La Confédération algérienne du patronat (CAP) souhaite la tenue d'une tripartite gouvernement -UGTA-patronat, le plus tôt possible. Par la voix de son président, M. Boualem M'rakech, qui s'est exprimé, hier, à l'hôtel El Aurassi, dans un point de presse en marge d'une réunion interne du bureau exécutif national regroupant les 15 fédérations de l'organisation, la CAP souhaite qu'une rencontre avec le gouvernement soit amorcée dans un futur très proche, afin de pouvoir débattre de la situation économique actuelle et proposer des solutions appropriées aux multiples problèmes que rencontre l'entreprise algérienne. M. M'rakech rappellera, à l'occasion, que la CAP est partie prenante dans le pacte économique et social. De ce point de vue, le secteur privé, mieux que le secteur public, reste la locomotive de l'économie nationale et l'avenir du pays. Autrement dit, l'assainissement des entreprises publiques à travers notamment le soutien de l'Etat n'est pas la meilleure chose à faire, selon la CAP. Il serait plutôt plus judicieux de se préoccuper d'améliorer l'environnement de l'entreprise. Partant de ce constat, le patron de la CAP a souligné que son organisation a déjà émis ses propositions dans un document, un mémorandum plus exactement, qu'il présentera directement aux pouvoirs publics. Il s'agit de solutions aux problèmes soulevés. Tout en rappelant qu'un document a été déjà transmis au ministère des Finances, comportant un certain nombre de propositions en ce qui concerne la loi de finances 2008. Interrogé à ce propos sur les nouvelles dispositions de la loi de finances, le président de la CAP s'est dit peu satisfait, même si certaines propositions de la CAP ont été prises en compte dans l'élaboration de la nouvelle loi de finances. En ce qui concerne notamment l'impôt sur le revenu global (IRG), le patron de la CAP a rappelé que son organisation a demandé une révision automatique du barème accompagnant la variation du salaire minimum et l'inflation monétaire, tout comme elle a demandé la suppression pure et simple de la double imposition. Pour ce qui est de l'impôt forfaitaire unique (IFU), la CAP soutient que le bénéfice de cet impôt simplifié est réservé aux personnes physiques et exclut une large catégorie d'opérations. Pour y remédier, la confédération demande de porter le montant du chiffre d'affaires à 10 millions de DA, d'élargir le bénéfice de l'IFU aux personnes morales, de supprimer l'exclusion des opérations de location de matériel, de biens de consommation durables, de vente de produits pharmaceutiques, de distribution dans les stations de services, d'exportation, etc., et enfin de réduire le taux de 6 à 3 % en incluant les services et de 12 % à 6 % pour les autres opérations. Au chapitre de la TVA, la CAP appelle à sa baisse et propose de la supprimer carrément pour ce qui concerne les équipements et prestations entrant directement dans l'investissement.Pour résumer le tout, les nouveautés dans la loi de finances 2008, selon la Confédération, ne sont que de petites modifications qui n'ont pas, en réalité, une véritable portée sur l'environnement de l'entreprise. Il citera, entre autres, les nouvelles dispositions fiscales. Pour le premier responsable de la CAP, il ne s'agit pas seulement d'étrangler ou de diminuer les impositions mais aussi d'élargir l'assiette fiscale pour générer plus et durablement pour le Trésor public.La CAP soutient également que "l'éclairage donné par les différentes lois de finances est restreint" à cause de sa limitation dans le temps, du fait du recours à chaque fois à des lois de finances complémentaires ; ce qui empêche les investisseurs de faire des prévisions fiables à moyen et long-termes. La Confédération algérienne du patronat propose l'élaboration de lois programmes pluriannuels en prenant en compte les principaux paramètres prévisionnels sur la base de données macro-économiques fiables en évitant du coup, le recours aux lois de finances complémentaires.