La transformation des terres en jachère en cultures pérennes est en mesure d'améliorer considérablement la production agricole et, par ricochet, réduire drastiquement la facture des importations alimentaires ; la résorption des terres abandonnées constitue une solution efficace, qui permettra de faire un pas vers l'autosuffisance alimentaire pérenne, d'ailleurs, une mobilisation générale est nécessaire pour mettre fin à l'importation des produits alimentaires dont le coût ne cesse d'augmenter d'année en année. Intervenant au cours d'une rencontre avec des céréaliculteurs et des cadres de son secteur, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdeslam Chelghoum qui s'est attardé sur l'urgence de résorber les terres en jachère ou abandonnées pour atteindre l'autosuffisance alimentaire, a indiqué que désormais son département s'occupera "fermement" de cette question, considérée comme essentielle dans le processus de développement économique national. Sur une superficie de six (6) millions d'hectares de terres cultivables, trois (3) millions d'hectares de propriétés agricoles sont cultivés à l'échelle nationale, alors qu'à Constantine, sur une surface 70.000ha destinée à la céréaliculture, 35% sont laissés en jachère, a-t-on précisé auprès des responsables concernés. Qualifiant ce dossier de "sensible", M. Chelghoum a indiqué que les textes de lois protégeant les terres agricoles et interdisant leurs exploitation à d'autres fins, même par leurs propriétaires privés, "doivent être appliqués à la lettre" pour rentabiliser davantage ce secteur considéré comme "stratégique" dans la nouvelle politique nationale de diversification économique. Dans ce contexte, le ministre a indiqué que des instructions fermes ont été données aux directeurs des services agricoles des 48 wilayas pour "suivre ce dossier de près et veiller à l'application de la loi en ce sens". Affirmant que son département accorde une attention extrêmement importante au dossier de résorption des terres en jachère et abandonnées, M. Chelghoum a ajouté qu'il était "préférable de résorber un hectare de jachère dans les régions à grandes potentialités agricoles que de mettre en valeur 10 hectares dans les régions à potentialités réduites". Dans ce contexte, le ministre a indiqué qu'il était "inconcevable" de parler de la mise en valeur de terres agricoles dans les régions du sud et des Hauts plateaux, alors que des terres à grandes potentialités agricoles sont abandonnées dans le nord du pays. Revenant sur les efforts déployés par l'Etat visant la consolidation de ce secteur créateur de richesse, le ministre a indiqué que "personne n'a le droit de jouer du devenir de la sécurité alimentaire du pays", notamment dans une conjoncture caractérisée par des "difficultés économiques". Sur un autre registre, le ministre a instruit à l'effet d'intensifier et de renforcer l'irrigation des terres agricoles pour consolider davantage les efforts en cours d'amélioration de la productivité nationale. Le ministre qui a dénombré les multiples mesures mises en £uvre par l'Etat en matière de modernisation et d'adaptation des méthodes d'irrigation, a appelé les instituts spécialisés à "agir techniquement pour trouver les solutions adéquates aux aléas climatiques qui ne sont pas, a-t-il dit, "propre à l'Algérie".
2 000 hectares décimés par les feux de récoltes Qualifiant la wilaya de Constantine de "pôle stratégique" en matière de développement agricole, notamment dans le domaine de la céréaliculture, le ministre a indiqué que la production céréalière au titre de l'actuelle saison agricole demeure "satisfaisante en dépit des conditions climatiques instables". Le secteur de l'agriculture enregistre une croissance régulière de près de 5%, avec une valeur de production assez importante et une contribution au PIB, a rappelé le ministre, précisant que ces avancées n'étaient pas "le fait du hasard, mais le fruit d'une politique initiée et dirigée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika". S'agissant du bilan des feux de forêts enregistrés jusque-là à l'échelle nationale, le ministre qui a insisté sur l'importance des travaux sylvicole et de sensibilisation, a indiqué que 2.000 hectares ont été incendiés dont près de 1.300 ha de broussailles. Au cours de sa visite dans la wilaya, le ministre s'est rendu à la coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) d'El Khroub où il a assisté à une présentation du dispositif en place pour la campagne moisson-battage, avant de visiter un point de collecte de céréales à Ain Abid et l'entreprise ETRAG de montage de matériel agricole et tracteur et la forêt récréative d'El M'ridj.
Plus de 951 000 quintaux de céréales attendus à Khenchela et Tissemsilt Plus de 951.000 quintaux de céréales, est prévue cette saison dans les deux wilayas, pour la partie saharienne du sud de la wilaya de Khenchela, une production de plus de 649.000 quintaux de céréales a été récoltée dans, a indiqué, le président du service des statistiques agricoles de la direction des services agricoles. La récolte céréalière qui a ciblé une superficie emblavée de plus de 25.000 ha dans le sud de wilaya a connu une augmentation de 24 % par rapport à l'exercice précédent, en passant de 520.000 qx en 2015 à 649.000 qx produits cette année, a précisé M. Omar Dakhil, ajoutant que cette production est répartie entre blé dur (561.000 qx) orge (63.000 qx) et blé tendre (25.000 qx). Les rendements quant à eux sont, de 33 qx à l'hectare pour le blé dur, de 12 qx à l'hectare pour l'orge et de 8 qx à l'hectare pour le blé tendre, a-t-il encore fait savoir. M. Dakhil a, par ailleurs, rappelé que la campagne moisson- battage, se poursuivra, jusqu'à la fin du mois courant, dans la zone nord de Khenchela, où une production de plus de 62.000 qx a été enregistrée jusqu'à maintenant. Par ailleurs, une production céréalière de 301.566 quintaux, est prévue cette saison dans la wilaya de Tissemsilt contre 647.515 qx la saison écoulée, soit une baisse, a-t-on appris dimanche du directeur des services agricoles. Cette baisse est justifiée par une faible pluviométrie de septembre à fin janvier et des précipitations irrégulières en avril et mai affectant la croissance des céréales. La récolte sur une superficie globale de 75.152 hectares prévoit 213.207 qx de blé dur, 18364 qx de blé tendre, 64.167 qx d'orge et 5828 qx d'avoine. Les estimations des cadres des subdivisions de la DSA font état d'un rendement de 7,4 qx l'hectare. Pour rappel, la DSA a mobilisé d'importants moyens matériels pour garantir la réussite de la campagne moisson-battage, lancée en fin juin dernier dont 180 moissonneuses-batteuses, 1.020 tracteurs, 124 camions et autres engins. Dix points de stockage ont été mobilisés pour une capacité globale de plus de 373.000 quintaux. Pour la prévention de la récolte des céréales contre les incendies, la DSA a organisé, en collaboration avec la direction de la protection civile, des sorties de sensibilisation des agriculteurs à plus de vigilance et de précaution en adoptant une bande de pare-feux de 3 à 4 mètres, la maitrise de l'utilisation des moissonneuses et la dotation des champs en citernes d'eau.