Tlemcen, en berbère, signifie source. C'est l'agencement de deux mots, tala- imsan qui veut dire, source tarie, qui donne le nom à cette ville située au nord-ouest du pays. Occupée par les hommes depuis la nuit des temps, Tlemcen a été conquise au 7è siècle, pendant la grande période islamique, par les musulmans arabes. C'était aux alentoursa de 675 alors qu'en 790, la ville est occupée par les Idrissites de Fès. Se basant sur cette période historique relativement nouvelle par rapport à celle berbère, - règne du roi berbère Syfax, avec comme capitale Siga-, celle romaine -Tlemcen = Pomaria les Vergers de 32 à 430 après J.C,- et la période vandale et byzantine, la ministre de la Culture, Khalida Toumi a annoncé, jeudi dernier, que cette ville sera la “ capitale de la culture islamique” en 2011. Cette annonce a été faite en marge de la cérémonie organisée en l'honneur des journalistes qui ont couvert la manifestation “ Alger, capitale de la culture arabe 2007 ”, que l'Organisation islamique de l'éducation, des sciences et de la culture (ISESCO) avait choisi la capitale des Zianides (Tlemcen) pour abriter la manifestation “ capitale de la culture islamique ” en 2014 mais elle a dû avancer de trois ans cette échéance “ au regard des réalisations effectuées par l'Algérie dans le domaine culturel”. Il est vrai que cette contrée qui recèle des vestiges tout aussi islamiques, que romains et berbères, est l'une des villes les plus anciennes de notre patrie. Mais ce n'est sans doute pas cela qui a favorisé ce choix d'arrêter juste à une période islamique, beaucoup plus récente que celle des Berbères par exemple. Selon Khalida Toumi, ce serait motivé par le fait que “beaucoup de villes d'Algérie comptent des savants et des monuments islamiques mais, a-t-elle dit, Tlemcen recèle un plus grand nombre de ces monuments et a enfanté des savants de renommée internationale.” a-t-elle indiqué, ajoutant que son département est en phase “ d'élaboration de sa proposition sur les grands vestiges qui abriteront la manifestation ”. La ministre de la culture a toutefois précisé que les efforts sont actuellement axés sur les structures et les équipements car “ une manifestation de cette envergure nécessite des espaces de production et d'activités culturelles de l'Algérie et de ses hôtes ”. L'Algérie, a affirmé Khalida Toumi, doit également prévoir les infrastructures d'accueil pour ces derniers. Tlemcen, a vécu la période Almoravide vers le XIe siècle exactement en l'an 1079 avec Youcef Ibn Tachfin son premier commandeur et son fils Ali Benyoucef, suivie en 1143 de la période Almohade avec Abdelmoumène Ben Ali. D'ailleurs, c'est lors de cette période que la ville a pris son véritable essor économique. Selon les historiens, la période faste de la ville serait située entre le XIIIè et le XVIè siècle sous la prestigieuse dynastie des Zianides. Tlemcen est alors capitale du Maghreb central avec Yaghmoracen le fondateur de la dynastie, Abou Saïd Othman, Abou Ziane 1er, Abou Tachfine. L'ensemble des administrations et bâtiments officiels est édifié au niveau du Mechouar, vaste quadrilatère du centre ville de Tlemcen entourée d'imposantes murailles. Comme dans tout le Bassin méditerranéen et, notamment en Andalousie, cette période était celle du rayonnement de l'Islam, des cultures et des sciences. Cela a déteint sur cette ville dont la fonction culturelle s'est caractérisée par la construction de nombreux monuments, l'émergence de nombreux savants et lettrés ainsi que le mécénat de certains princes. Sidi El Haloui, la Mosquée et le palais de la Victoire à Mansourah, témoignent de l'architecture arabo-musulmane de Tlemcen. Du 16è au 19è siècle, se situe la période ottomane avec Arroudj (Barberousse) suivie de celle de l'Emir Abdelkader. “Tlemcen, capitale de la culture islamique” oui, mais pas seulement, compte tenu des formidables civilisations qui y ont laissé des traces.