La Bourse de Tokyo a entamé la semaine en forte hausse, notamment sur des espoirs de mesures du gouvernement japonais pour contrer les effets négatifs du Brexit, qui avait fait plonger l'indice Nikkei de près de 8% vendredi tandis que le yen s'envolait. Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 2,39% (+357,19 points) lundi, à 15 309,21 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 1,77% (+21,28 points) à 1 225,76 points. Les monnaies, qui avaient connu des amplitudes de variation exceptionnelles en fin de semaine dernière, se stabilisaient quelque peu, même si le yen continuait de s'apprécier: le dollar valait 101,75 yens, contre 102,50 yens vendredi à la fermeture de la place tokyoïte. L'euro s'affichait à 112,25 yens, contre 113,30 yens. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a réuni hier à la première heure le ministre des Finances Taro Aso et un haut responsable de la Banque du Japon (BoJ). Il a promis de "ne pas ménager ses efforts pour que le Brexit n'affecte pas négativement l'économie japonaise et ses entreprises", alors que les firmes exportatrices sont durement touchées par l'envolée de la devise nippone. Des députés ont appelé le gouvernement à intervenir sur le marché des changes, même si les analystes jugent peu probable un geste unilatéral de Tokyo, et à préparer un massif plan de soutien à l'économie. "Nous assistons à un rattrapage après un mouvement de vente de titres excessif", a commenté pour l'agence Bloomberg Seiki Orimi, analyste chez Mitsubishi UFJ Morgan Stanley, told Bloomberg News. "Le fait que le gouvernement japonais adopte une attitude combative est un élément qui joue positivement sur le moral des marchés". Mais les incertitudes restent nombreuses. "La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ne surviendra pas avant deux ans au moins, cela peut prendre cinq ou même dix ans", a souligné Tsuyoshi Ueno, de NLI Research Institute. "Cet épisode est unique car il laisse une vague sensation d'anxiété, on ne sait pas ce qui va se passer, par quel mécanisme de transmission l'impact va se propager à l'économie", à la différence de la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008, a ajouté l'économiste.
Toujours sous le choc Parmi les 225 composantes du Nikkei, de nombreux groupes vedettes, très présents au Royaume-Uni, ont accentué leurs pertes. C'est le cas des constructeurs d'automobiles, de nouveau chahutés (à l'exception de Honda qui a augmenté de 0,53% à 2 549 yens). Toyota a glissé de 1,69% à 5 151 yens, et Nissan de 2,53% à 919,9 yens. Le partenaire du français Renault a par ailleurs annoncé faire appel de la décision des autorités sud-coréennes de lui infliger une amende pour manipulation des émissions polluantes des moteurs diesel d'un de ses véhicules. Mazda a carrément dégringolé de 9,67% à 1 414,5 yens, victime d'un abaissement de recommandation de la maison de courtage Nomura. Le conglomérat Hitachi, fortement implanté en terre britannique, a cédé 3,45% à 419,2 yens. Idem pour les fournisseurs de matériel et services informatiques Fujitsu (-3,87% à 364,2 yens) et NEC (-2,57% à 227 yens). Dans l'électronique, si Sony a légèrement relevé la tête (+0,23% à 2 782 yens), Panasonic a de nouveau fini dans le rouge (-1,14% à 867 yens), tandis que Sharp a dévissé de 14,41% à 95 yens. À noter enfin, l'envol de l'action du groupe de télécommunications NTT (+6,59% à 4 720 yens), ainsi que celle de sa branche de services cellulaires NTT Docomo (+5,29% à 2 732,5 yens). Elle a annoncé vendredi qu'un tribunal avait intercédé en sa faveur et ordonné à une filiale du géant indien Tata Group de le dédommager à hauteur de 1,17 milliard de dollars dans un contentieux sur l'arrêt d'une coopération.
