Les dirigeants européens ont approuvé, vendredi à Bruxelles, un accord avec la Turquie censé tarir le flux des migrants et réfugiés dans l'Union européenne (UE) au terme d'intenses tractations menées en plusieurs rounds. "La rencontre des 28 Etats membres s'est achevée. Les conclusions du sommet adoptées", a écrit sur son compte Twitter le porte-parole du président du Conseil européen, Donald Tusk. "Les 28 chefs d'Etat et de gouvernement rencontrent maintenant le premier ministre turc Ahmet Davutoglu pour adopter la déclaration UE-Turquie", a-t-il ajouté. Selon le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka, "tous les migrants qui gagneront la Grèce à partir de la Turquie à compter de dimanche seront renvoyés". Un membre de la délégation turque au sommet UE-Turquie, a toutefois précisé à la presse que les premiers retours de migrants vers la Turquie commenceraient le 4 avril. L'accord entre les 28 et le Premier ministre turc, scellé ce vendredi, prévoit de renvoyer vers la Turquie tous les migrants, y compris les demandeurs d'asile syriens qui fuient la guerre dans leur pays. En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé, à transférer par voie légale un réfugié syrien depuis la Turquie vers le territoire de l'UE. L'accord UE-Turquie prévoit également de porter l'aide promise à Ankara de 3 à 6 milliards d'euros, la libéralisation des visas pour les citoyens turcs et l'accélération du processus d'adhésion de la Turquie en contrepartie de la contribution d'Ankara à la résolution de la crise. Décrié par les organisations de défenses des droits de l'Homme, et même par l'ONU qui a jugé "illégales" les expulsions collectives envisagées, l'accord conclu ce vendredi entre Européens et Turcs a soulevé des inquiétudes et de des interrogations sur sa conformité au droit international. Par ailleurs, des eurodéputés "inquiets" de l'ampleur de la crise des réfugiés, notamment, depuis la fermeture de la route dite des Balkans, proposent de récupérer plusieurs milliards d'euros de fonds structurels européens non utilisés entre 2007 et 2013 pour financer l'aide aux réfugiés, au lieu de les reverser aux Etats membres comme prévu. Ces eurodéputés souhaitent récupérer ces fonds, dont l'enveloppe totale s'élevait à 430 milliards d'euros. Ils proposent de placer l'argent dans un fonds de secours temporaire pour la crise migratoire, sous la houlette de la Commission.