Selon l'observateur du journal turc Hürriyet, Deniz Zeyrek, intérrogé par Sputnik, l'UE coopère avec la Turquie seulement en raison de l'accord sur la réadmission des réfugiés. La fin de semaine dernière a été marquée par des contacts actifs entre les représentants du gouvernement turc et les fonctionnaires européens. Cela comprend notamment la visite du président du Parlement européen Martin Schulz et les négociations entre les ministres européens des Affaires étrangères et les hommes d'Etat turcs. Cependant, malgré les tentatives de promouvoir le dialogue, les relations entre la Turquie et l'UE demeurent tendues. Dans une interview accordée à Sputnik, Deniz Zeyrek a fait remarquer qu'après la tentative échouée de putsch militaire en Turquie, la société européenne s'était divisée en deux. D'un côté l'accent a été mis sur les actions des putschistes afin de les critiquer, et de l'autre, qui représente la majorité, on s'est plutôt montré préoccupé par les mesures prises par Ankara à l'égard des putschistes. "La Turquie et l'UE ont des conceptions différentes de la liberté d'expression et de la liberté de la presse", a noté M. Zeyrek à cet égard. Selon lui, la même contradiction s'applique à la discussion sur les modifications portant sur la notion de "terrorisme" inscrite dans la loi turque. D'après l'observateur, cette discordance de vues trahit les divergences fondamentales et quasi insurmontables entre l'UE et la Turquie. "En Europe, il ne vient à l'esprit de personne d'inculper une femme de 70 ans pour propagande terroriste sur le motif qu'elle fait partie de la rédaction d'un journal d'opposition." "Pour l'instant, le seul lien qui fait converger les intérêts de la Turquie et ceux de l'UE c'est la crise migratoire", affirme Deniz Zeyrek. Selon lui, dans les conditions actuelles, Bruxelles se retrouve dans la position de celui qui doit s'excuser, en quelque sorte, devant Ankara pour ne pas avoir participé à temps au règlement de la tentative de putsch. Cependant, cette position n'est liée qu'à l'intention de Bruxelles de coopérer avec la Turquie sur la question migratoire et l'application des termes de l'accord. Outre cela, les parties n'ont aucun intérêt à élargir leurs contacts. L'observateur estime qu'actuellement c'est le chaos qui caractérise la politique européenne. Une grande part des problèmes auxquels l'Europe fait face découle de problèmes qui ont court au Moyen-Orient, notamment avec la question des migrants. Ainsi, il est peu probable que la situation s'améliore avant que la situation au Moyen-Orient se stabilise.
La crise continue à mettre à l'épreuve les Vingt-sept… L'Autriche traînera la Hongrie devant les tribunaux si elle refuse de reprendre les migrants dont elle doit examiner les demandes d'asile, a menacé mercredi le ministre autrichien de l'Intérieur, rapporte Reuters. Les dispositions européennes dites de "Dublin" prévoient que les demandeurs d'asile formulent leur demande dans le premier pays par lequel ils sont entrés dans l'Union européenne. "Au centre, il y a le dispositif européen de Dublin. L'Union européenne en est responsable et les Etats ou groupes d'Etats qui violent la loi en permanence doivent se tenir prêts à en subir les conséquences légales", a déclaré le ministre Wolfgang Sobotka à la radio publique ORF. "Dans ce cas précis, la république (autrichienne) doit porter plainte", a-t-il poursuivi, évoquant le refus des autorités hongroises d'accueillir les migrants que l'Autriche entend lui adresser. Le gouvernement hongrois a prévenu depuis longtemps qu'il ne respecterait pas les accords de Dublin qui ne sont selon lui plus applicables.