Les Bourses chinoises volatiles La Bourse de Shanghai a rebondi de 1,45% hier, grâce à des prises de bénéfices, tandis que celle de Hong Kong a abandonné 0,16%, encore affectée par le vote britannique en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'UE. A Shanghai, l'indice composite a gagné 41,41 points à 2 895,70 points, dans un volume d'échanges de 189,9 milliards de yuans (25,81 milliards d'euros). La Bourse de Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, a elle grimpé de 2,43%, ou 46,10 points, à 1 946,70 points, dans un volume d'échanges de 39,3 milliards de yuans (5,34 milliards d'euros). Les deux places financières, qui avaient perdu respectivement 1,30% et 0,76% vendredi, sont parvenues à inverser la tendance malgré une ouverture en baisse. En Chine continentale, les marchés sont généralement plus protégés des soubresauts qui agitent les autres places financières mondiales, a rappelé Zhang Qi, analyste chez Haitong Securities. "La Chine est encore un marché relativement indépendant et la décision britannique a un impact limité", a-t-il remarqué. "Des investisseurs se sont lancés à la chasse aux bénéfices après les pertes de vendredi", a-t-il ajouté. La banque centrale chinoise avait annoncé vendredi qu'elle utiliserait les outils de politique monétaire à sa disposition pour préserver la stabilité financière, avant d'injecter lundi 270 milliards de yuans sur les marchés. A Hong Kong, l'indice composite Hang Seng a réussi à réduire ses pertes en cours de séance mais a tout de même cédé 31,83 points, à 20 227,30 points, après avoir chuté de près de 3% vendredi. Malgré ce ressaisissement, et le ton se voulant rassurant des responsables britanniques, les analystes ont prévenu que les marchés, secoués par la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne, devraient rester très volatils dans les mois à venir. Le ministre des Finances George Osborne a ainsi affirmé lundi que "la Grande-Bretagne est prête et dans une position solide pour faire face à ce que l'avenir lui réserve". James Audiss, conseiller en investissement chez Shaw and Partners à Sydney, a averti que les marchés pourraient subir à nouveau cette semaine de lourdes pertes. "La semaine va être très dure. A moins d'avoir une vue très précise de ce qui va se passer dans un sens ou dans un autre, il faudrait être très téméraire pour acheter. La semaine va être très volatile", a-t-il affirmé à l'agence Bloomberg News. Sur le front des valeurs, à Hong Kong, le géant bancaire britannique HSBC a perdu 1,69% à 46,50 dollars de Hong Kong et Standard Chartered a abandonné 1,04% à 57,15 HKD. Les valeurs de l'énergie ont connu une séance mitigée, suivant un léger rebond des prix pétroliers. CNOOC a reculé de 1,18% à 9,17 HKD et PetroChina a perdu 1,54% à 5,09 HKD. Sinopec en revanche a pris 1,13% à 5,25 HKD. China Mobile a gagné 2,09% à 84,90 HKD et Hong Kong Exchanges and Clearing a progressé de 0,93% à 180,60 HKD. En Chine continentale, les valeurs sidérurgiques ont été particulièrement recherchées lundi après l'annonce que le géant Baosteel envisageait de fusionner avec Wuhan Iron and Steel Group. A Shenzhen, Beijing Shougang a bondi de 4,75% à 3,75 yuans et Angang Steel a gagné 4,62% à 3,85 yuans. Les valeurs de courtage ont aussi fini dans le vert. A Shanghai, China Merchant Securities a pris 2,15% à 16,14 yuans tandis que Citic Securites a gagné 1,59% à 15,94 yuans.
L'euro et la livre restent affaiblis face au dollar L'euro et la livre britannique baissaient face au dollar hier, restant fragilisés par le vote en fin de semaine dernière des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE), appelée "Brexit" (pour "British Exit"). Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), l'euro valait 1,1030 dollar contre 1,1112 dollar vendredi vers 21H00 GMT. L'euro était tombé vendredi à 1,0913 dollar, son niveau le plus faible depuis près de quatre mois. La monnaie européenne baissait également face à la monnaie nippone, à 112,27 yens contre 113,56 yens vendredi soir. L'euro était tombé vendredi à 109,57 yens, son niveau le plus faible depuis décembre 2014. Le dollar aussi perdait du terrain face à la devise japonaise, à 101,80 yens contre 102,21 yens vendredi. Le billet vert était tombé vendredi à 99,02 yens, au plus bas depuis novembre 2013. La livre britannique baissait face à la monnaie unique, à 83,18 pence pour un euro - atteignant même vers 09H55 GMT 83,41 pence pour un euro, son niveau le plus faible depuis fin mars 2014 - contre 81,31 pence vendredi soir. La livre britannique perdait aussi du terrain face au billet vert, à 1,3259 dollar pour une livre - tombant même vers 09H55 GMT à 1,3222 dollar, un nouveau plus bas depuis septembre 1985 - contre 1,3670 dollar vendredi soir. Vers 10H15 GMT, la devise suisse grimpait face à l'euro, à 1,0759 franc pour un euro, mais baissait face au dollar, à 0,9755 franc pour un dollar. La devise chinoise baissait nettement face au billet vert, à 6,6484 yuans pour un dollar, évoluant à des niveaux de faiblesse en cours d'échanges plus vus depuis fin 2010, contre 6,6218 yuans vendredi à 15H30 GMT. La Chine a fixé lundi le taux pivot du yuan à son plus bas niveau depuis cinq ans et demi face au dollar, à 6,6375 yuans pour un dollar - soit une dépréciation de 0,91% par rapport à vendredi. L'once d'or a fini à 1 324,60 dollars au fixing du matin, contre 1 315,50 dollars vendredi soir. Le cours de l'once de métal jaune était monté vendredi à 1 359,08 dollars, au plus haut depuis mars 2014.