La Bourse de Tokyo a débuté la semaine en hausse de 0,77% grâce à un petit repli du yen face au dollar, sur fond de croissance meilleure que prévu aux Etats-Unis au dernier trimestre 2015, alors que ses consœurs chinoises Bourse de Shanghai ont mal pris la nouvelle et ont terminé la première séance de la semaine en net repli. A la fin des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes affichait un gain de 131,62 points à 17.134,37 points. Des espoirs d'annonce de mesures de soutien économique au Japon avant un scrutin sénatorial en juillet ont aussi joué. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau s'est élevé pour sa part de 1,16% (+15,80 points) à 1.381,85 points. La séance a été moyennement active, avec 1,85 milliard de titres échangés sur le premier marché. Sur le volet des changes, le dollar oscillait au même moment (06H00 GMT) autour de 113,50 yens, en progression comparé à son cours de vendredi à la fermeture (113,10 yens), tout comme l'euro qui s'affichait à 126,70 yens (contre 126,25 yens), des avancées positives pour les groupes exportateurs nippons. Le billet vert a été porté par une révision positive de la progression du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au 4e trimestre 2015, à la surprise des analystes, avec de solides dépenses de consommation et des exportations moins faibles qu'attendu. L'euro restait stable face au dollar lundi après l'annonce d'une croissance américaine meilleure que prévu au dernier trimestre 2015, alors que la plupart des marchés financiers restaient clos à l'occasion du week-end pascal. L'euro valait 1,1167 dollar contre 1,1166 dollar vendredi soir vers 21H00 GMT. La monnaie européenne montait face à la devise nippone, à 126,73 yens contre 126,33 yens vendredi soir. La livre britannique montait face à la monnaie européenne, à 78,79 pence pour un euro, ainsi que face au billet vert, à 1,4173 dollar pour une livre. La devise suisse montait face à l'euro, à 1,0907 franc pour un euro, ainsi que face au dollar, à 0,9767 franc pour un dollar. La monnaie chinoise valait 6,5165 yuans pour un dollar contre 6,5160 yuans vendredi à 15H30 GMT. La croissance économique des Etats-Unis s'est avérée meilleure que prévu au dernier trimestre 2015 (1,4% en rythme annualisé), même si elle a confirmé sa décélération, ce qui devrait conforter la Réserve fédérale (Fed) dans sa prudence sur d'éventuelles hausses des taux cette année. "On peut s'attendre à une ambiance conflictuelle lors de la déclaration de la Réserve américaine du mois d'avril", a expliqué Norihiro Fujito, stratégiste chez Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities, interrogé par Bloomberg News. "Les investisseurs pourraient commencer à anticiper un relèvement des taux en juin", a-t-il ajouté. "Le dollar subit un revers actuellement, mais on pourrait assister à un revirement de tendance", selon lui. Les risques posés par la situation économique mondiale ont incité début mars la banque centrale américaine à faire une nouvelle pause sur la hausse des taux et à tenir un discours très accommodant. La Fed ne prévoit plus que deux hausses d'un quart de point de pourcentage cette année au lieu des quatre encore envisagées en décembre. Avant sa prochaine réunion en avril, elle aura à sa disposition le rapport sur l'emploi du mois de mars pour savoir si les entreprises continuent à embaucher.
NTT Docomo bien apprécié Sur les 225 composantes du Nikkei, 190 ont grimpé, 28 fléchi et 7 stagné. Ont été bien appréciés les groupes dont les affaires sont guidées par la demande intérieure, comme les grands magasins (+5,22% pour Takashimaya, +4,70% pour J-Front Retailing), le groupe de distribution Aeon (+2,77%) ou l'opérateur de télécommunications mobiles NTT Docomo (+2,48% à 2 703,50 yens). Seven & I Holdings (commerces de diverses tailles) a aussi augmenté, de 1,97% à 4 911 yens, malgré le mécontentement affiché par un des actionnaires, le fonds Third Point de l'investisseur Daniel Loeb à propos de rumeurs laissant entendre que le successeur de l'actuel légendaire dirigeant du groupe, Toshifumi Suzuki (83 ans), pourrait être son fils. Or, M. Loeb estime dans une lettre ouverte qu'il n'est pas le mieux placé en termes de compétences. L'action du géant de l'électronique japonais Sharp a pris 3,96% à 131 yens après avoir même connu dans la matinée une progression double, alors que plusieurs signaux laissent augurer un déblocage positif cette semaine de la saga du rachat du pionnier nippon des écrans LCD par le groupe taïwanais Hon Hai/Foxconn. Ce géant de l'assemblage d'appareils électroniques a informé des médias qu'il réunirait un conseil d'administration le 30 mars, censé valider les termes définitifs de son entrée au capital de Sharp à hauteur de 66%, pour une somme qui était initialement fixée autour de 490 milliards de yens (3,9 milliards d'euros), mais qui pourrait finalement être réduite d'une centaine de milliards. L'action du plus important concurrent de Sharp, Japan Display, a pour sa part gagné 2,80% à 220 yens. Sony a pris 0,97% à 2 924 yens et Panasonic de 0,95% à 1 009 yens. Sensibles aux évolutions des cours des monnaies, les actions des constructeurs d'automobiles ont progressé: +0,70% à 6 223 yens pour Toyota, +0,92% à 1 098 yens pour Nissan et +0,55% à 3 110 yens pour Honda.
