, dont les quantités, ajoute-t-il, sont évaluées, annuellement à quelque 350.000 tonnes. Le secteur agricole, signale-t-il par ailleurs, est en train de réaliser des excédents notables destinés à lui permettre de se placer en agent exportateur potentiel, particulièrement pour ce qui concerne la pomme de terre ( une production de 5 millions de tonnes/an), soit le double de ce qui avait été récolté en 2009, ainsi que la tomate. En termes de valeur, M. Omari précise, d'autre part, que sur les 35 milliards de dollars réalisés par l'agriculture en 2015, les importations de produits agricoles se sont, quant à elles, chiffrées à 8 milliards de dollars. Commentant les opérations d'approvisionnements du marché, entreprises dans la perspective du mois de Ramadhan, il explique qu'elles vont permettre une offre " abondante ", ajoutant que des entreprises publiques et privées vont installer des marchés de proximité pour réguler les prix et briser ainsi les tentations spéculatives de commerçants malhonnêtes. L'Algérie qui s'active à diversifier une économie dépendante à l'extrême de la rente pétrolière, accorde la priorité absolue au secteur agricole, il n'est plus permis que ce secteur hautement stratégique, ne puisse jouer le rôle de locomotive de l'économie nationale. Le potentiel agricole n'est exploité qu'à 30% de ses capacités, une situation intolérable jugent certains experts, l'agriculture archaïque et traditionnel c'est bel et bien fini, place à une mise à niveaux des normes agricoles et surtout à la modernisation du secteur. Une agriculture performante et productive, est la sécurité alimentaire garantie pour les générations futures, une agriculture qui est l'immense gisement de richesses et d'emplois, peut être ce grand levier de croissance de l'économie.