L'or a rebondi cette semaine, bénéficiant dès mercredi d'un net affaiblissement du dollar avant une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a déçu les attentes des investisseurs les plus optimistes concernant l'imminence d'un relèvement des taux américains. Alors que l'once de métal jaune a commencé la semaine du mauvais pied, elle s'est nettement reprise à compter de mercredi, montant même jeudi jusqu'à 1.347,50 dollars, un maximum en plus de deux semaines. "L'or a connu une trajectoire en montagnes russes cette semaine alors que la combinaison des attentes concernant une hausse des taux américains, de l'aversion au risque et du niveau du dollar a fait osciller ses cours", a commenté Lukman Otunuga, analyste à FXTM. Mais si le métal jaune a souffert en début de semaine du niveau élevé du dollar, il a pu redresser la barre à mesure que le billet vert s'affaiblissait à l'approche de la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), dont la décision n'a fait que conforter la baisse de la devise américaine. Comme prévu, la banque centrale américaine a en effet laissé inchangés ses taux directeurs mercredi, tout en se montrant prudemment optimiste dans son communiqué, sans toutefois apporter la moindre précision sur l'échéance d'éventuelles prochaines hausses des taux directeurs aux Etats-Unis, ce qui a déçu les investisseurs, les poussant ainsi à vendre leurs dollars. Une nouvelle hausse des taux directeurs de la Fed, après la première en dix ans décidée en décembre, rendrait en effet le billet vert plus rémunérateur et plus attractif pour les cambistes, aussi le report d'une telle action tend-il à peser sur la devise américaine. Mais à l'inverse, tout accès de faiblesse du billet vert profite aux achats d'or, libellés dans cette monnaie et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises. "L'aversion au risque est le moteur qui a soutenu l'or et pourrait propulser ce métal encore plus haut quand les inquiétudes concernant le paysage économique actuellement instable s'accentueront", a ajouté M. Otunuga. Ainsi, selon l'analyste, il ne faut pas perdre de vue que l'incertitude demeure un thème récurrent sur les marchés mondiaux alors que la prudence des banques centrales a maintenu les investisseurs en alerte après le statu quo de la Fed, mais aussi dans le sillage de l'annonce par la banque du Japon (BoJ) de mesures de relance bien moins ambitieuses que ce à quoi s'attendait le marché. De son côté l'argent, considéré comme une option alternative bon marché à l'or, a suivi la même trajectoire que ce dernier, bondissant à partir de mercredi pour grimper le lendemain jusqu'à 20,51 dollars, un plus haut en quinze jours. "L'argent est monté en flèche cette semaine à la suite de la réunion du FOMC qui s'est conclue sans une hausse des taux directeurs américains", a noté M. Otunuga, faisant remarquer que le métal gris était devenu assez sensible aux anticipations d'un resserrement monétaire aux Etats-Unis et pourrait bien faire face à une période de volatilité à l'avenir. Les métaux platinoïdes ont connu pour leur part une ascension particulièrement fulgurante cette semaine, accroissant leurs gains à partir de mercredi, ce qui les a propulsés à de nouveau plus hauts pluri-mensuels. Le cours du palladium a en effet grimpé jeudi jusqu'à 708,77 dollars, un maximum depuis mi-octobre 2015, tandis que le platine a bondi ce même jour jusqu'à 1.154,80 dollars, un plus haut en plus d'un an. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.342 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.320,75 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 20,04 dollars, contre 19,70 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1.143 dollars, contre 1.092 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 707 dollars, contre 684 dollars à la fin de la semaine précédente.
