Promouvoir une nouvelle mentalité, voire une mystique, de l'économie et accroître le rayonnement de la productivité et de la production assure le renforcement des capacités du pays à mieux rentabiliser ses richesses naturelles peut-être même une apogée socio-culturelle. C'est par cette stratégie que l'Algérie pourra se hisser à un niveau d'excellence comparable. Tout le monde a conscience de cet impératif économique pour contrecarrer les effets dévastateurs de la crise mondiale. La question qui se pose aujourd'hui est de savoir réellement si le Gouvernement profite de la conjoncture favorable pour engager le pays dans la voie de nouvelles réformes économiques et sociales depuis longtemps promises, mais jusque-là toujours reportées. Et s'il parviendra à maintenir l'équilibre entre, d'une part, la tâche de sévir contre les facteurs défavorables, la corruption, la bureaucratie ou encore l'autoritarisme, les réfractaires du changement et, de l'autre, la non moins nécessité de moraliser la vie publique, le devoir d'éviter les débordements et la fuite en avant d'un processus politicien et rancunier qui risqueront de faire basculer la société algérienne dans une période de bourrasques aux conséquences incalculables. Or les exemples à travers le monde ne manquent pas et montrent que les périodes qui succèdent à une crise économique et financière difficile sont toujours grosses de turbulence et surtout exploitées par des groupes d'opposants. Le cas du Venezuela est un exemple à méditer. Le gouvernement algérien doit de fait être réaliste, les problèmes les plus graves auxquels le pays fait face sont bien de nature économique et sociale. C'est sur ce terrain qu'il doit toujours engager ses efforts, ses énergies et ses mesures pertinentes. Dans ce domaine le nouveau modèle de développement et de croissance adopté par le gouvernement peut précisément donner à l'ensemble de l'économie nationale une expression nouvelle en termes immédiats et d'horizons à ouvrir et de trajectoires à tracer pour une évolution maîtrisée de la crise du baril de pétrole. En effet, en l'absence d'une véritable dynamique de progrès fondée sur la solidarité nationale et la responsabilité partagée, il y a le risque d'un enfermement derrière des schémas économiques erronés et où l'absence d'initiatives contre les manifestations des chocs économiques et financiers extérieurs peut être source de fragilité. Ce sont, là, en effet des signaux d'alerte que le gouvernement et ses partenaires sociaux et économiques doivent savoir interpréter en satisfaisant plus efficacement les besoins en développement et en sécurité économique du pays. Tout ceci justifie l'importance qui doit être accordée aux atouts que possède l'Algérie comme alternatives aux hydrocarbures. Tout le monde devra ainsi apprendre d'affronter résolument les obstacles et les difficultés nés du développement, d'une part, et de contraintes engendrées par la présente structure de l'économie mondiale, qui sont en train de prendre une ampleur inquiétante. L'impératif de prendre des mesures imprimant à l'économie nationale une orientation qui lui permette de compter d'abord sur ses potentialités propres dans le cadre d'une planification rationnelle et saine, est une nécessité absolue. L'importance de ces mesures confère plus que jamais un autre potentiel de mobilisation à même de fédérer les énergies et de consolider le sursaut des mécanismes innovants en matière de financement du développement et de promotion de l'investissement. Il importe à ce stade, que tout soit fait pour consolider les acquis obtenus au cours de ces dernières années. Des acquis qui étaient clairs pour l'édification nationale et pour assurer à la sphère socio-économique sont efficience et permettre sa réalisation progressive sans secousse et sans heurt ainsi que la mise en place des bases d'une économie fondée sur l'évaluation juste des conditions objectives du pays et une détermination politique sans faille.