Baisse des places chinoises La Bourse de Shanghai a terminé en repli de 0,73% hier et Shenzhen de 0,56%, malgré la publication ce weekend de résultats de groupes industriels chinois montrant une amélioration de leurs marges en janvier-février pour la première fois depuis mi-2015. L'indice composite shanghaïen a perdu 21,61 points et fini sous le seuil des 3 000 points, à 2 957,82 points, dans un volume d'affaires de 232,3 milliards de yuans (31,87 milliards d'euros). A Shenzhen, deuxième place boursière de Chine continentale, l'indice composite a perdu 10,52 points à 1.874,66 points dans un volume d'échanges de 393,7 milliards de yuans (54,14 milliards d'euros). La Bourse de Hong Kong était fermée ce lundi en raison d'un jour férié. Les bénéfices des grands groupes industriels chinois ont augmenté de 4,8% en glissement annuel au cours des mois de janvier et février de cette année, contre 4,7% au mois de décembre, selon des chiffres officiels. "Les bénéfices des groupes industriels, même s'ils ne sont pas mauvais, se redressent à peine de niveaux très bas", a expliqué Shen Zhengyang, analyste chez Northeast Securities. "Les investisseurs se sont effrayés à l'approche du seuil des 3 000 points. Le marché n'est pas suffisament fort pour rester au-dessus de ce niveau", selon lui. Les nouvelles règles introduites par les villes de Shanghai et Shenzhen pour contrôler l'envolée des prix de l'immobilier ont aussi pesé sur le marché, selon des analystes. "Les promoteurs immobiliers sont soumis à des turbulences et ces mesures devraient avoir un impact négatif sur la demande", a souligné Wu Kan, gérant de fonds chez JK Life Insurance, interrogé par Bloomberg News. A Shanghai, les groupes immobiliers Greenland Holdings et Poly Real Estate Group ont perdu respectivement 2,98% à 13,33 yuans et 2,50% à 9,37 yuans. Les sociétés de courtage Citic Securities et China Merchant Securities ont reculé respectivement de 2,40% à 17,07 yuans et de 2,86% à 17,32 yuans. Création d'une association pour la finance en ligne La banque centrale chinoise (PBOC) a déclaré vendredi que les sociétés de finance en ligne ont créé une association professionnelle, à l'heure où les autorités cherchent à maîtriser ce secteur en plein essor mais faiblement régulé. Le groupe visera "l'autorégulation" de cette industrie naissante mais génératrice de risques croissants, selon une retranscription du discours d'un responsable de la PBOC lors de la cérémonie de lancement. La création de cette association intervient après la révélation début février d'une gigantesque fraude, la société financière chinoise Ezubao étant soupçonnée d'avoir extorqué 50 milliards de yuans (7 milliards d'euros) à 900 000 investisseurs par "un système de Ponzi". Le nouveau groupe professionnel, basé à Shanghai, regroupe des fournisseurs de solutions de paiement en ligne, des sociétés de prêts "peer to peer" (P2P) et d'autres entreprises financières présentes sur internet, a déclaré Pan Gongsheng, le vice-gouverneur de la PBOC, selon une transcription publiée sur le site de la banque centrale. "Nous devons pleinement comprendre que les institutions financières sur internet ne sont pas assez familiarisées avec le risque", a déclaré M. Pan. Il a ajouté que beaucoup d'entre elles n'étaient pas conscientes des devoirs de se conformer aux règlements, de protéger les droits des consommateurs, de s'opposer au blanchiment d'argent ou encore de combattre le financement du terrorisme. "L'autorégulation du secteur est souhaitable et est très bénéfique à la supervision administrative", a-t-il souligné. Cette nouvelle association comprend les principales banques et firmes financières, tout comme des sociétés de prêts "peer to peer" et des entreprises de vente en ligne, a annoncé la presse, dont Bank of China et le géant du P2P Lufax, lié à Ping An Insurance. La Chine compte près de 2 600 plateformes commerciales P2P, "de particulier à particulier", selon le site professionnel www.wdzj.com, avec des transactions évaluées à 134 milliards d'euros en 2015. Le secteur du paiement en ligne est dominé par le géant du e-commerce Alibaba, celui-ci occupant près des trois quarts du marché chinois, loin devant Tencent -- opérateur de la populaire plateforme de messagerie WeChat -- et ses 17%, d'après le cabinet spécialisé BigData Research. Les petites entreprises privées, dont beaucoup sont boudées par les banques classiques, se tournent de plus en plus vers les sociétés de finance sur internet.