Beaucoup s'étonnent du fait que la chose culturelle soit centralisée dans la capitale au détriment des autres grandes villes, voire d'autres contrées reculées du pays. Mais à la faveur de l'événement "Alger, capitale de la culture arabe", chacune de nos contrées a eu son morceau choisi en matière artistique. On le sait "Alger, capitale de la culture arabe" est sporadique, fixée dans le temps et l'espace et ne répond en aucun cas au "développement durable" de la chose culturelle…mais bon, un air de vacances est arrivé cette année jusqu'aux portes de la ville d'Oran autrefois prolifiques, notamment dans la création musicale et théâtrale. El Bahia aurait connu un grand élan cinématographique lors du premier Festival du film arabe, organisé du 28 juillet au 03 août dernier. Un rendez-vous premier du genre qui a rassemblé des stars égyptiennes à l'image de Farouk El Fichaoui et des valeurs de notre cinéma tel Lyes Salem, lauréat de ce festival. Les anciens cinéphiles ont dû certainement se remémorer lors de ce festival, les rencontres du genre, qui faisaient partie du quotidien culturel de la vile, et qui ont disparu vers la fin des années 90 pour raisons sécuritaires ou autres. Le temps d'une rencontre, la capitale de l'Ouest a vu les lampions de ses rares salles sombres rallumés, sous le slogan " pour un cinéma arabe, mature et plus ouvert ". Festivaliers et artistes, n'avaient alors qu'un seul souhait : que cette rencontre soit institutionnalisée ; une raison nécessaire mais loin d'être suffisante quand on sait que des rendez-vous du genre comme le Festival de Timimoun par exemple, s'essouffle au bout d'harassantes luttes pour, notamment les structures d'accueil et aides financières. Même ponctuel, ce rendez- vous aurait permis d'élaborer les statuts d'une association qui s'appelle " les ateliers du cinéma ", dont le projet sera concrétisé au début de l'année 2008. Un autre acquis de cette ville, durable cette fois-ci, c'est la réfection de la cinémathèque d'Oran qui a bénéficié de grands travaux de réhabilitation en amont comme en aval. C'est là que parfois la chose cinématographique frémit à la lumière des cycles thématiques que ce musée du cinéma organise en projetant des productions nouvelles, des conférences ainsi que des hommages à l'adresse de ceux qui ont marqué le 7e art. Le quatrième art qui faisait dans les années 90 la fierté de la ville, a également participé grâce toujours à l'événement de " Alger, capitale de la culture arabe" à redynamiser non pas la production culturelle mais plutôt l'activité artistique. Le théâtre régional d'Oran (TRO), Abdelkader-Alloula a abrité durant cette année, 58 spectacles, dont 14 pièces destinées aux enfants, en parallèle aux séances de lecture d'œuvres dramatiques, des expositions ainsi que 26 soirées musicales animées par des artistes invités des différentes wilayas et de certains pays dont l'Arabie Saoudite, la France, l'Allemagne et l'Espagne. En termes de production le TRO n'a signé qu'une seule pièce, Achouak essalem de Bouziane Benachour. S'agissant de la chose lyrique, El Bahia a vécu un autre grand moment celui- là régulier, le Festival national de la chanson raï, organisé au cours de l'été dernier. Sur un autre plan, le Festival national des arts plastiques et le Festival du dessin pour enfants et les différentes manifestations picturales organisées au Musée national Ahmed-Zabana ont participé à cette relance de l'activité culturelle dans la capitale de l'Ouest du pays. La capitale de l'Ouest qui recèle un patrimoine historique immatériel dont les " Maoussem " et les " waadate ", a également abrité des séminaires dédiés à ces monuments. Et ce rythme semble se maintenir jusqu'à la semaine prochaine. Des journées culturelles et artistiques sont prévues du 9 au 11 janvier à la Maison des arts et de la culture Zeddour Brahim Belkacem de la ville. Intitulée "Les journées culturelles et artistiques de Yennayer ", cette manifestation organisées par l'association culturelle Numidia, avec le soutien du Haut commissariat à l'amazighité et la direction de la culture, sera clôturée par le carnaval de Béni S'nous qui sillonnera les grandes artères de la ville, outre un couscous géant qui sera offert dans le hall de la Maison des arts et de la culture à l'occasion de cette journée.