A plusieurs reprises au cours de son voyage en Terre sainte qui s'est terminé, vendredi 11 janvier, le président américain George Bush a répété qu'il est d'une nature “optimiste”. C'est pourquoi il est “persuadé qu'un traité de paix sera signé” avant qu'il ne quitte ses fonctions (janvier 2009), a-t-il déclaré à Ramallah en présence de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. Un peu plus tard, lors d'une déclaration solennelle, il a ajouté que “cet accord doit stipuler qu'il y aura une fin à l'occupation (de la Cisjordanie) qui a commencé en 1967” après la guerre des Six Jours. Dans son élan, le président Bush a affirmé qu'”un accord de paix nécessitera des ajustements négociés à la ligne d'armistice de 1949 pour tenir compte des réalités et assurer que l'Etat palestinien sera viable et continu”. Comment parvenir à cet objectif, c'est-à-dire “une Palestine qui soit la patrie du peuple palestinien, tout comme Israël est la patrie du peuple juif”, comme il l'a souhaité ? M. Bush n'a fourni aucune formule. Mais, a-t-il indiqué devant Mahmoud Abbas tout sourire, “c'est non seulement possible, mais c'est nécessaire”. Ravi, M. Abbas a ajouté : “Nous avons discuté de tout et nous sommes d'accord sur tout.” Pour M. Bush, “la création de l'Etat palestinien a trop tardé. Le peuple palestinien le mérite”. Pour la première fois, le président américain a proposé de mettre en place “un mécanisme international incluant des indemnisations afin de résoudre la question des réfugiés”. Au total, 4,1 millions de Palestiniens sont déplacés en Cisjordanie et dans les pays environnants. Contraint par le brouillard de se rendre en voiture à Ramallah, George Bush a eu un petit aperçu des réalités sur le terrain constituées par les colonies et les méandres du mur. Il a fait remarquer que si son cortège de 45 voitures avait franchi, sans “être stoppé”, les check-points, il comprenait “les frustrations massives” des Palestiniens souhaitant que, “un jour, il n'y ait plus de mur et de check-points et que les gens puissent se déplacer librement dans un Etat démocratique”. “Le statu quo est inacceptable. Il ne faut pas s'enliser dans le passé”, a martelé M. Bush, en faisant remarquer qu'il fallait que le futur Etat palestinien soit “continu” et ne ressemble pas à “un gruyère”. Une claire allusion au découpage en cantons isolés de la Cisjordanie pour les nécessités de la colonisation et les exigences sécuritaires d'Israël. A ce propos, il a non seulement réitéré sa volonté qu'il soit mis fin à l'extension des colonies et au démantèlement des implantations sauvages, mais il a indiqué que “les Israéliens devraient faciliter, non entraver, la modernisation des forces palestiniennes de sécurité”. Avant de se rendre à Bethléem pour une visite à la basilique de la Nativité - “le lieu où notre Sauveur est né” -, le président Bush a totalement boudé, à Ramallah, à la Mouqata'a, siège de l'Autorité palestinienne, le mausolée de Yasser Arafat, leader palestinien qu'il n'a jamais rencontré et qu'il avait décidé de mettre “hors jeu”, le considérant comme “un terroriste”. En revanche, au cours d'un dîner officiel, George Bush a fait l'éloge d'Ehoud Olmert, le premier ministre israélien, demandant a ses ministres d'en “prendre soin”, car “c'est un homme fort”. Selon son conseiller pour la sécurité nationale, Stephen Hadley, le président américain pourrait revenir dans la région avant la fin de son mandat.