Célébré pour écarter la famine et préparer l'année à venir, Yennayer puise son origine chez les Romains. C'est à la fin des labours et des semailles que Yennayer est célébré. Le rituel païen hérité des Romains jusqu'à nos jours, reste bien ancré dans la culture de nombreuses régions du pays, celui-ci est célébré le 12 janvier. Si l'appellation varie selon les régions à titre d'exemple “ Laâdjouza ” à Alger, “ El-Ghoula ” à Naâma, “ Yennayer ” en Kabylie, il est par contre placé partout sous le signe de la fertilité et du renouvellement ; il correspond à la fin des semailles. Ce rituel est célébré à l'occasion d'un repas copieux dont l'appellation varie selon les régions, mais dont le plat essentiel reste le “ couscous ” accompagné de volaille. En plus du festin du soir, certaines localités usent de quelques spécifités. Dans l'Algérois et Béjaïa, on confectionne du pain de farine varié où l'on place un œuf entier en son milieu, il est appelé “ hniouna ” à Alger et “ thajaouth ” en Kabylie. A Tlemcen des plantes vertes sont cueillies tôt le matin par les femmes pour les jeter ensuite sur les toits des maisons. Les rites de Yennayer sont mieux ancrés à Béni-Snous où un festival est organisé à cette occasion, et auquel prennent part les grands et les petits qui sillonnent les quartiers de la ville en quémandant de maison en maison. Chez les Djidjeliens un autre rite est accompli qui consiste à faire rouler les galettes du haut des talus par des enfants, tandis que d'autres doivent les récupérer plus bas pour les consommer. En Kabylie, c'est le fameux couscous “ belbissar ” avec du poulet qui est servi en guise de repas du soir. Aux dîners familiaux viennent s'ajouter le rituel du thé autour d'une “ gasaâ ” ou “ sahfa ” pleine de mélange d'amandes, noisettes, chocolat, dattes, kefta, pralines, bonbons... ce mélange de sucreries est appelé “ treize ” ou “ mekhelta ” dans certaines familles. Ce “ treize ” est versé sur la tête des enfants en signe d'abondance et de prospérité,pendant que des chants ou formules spécifiques sont prononcées pour la circonstance. Yennayer provenant d'origine lointaine, est toujours célébré chez nous, un rite destiné à faire écarter la famine et présager l'année à venir ; ce rituel agraire est aujourd'hui célébré même dans les villes par les citadins dans l'esprit d'attirer sur leurs maisons la Baraka. Si cette célébration de Yennayer avait tendance à disparaître durant une certaine époque, aujourd'hui, un nouvel élan est donné afin de rétablir à cette coutume sa place d'antan. Ce 12 janvier nous fêterons, selon le calendrier agraire, le 1er yennayer 2958 “ Assagas – Amagesse ” telle est la formule des vœux dans la région.