Il y a 3 ans, beaucoup de partis politiques s'étaient ralliés à la candidature d'IBK. Si le chef de l'Etat estime que son pays va mieux, l'appréciation n'est pas toujours la même du coté de ses alliés politiques d'alors. "Demain sera sûrement meilleur", Ibrahim Boubacar Keita. Au Mali, il y a 3 ans le président Ibrahim Boubacar Keita accèdait à la magistrature suprême de son pays, soutenu à la présidentielle par beaucoup de partis politiques qui s'étaient ralliés à sa candidature. Ces derniers temps, certains de ses anciens soutiens ont tout simplement décidé de quitter la majorité. Ce qui fait dire à des observateurs de la scène politique malienne que les manœuvres pour la prochaine présidentielle prévues en 2018 ont déjà commencé.
Bilan à mi-parcours de IBK - Trois ans après, les défis restent entiers Le troisième anniversaire de l'accession du président Ibrahim Boubakar Keita (IBK) au pouvoir, a été célébré, hier, sur les rives du Djoliba, sans les flonflons cocardiers habituels, en raison de la situation sécuritaire plus qu'inquiétante que vit le Mali. En effet, pour la première fois depuis l'intervention de l'armée française en janvier 2013 pour stopper les hordes djihadistes qui avançaient dangereusement vers la ville-garnison de Mopti, une bourgade située dans le centre du pays (Boni) a été, pendant quelques heures, entièrement occupée par un groupe armé probablement affilié à Ançardine. L'armée malienne, ou ce qui est encore abusivement qualifié comme tel, avait, comme d'habitude, abandonné sa position afin, ne riez pas, " de se mettre en sécurité " dans la ville de Douentza, à une centaine de kilomètres plus à l'Est. Les présumés islamistes ont certes tranquillement quitté cette ville de Boni après avoir mis les bâtiments administratifs et les locaux de la gendarmerie à sac, mais au-delà du bilan humain difficile à établir et des dégâts matériels constatés sur le terrain, c'est le symbolisme de cet acte d'occupation même passager et le désarroi moral des populations maliennes face à la pleutrerie de leurs soldats, qui marquent les esprits, quatre ans après le début de la crise et plus d'un an après la signature d'un prétendu accord de paix. Dans ce contexte où les attaques tous azimuts sont devenues banales et où " les points chauds " de la guerre contre le terrorisme sont tous Signalés dans le centre et le Sud naguère épargnés du pays, comment pouvait-on organiser des " djandjobas " pour fêter les trois ans de pouvoir du président IBK, période que certains, même dans son propre camp, considèrent comme " un passage à vide ", principalement sur le plan sécuritaire ? Le limogeage du ministre de la Défense, Tiéman Hubert Coulibaly, intervenu le 3 septembre dernier suite aux différents affronts subis par les militaires maliens dans les régions de Mopti et de Ségou ces derniers mois, ne pourra pas sauver la face à ce président de la République qui avait accédé au pouvoir grâce à ses promesses dolosives de " casser du djihadiste " et de ramener les brebis égarées du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) dans la bergerie, avant la fin de son mandat. Depuis, le président IBK a perdu de sa superbe, et le renvoi de son ministre de la Défense n'est que le petit arbre de fermeté qui tente désespérément de cacher l'immense forêt des défis non relevés et de la désillusion sur quasiment tous les plans : l'Administration publique reste gangrenée par la corruption et le clientélisme, les finances sont laminées par des dépenses superfétatoires ordonnées par les garants de l'orthodoxie financière, et, suprême panne de stratégie en matière de défense de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale, la sécurisation du pays est sous- traitée avec des milices armées opérant dans le Nord du pays.