“Il y a un problème de pouvoir d'achat incontestable en Algérie”. C'est du moins ce qu'a déclaré hier Boualem M'rakech, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), à l'occasion d'un point de presse qu'il a animé à l'hôtel El-Aurassi. Intervenant en marge d'une rencontre du bureau exécutif national de son organisation, le président de la Confédération expliquera que “dans l'esprit, nous sommes pour qu'il y ait une augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) et arriver à une relance des salaires de base. Mais ce n'est pas tout, car ce qui va favoriser les salaires ce n'est pas cela”. “Le SNMG doit revenir à des indices qui vont le former”, notera-t-il à ce propos, avant de préciser que “c'est la carrière du personnel en milieu d'entreprise (à travers les formations et c'est la vie de l'entreprise) qui est à favoriser”. Interrogé sur les propositions de son organisation par rapport au SNMG dans le cadre de la prochaine tripartite, le conférencier qui s'est montré circonspect sur cette question se contentera de dire que “cela est une affaire de négociation avec le gouvernement”. Tout comme il indiquera que sa confédération “n'a pas proposé de plafond” sur la question des salaires. Sollicité pour plus de précisions à ce sujet, l'intervenant indiquera que l'augmentation des salaires se fera “en fonction des moyens que l'entreprise peut supporter”. Il fera remarquer dans le même temps que “la production et la productivité des entreprises doit permettre aux employés d'avoir des salaires qui permettent de prendre en charge leurs besoins”, en soulignant que l'entreprise algérienne “reste faible, elle n'a pas atteint les capacités requises pour asseoir avec rigueur ses actions”. Toujours dans le cadre des propositions de la CAP à la tripartite, M. M'rakech évoquera “l'activation des règlements de l'entreprise qui vont en parallèle avec l'évolution des salaires”, tout en notant qu'il “faut créer les conditions de la production et de la productivité de l'entreprise”. “Nous demandons aux pouvoirs publics de faire jouer pleinement l'entreprise nationale comme acteur incontestable dans le développement économique et on ne demande pas des finances”, fera-t-il observer à ce propos, avant de préciser que “nous voulons un dialogue avec les pouvoirs publics sur cette question”. Interrogé sur la loi de finances complémentaire, M. M'rakech dira que “nous avons entendu dire qu'il y aurait des crédits pour le soutien de l'entreprise”, tout en insistant sur le fait que “nous nous félicitons de cette décision intervenant pour accompagner l'entreprise”. Interrogé sur les propos tenus par la représentante commissaire européenne à Alger, en réaction aux décisions d'Ouyahia concernant les investissements étrangers, M. M'rakech dira qu'il s'agit de “décision de souveraineté nationale”. “L'Algérie a créé toutes les conditions pour un meilleur développement des investissements étrangers, mais on n'a pas eu beaucoup de résultats”, expliquera-t-il à ce sujet, avant de noter qu' “on est pour l'ouverture de notre économie, mais une ouverture bien cadrée avec un équilibre des échanges entre les pays”. Revenant à la charge, l'intervenant dira qu'“on n'accuse pas l'Union européenne, il faut une ouverture et la CAP est la première à aller vers l'UE”. Et d'ajouter en réaction aux critiques formulées sur les PME algériennes qui sont en majorité des entreprises familiales : “Les entreprises algériennes sont en majorité des PME, et il y a des entreprises familiales de grande envergure”. Par ailleurs, un des points inscrits à l'ordre du jour du bureau exécutif national de la CAP concerne la présentation des bilans définitifs de l'année 2008 et du 1er semestre 2009. À ce sujet, l'orateur dira que “ce bilan a été positif. Nous avons eu une activité intense sur le plan national, international et organisationnel”. Dans le même temps, l'intervenant expliquera que son organisation a procédé à sa restructuration, lui permettant une représentation au niveau des quarante-huit wilayas. “Le corps des architectes urbanistes de l'environnement s'est joint à la CAP”, dira M. M'rakech avant de préciser que “nous avons des contacts avec l'Allemagne qui est leader dans le domaine de l'environnement”.