Pour la troisième rencontre de suite, Hatem Ben Arfa ne verra pas le terrain, ni le banc de touche, aujourd'hui face à Dijon. Unai Emery a-t-il raison de laisser son joueur de côté ? Surtout, ne risque-t-il pas de lui enfoncer la tête sous l'eau ? Deux journalistes de la rédaction en débattent. Oui, Emery prend un risque trop important Hatem Ben Arfa a certainement tout à prouver dans un club de très haut niveau comme le PSG, mais il reste un talent pur. Avec ses qualités et ses défauts. Ce n'est certainement pas le travailleur le plus assidu à l'entraînement. Mais cela n'a jamais été vraiment le cas, et cela ne l'empêche pas de faire la différence comme il l'a fait si souvent la saison passée avec Nice. Ce n'est pas à 29 ans qu'il va changer radicalement, et il faut l'accepter tel qu'il est. Le PSG pouvait s'en douter au moment de le recruter. Ça ne veut pas dire qu'il a tous les droits, évidemment. Et sa mise à l'écart lors des deux derniers matches du PSG sonnait comme un rappel à l'ordre nécessaire pour un joueur qui ne donne manifestement pas tout à l'entraînement. Mais la réception de Dijon ressemblait assez bien au match idéal pour le relancer dans le groupe. C'était l'occasion pour Emery de lui montrer qu'il comptait sur lui, même s'il attendait plus de lui dans le travail au quotidien. Le technicien espagnol l'a encore laissé à l'écart pour cette rencontre, et cela représente un risque. Pour la confiance de Ben Arfa, qui marche beaucoup à l'affectif. Sa réussite sous les ordres de Claude Puel reposait aussi là-dessus, et HBA a montré de quoi il était capable quand on lui fait confiance, et qu'on le place dans les meilleures conditions. C'est aussi un risque pour le PSG, même s'il ne manque pas d'arguments offensifs. Parce que Ben Arfa en est un, et un bon. Il peut avoir un rôle à jouer dans la réussite du club parisien. L'écarter n'est pas forcément le meilleur moyen de le lui rappeler.
Non, Emery fait ce qu'il doit faire La question n'est finalement pas de savoir si Unai Emery a raison. Ou tort. S'il agit bien. Ou mal, envers le joueur. Parce qu'au final, le nouvel entraîneur du Paris Saint-Germain agit en fonction de son groupe. Pas la peine d'aller chercher une quelconque inimitié entre l'Espagnol et l'international Français ou une autre petite bête. A partir du moment où l'ancien coach estime que HBA ne travaille pas suffisamment à l'entraînement - et n'est pas assez bon lorsqu'il joue -, il ne peut décemment pas changer son fusil d'épaule. Ça peut paraitre dur. Mais ce n'est pas injuste pour autant. Procéder autrement rendrait le message inaudible au reste de ses joueurs. Imaginez le 19e qui se fait sortir de la feuille de match alors qu'il est irréprochable à l'entrainement ? Dans un club comme le PSG, compte tenu du casting, il n'est pas possible de fonctionner ainsi. Indispensable à Nice, Hatem Ben Arfa ne l'est pas au PSG. Aussi fort soit-il, aussi génial puisse-t-il être. Ce qui passait au Gym ne passe pas à Paris. Parce qu'Emery possède une palette de choix multiples dont Puel ne disposait pas. Et le Basque l'a parfaitement résumé en conférence de presse, lundi : "Hatem Ben Arfa est un joueur comme les autres. Les joueurs qui sont dans le groupe sont les joueurs bien préparés pour les matches. Je prends les meilleurs joueurs disponibles". C'est aussi simple que cela. Quand Hatem Ben Arfa l'aura imprimé, tout rentrera dans l'ordre. Rien n'est perdu.