Depuis la Grande Ile, José Graziano da Silva a tenu à s'adresser à la communauté internationale pour alerter sur le risque de famine dans le sud de Madagascar, où la sécheresse a entraîné une récolte catastrophique. En visite pour deux jours à Madagascar, le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé un message d'alerte. A quelques jours du début de la période de soudure, durant laquelle on vit sur les réserves de nourriture accumulées pendant la période des récoltes, José Graziano da Silva a tiré la sonnette d'alarme. Dans le sud de l'île, la sécheresse a été telle que seuls 20% des plants ont donné des récoltes. Les réserves de nourriture sont cette année encore au plus bas. Dans cette région, 1,4 million d'habitants sont d'ores et déjà confrontés à l'insécurité alimentaire. Le nombre de personnes qui subissent ce qu'on appelle la " crise alimentaire sévère " dans le sud de Madagascar, est en train de s'accroître. A l'heure actuelle, au mois d'août, 600 000 d'entre elles seraient aux portes de la famine. " Donnez-leur de l'argent, et elles trouveront de quoi manger, a déclaré José Graziano da Silva. C'est la base de notre stratégie "Zéro faim dans le monde". Vous donnez de l'argent pour revitaliser la production locale, les petits marchés. Puis après, vous distribuez les graines pour qu'ils puissent replanter. Pour cela, on a besoin de fonds. S'il y a une volonté politique, on peut agir très rapidement ". Le " patron " de la FAO appelle à s'inspirer de l'expérience à laquelle a été confrontée la Somalie en 2011, un cas qui présente beaucoup de similitudes avec celui de Madagascar aujourd'hui. " On a pris trop de temps pour agir " à l'époque, déplore-t-il, et 200 000 personnes sont mortes de faim. José Graziano da Silva souhaiterait adresser un " message fort " à la communauté internationale : " Faites attention à qu'il se passe à Madagascar. C'est une démocratie fragile. On a besoin d'aide ici, et vite. En octobre, ce sera trop tard. Ne laissez pas tomber Madagascar. Ils ne peuvent pas tout faire tout seuls. Ils ne peuvent pas rester tout seuls, à une période aussi cruciale".