Les Groupes Imetal et ArcelorMittal ont annoncé la signature hier à Alger de l'accord final portant transfert total des parts sociales des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (AMPTA) et ArcelorMittal Tébessa (AMT). Cette reconfiguration selon le schéma annoncé le 07 octobre 2015 achève le transfert des participations minoritaires du Groupe ArcelorMittal dans les deux sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA) et ArcelorMittal Tébessa (AMT) ainsi que sa participation majoritaire dans ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie (AMPTA) à la partie algérienne qui contrôlera de ce fait entièrement ces sociétés. Cet accord vise la consolidation et la pérennisation sur le long terme du plan de développement des trois plateformes industrielles, en l'occurrence le Complexe sidérurgique d'El-Hadjar, la tuberie sans soudures ainsi que l'exploitation du minerai de fer de Tébessa. "Nous sommes satisfaits de la finalisation de cet accord avec le Groupe public Imetal avec qui nous entretenons d'excellents rapports de collaboration. Cet accord permet aux trois plateformes d'envisager de nouvelles perspectives dans le développement de leurs activités, plus largement de l'industrie sidérurgique et minière en Algérie.", a déclaré Ramesh Kothari, Responsable du Segment ACIS. " Cet accord permettra au Groupe Imetal d'avoir le contrôle total des trois sociétés, ce qui nous facilitera la prise de décision et la mobilisation des moyens pour assurer le succès de l'opération de revamping des installations industrielles et leur redémarrage dans de bonnes conditions. Cet accord permettra également de stabiliser le climat social au niveau des trois sociétés, pour améliorer leur rentabilité, et préserver les emplois. Les trois sociétés changent de structure du capital ainsi que leur dénomination sociale, ArcelorMittal Algérie sera dorénavant SIDER El Hadjar ; ArcelorMittal Pipes and Tubes Algérie sera SIDER TSS, et ArcelorMittalTebessa sera Les Mines de Fer de l'Est, MFE. Spa", a souligné, pour sa part, M.Ahmed-Yazid Touati, P-Dg du Groupe Imetal. Les deux groupes, ArcelorMittal et Imetal, tiennent à saluer le soutien du Gouvernement algérien tout au long de ces derniers mois. Le Ministre de l'Industrie et des Mines, Monsieur Abdesselam Bouchouareb, qui a présidé la cérémonie de signature, a souligné " l'esprit positif qui a animé les deux partenaires depuis l'annonce de l'accord". Le Ministre de l'Industrie et des Mines a également précisé : " Les trois entités reprises sont des plateformes importantes appelées à jouer un rôle actif dans l'avenir de la filière sidérurgie-métallurgie algérienne et plus globalement dans la réalisation de notre ambition industrielle. Cet accord conclu entre les deux parties, contribue à l'objectif du Gouvernement algérien à promouvoir l'autosuffisance en acier du pays, notamment dans les produits plats nécessaires au développement des autres filières industrielles. "
De la vision et des priorités sous-jacentEs à la reprise des actifs Le Ministre de l'Industrie et des Mines, a ajouté en l'occurrence qu'avec cet accord, une nouvelle ère s'ouvre pour le complexe d'El-Hadjar : la relance de la filière métallurgique et sidérurgique est une priorité pour le gouvernement M. Bouchouareb a insisté lors de la cérémonie que c'est une industrie stratégique pour nous qui occupe une position centrale, même incontournable entre l'amont minier et les filières industrielles que nous relançons. Le ministre a annoncé que l'Algérie importe entre 6 et 7 millions tonnes/an de produits en acier pour une facture qui tourne autour de 7 milliards de dollars, et que le plan du gouvernement prévoit de produire d'ici 2019-2020 entre 12 et 13 millions tonnes/an cumulés entre le public et le privé national et étranger (Bellara, Tosyali, ETRHB, l'aciérie du centre, l'aciérie de l'est et El-hadjar). Selon les prévisions du gouvernement, la demande globale du marché va doubler d'ici 2025, donc le potentiel de marché est là. Le ministre a meme évoqué l'anticipation du gouvernement sur des excédents à placer sur le marché international.Le Complexe El-Hadjar est industriellement viable, d'où le gouvernement prévoit un vrai projet industriel pour ce dernier. Cette restructuration vient renforcer le plan de développement de la sidérurgie à Annaba et l'exploitation minière à Tébessa et leur pérennité sur le long terme ; L'objectif du Gouvernement est de couvrir en totalité les besoins du pays en acier, notamment dans les produits plats nécessaires au développement des autres filières industrielles. Les trois entités reprises sont des plateformes importantes appelées à jouer un rôle actif dans l'avenir de la filière sidérurgie-métallurgie algérienne et plus globalement dans la réalisation de notre ambition industrielle ; L'Algérie vise à doubler la capacité de production de l'usine El Hadjar pour porter ses capacités de production de 1,2 million de tonnes à court terme à 2,2 millions de tonnes/an à l'horizon 2020, le développement de l'industrie des Tubes sans soudures ainsi que le développement durable des exploitations minières de Tébessa. Les priorités du gouvernement est de reprendre l'activité pour retrouver un niveau de production de 1,2 millions tonnes/an à court terme, et préserver les emplois. Ces accords sont le début d'une nouvelle étape : c'est une étape cruciale et déterminante pour l'avenir tout entier du complexe, a réitéré le ministre. Il a, par ailleurs, rappelé que cette récupération a été aussi une revendication des travailleurs d'El-Hadjar et des mines de Ouenza et Boukhedra. Les sidérurgistes d'El-Hadjar doivent être conscient qu'ils sont désormais face à leur destin : Je n'aimerai pas dire que c'est là la dernière chance mais où ils se mobilisent pour redresser leur entreprise ou alors ils se feront laminés par la concurrence. Non seulement, le gouvernement n'a pas l'intention de venir en permanence au secours mais également d'autres opérateurs vont entrer en production et là ce sera des parts de marché qui seront chers à reprendre, , a ajouté M. Bouchouareb.
Redémarrage du haut fourneau N°02 Le premier responsable du secteur a d'autre part pris un engagement devant les travailleurs pour le redémarrage très prochainement du haut fourneau. Il a annoncé que lorsque les travaux de réhabilitation, qui sont de nature très complexes, étaient entamés des dommages cachés sont apparu, notamment des fissures. Mais il a rassuré les employés que des mesures ont été prises pour remédier à la situation, afin d'assurer un travail aux normes et ne plus retomber dans la même situation. Cela peut prendre sept à dix semaines encore pour entamer les essais à froid et deux semaines plus tard les essais à chaud puis la reprise de la production. Les essais à froid et le redémarrage se feront de toutes les manières au cours du quatrième trimestre de l'année. M. Bouchouareb, a indiqué, par ailleurs lors de la cérémonie que l'Etat est là pour pousser à l'action, et le plan de développement est un financement bancaire sur plusieurs phases avec apport des actionnaires. Le ministre de l'Industrie et des Mines a en outre arboré que l'état n'intervient pas dans le financement à travers le budget, et que le plan d'investissement qui a été négocié avec les banques est un programme d'investissement sur des crédits bancaires avec des apports des actionnaires.