Les métaux de bases industriels temporisent Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont connu dans l'ensemble une petite baisse de régime cette semaine, reprenant leur souffle après avoir connu une ascension quasiment ininterrompue depuis début juin. Les cours de la plupart des métaux industriels ont en effet décliné ou se sont stabilisés cette semaine dans un marché particulièrement calme et attentiste avant une décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi qui, comme attendu, a laissé ses taux d'intérêt inchangés. Seul l'aluminium est parvenu à ressortir en hausse sur la semaine, bénéficiant davantage que les autres métaux de base de la nette dépréciation du dollar en fin de semaine dans le sillage de la réunion de la Fed. "La situation sur le marché des métaux s'est de nouveau calmée après toute la (phase) d'excitation dans le sillage du référendum britannique" sur le Brexit, ont relevé les analystes de Commerzbank. Aussi les investisseurs redirigent-ils progressivement leur attention à nouveau vers les données fondamentales, qui dans de nombreux cas pointent vers une situation resserrée sur le front de l'offre et de la demande, ou en voie de resserrement, ont expliqué les analystes de Commerzbank. L'accès de faiblesse des cours était donc davantage imputable à une phase de correction, sur fond de prises de bénéfices, après la forte hausse enregistrée par les prix des métaux de base depuis le début du mois de juin, une progression qui a été notamment alimentée par une forte présence d'investisseurs spéculatifs sur le marché. "Les métaux industriels se sont repris depuis leurs récents plus bas d'avril (et de mai), balayant d'un revers de main le blues engendré par le Brexit vers la fin du deuxième trimestre", ont noté les analystes de Capital Economics, faisant remarquer que les prix étaient désormais plus hauts qu'à la fin du premier trimestre. Selon ces derniers, les indicateurs économiques en provenance de Chine, le premier consommateur de métaux industriels au monde, ont joué un rôle majeur dans cette progression des prix. S'il y a eu au départ des signes que les mesures politiques se traduisaient dans l'activité réelle, les prix ont ensuite bénéficié - quand les indicateurs se sont faits moins encourageants - de l'anticipation de mesures de soutien supplémentaires, ont expliqué les experts de Capital Economics.
L'offre de cuivre en voie de resserrement Les cours du cuivre se sont légèrement essoufflés cette semaine, même s'ils ont réussi à se reprendre nettement à compter de jeudi grâce à un dollar en perte de vitesse. Le prix du métal rouge est ainsi tombé mercredi jusqu'à 4.830 dollars, un minimum en deux semaines, avant de rebondir. "Nous pensons que les prix sont peut-être montés trop hauts au cours des dernières semaines, galvanisés par le bon moral des investisseurs, et pourraient lâcher du lest à court terme", ont expliqué les analystes de Commerzbank. Ces derniers s'attendaient toutefois à ce que l'activité industrielle en Chine s'accélère dans la seconde partie de l'année, signe d'une reprise de la demande, et tablaient donc sur un prix de la tonne de cuivre autour des 5.000 dollars à la fin de 2016. De même, les analystes de Commerzbank étaient plutôt optimistes concernant les perspectives du métal rouge, estimant que l'offre ne sera pas suffisante pour répondre à la demande cette année sur le marché mondial du cuivre, d'abord en raison des réductions de production de grande envergure qui ont été annoncées.
L'aluminium pourrait bientôt déchanter Les cours de l'aluminium ont connu pour leur part un mouvement en deux temps, aggravant d'abord leurs pertes de la semaine dernière avant de fortement rebondir grâce à l'affaiblissement du dollar et de ressortir en hausse sur la semaine. Le prix de l'aluminium est ainsi tombé mercredi à 1 588 dollars la tonne, un plus bas en un mois et demi. "Comme nous l'avions anticipé, la production chinoise d'aluminium continue à se reprendre en réponse à une hausse de 30% des prix à Shanghai (sur le Shanghai Metal Exchange) depuis novembre", ont indiqué les analystes de Capital Economics. Or, selon ces derniers, cette tendance haussière pourrait se poursuivre dans les prochains mois alors que la croissance de la consommation physique d'aluminium en Chine s'est accélérée et doit encore se voir pleinement reflétée dans les prix du LME. Ils n'excluaient pas toutefois que le poids de l'offre excédentaire finisse par limiter la progression des prix, les cantonnant légèrement en dessous de 1.700 dollars la tonne d'ici la fin de 2016. Les analystes de Commerzbank se montraient nettement moins optimistes toutefois, jugeant qu'il n'y avait aucune raison, étant donné que le marché mondial de l'aluminium est actuellement amplement fourni, pour que les prix de ce métal se maintiennent aux niveaux élevés atteints dernièrement, avec un plus haut en un an signé mi-juillet. De son côté, le plomb est tombé vendredi jusqu'à 1.787,50 dollars, un minimum en trois semaines, tandis que le zinc a atteint jeudi 2.165 dollars, un minimum en deux semaines. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4.877 dollars vendredi à 12H05 GMT, contre 4.966 dollars le vendredi précédent à 10H30 GMT.