Les Bourses européennes sont restées timides lundi à cause du secteur bancaire, à l'exception de celle de Londres qui a profité de la chute de la livre. "Le marché commence la semaine sur la pointe des pieds", a relevé Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque. "Le secteur bancaire est encore pas mal au cœur de l'actualité", constate-t-il par ailleurs. La Bourse de Francfort était fermée en raison de la fête nationale allemande. L'évocation d'un accord entre la Deutsche Bank et les Etats-Unis pour le paiement d'une amende de 5,4 milliards de dollars, au lieu des 14 milliards de dollars réclamés par le ministère de la Justice américain, avait apaisé les tensions vendredi en fin de séance sur les principales places mais sans les éliminer totalement. Les investisseurs ont affiché par ailleurs une certaine "prudence" dans un marché "pas très inspiré", se plaçant déjà dans l'attente des prévisions du Fonds monétaire international (FMI) mardi et du rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi, a ajouté M. Tuéni. L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,12% La Bourse de Londres a terminé en hausse de 1,22%, soutenue par la chute de la livre dans la foulée de l'annonce par le Royaume-Uni du lancement prochain de la procédure de divorce avec l'UE. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a pris 84,19 points pour terminer à 6.983,52 points, au plus haut depuis juin 2015. Parmi les groupes qui comptent tirer parti d'une éventuelle dévaluation de la livre pour leurs exportations, le fabricant de spiritueux Diageo a pris 1,56% à 2.245,00 pence, le vendeur de tabac Imperial Brands 1,74% à 4.042,50 pence, le groupe hôtelier InterContinentals Hotels 3,11% à 3.279,00 pence et le spécialiste de la restauration collective Compass 1,87% à 1.523,00 pence. Le secteur pétrolier a profité de l'accord de l'Opep pour réduire la production. BP a pris 1,87% à 458,40 pence et Royal Dutch Shell (action "B")2,01% à 1.952,50 pence. La société minière Anglo American a terminé en nette hausse (+2,87% à 995,40 pence) après avoir vendu ses activités dans le phosphate pour 1,7 milliard de dollars. Les valeurs bancaires ont évolué en hausse. HSBC a pris 1,54% à 587,60 pence et Barclays 0,24% à 168,20 pence. AstraZeneca a été recherché (+0,74% à 5.041,00 pence), après un accord avec l'américain Allergan pour lui céder les droits d'un médicament contre les maladies de l'intestin. En dehors du FTSE-100, la société de gestion d'actifs Henderson s'est envolée (+16,46% à 270,19 pence). Le groupe britannique va fusionner avec l'américain Janus Capital, afin de créer une société pesant 320 milliards de dollars d'actifs sous gestion pour une capitalisation boursière de 6 milliards de dollars. La Bourse de Paris a fini en légère hausse (+0,12%). L'indice CAC 40 a pris 5,30 points à 4.453,56 points. BNP Paribas a reculé de 0,34% à 45,62 euros et Société Générale de 1,02% à 30,47 euros tandis que Crédit Agricole a terminé stable (+0,01% à 8,78 euros). Renault a finalement pris 0,49% à 73,50 euros après une progression de 8,2% sur un an de ses immatriculations en septembre tandis que PSA Peugeot Citroën a perdu 1,29% à 13,42 euros après avoir enregistré un repli de ses immatriculations de 6,8%. La Bourse de Madrid a clôturé en baisse (-0,32% à 8751,60 points). Les valeurs bancaires ont connu de légères baisses, notamment Banco Santander (-0,05% à 3,95 euros), BBVA (-0,55% à 5,29 euros) ou CaixaBank (-0,58% à 2,24 euros). Banco Popular a mieux tiré son épingle du jeu, en hausse de 0,09% à 1,10 euro. Telefonica a rebondi (+0,83% à 9,09 euros), après avoir dégringolé vendredi en renonçant à introduire en Bourse sa filiale d'infrastructures Telxius. Le fabricant d'éoliennes Gamesa a gagné 1,01% à 21,53 euros et le groupe énergétique Indra 2,09% à 12,19 euros. A Milan l'indice FTSE Mib a cédé 0,77% à 16.273 points. La société de gestion Azimut a gagné 4,20% à 13,65 euros. Suivaient Banca popolare di Milano (+3,22% à 0,3687 euro), Fiat Chrysler (+1,24%, à 5,72 euros) et Banca Mediolanum (+1,02% à 5,96 euros). En revanche, le fournisseur d'énergie A2A a perdu 4,14% à 1,205 euros, le fabricant de lunettes de luxe Luxottica 3,10% à 41,2 euros et Intesa Sanpaolo 2,33% à 1,928 euro. A la Bourse suisse, l'indice SMI a clôturé à 8.166,32 points (+0,34%). Credit Suisse a gagné 0,79% à 12,81 CHF, et UBS de 0,15% à 13,25 CHF, alors que Julius Bär était en repli de -0,05% à 39,51 CHF. ABB a gagné 0,78% à 21,98 CHF, à la veille de sa journée des investisseurs, prévue mardi. Le poids lourd pharma Roche (+0,29% à 241,70 CHF) a bien soutenu l'indice, tout comme Novartis (+0,65% à 76,90 CHF), qui a annoncé durant le week-end les résultats positifs d'une étude dans le traitement du psoriasis. La Bourse de Lisbonne a clôturé quasiment à l'équilibre, son indice PSI 20 affichant + 0,04% à 4.598,92 points. La place portugaise a été tirée vers le haut par le groupe de grande distribution Jeronimo Martins (+2,24% à 15,78 euros) et le groupe diversifié Sonae (+1,62% à 0,69 euro), mais elle a souffert du recul de l'électricien EDP (-2,24% à 2,92 euros) et de sa filiale pour les énergies renouvelables, EDP Renovaveis (-1,16% à 7,06 euros). La banque BCP s'est appréciée de 0,65% à 1,55 centime d'euro, tandis que sa concurrente BPI a cédé 0,09% à 1,129 euro. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,15% à 452,99 points. Heineken a avancé de 2,62% à 80,36 euros et le groupe de biotechnologies Galapagos a grimpé de 1,40% à 57,93 euros. Le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto, a chuté de 1,28% à 56,35 euros. Le bancassureur ING a reculé de 1% à 10,88 euros après avoir prévenu qu'environ 7.000 emplois seraient menacés dans les cinq prochaines années. La Bourse de Bruxelles a terminé en légère baisse (-0,36%), l'indice Bel-20 des principales valeurs de la place belge s'affichant à 3.543,02 points. Parmi les neuf valeurs en hausse, le fabricant de produits d'hygiène Ontex a affiché la meilleure performance (+1,43% à 28,65 euros). Le groupe de métallurgie Bekaert a subi la baisse la plus importante: -1,71% à 39,99 euros. La livre britannique tombe à un plus bas en 31 ans La livre britannique poursuivait sa chute hier matin en tombant à un nouveau plus bas en 31 ans face au dollar, signe de l'inquiétude des investisseurs qui craignent que le Royaume-Uni opte pour un "Brexit dur" vis-à-vis de l'Union européenne. Vers 07H25 GMT, la livre valait 1,2757 dollar, soit son plus faible niveau depuis 1985. La devise britannique a également atteint un nouveau plus bas en plus de trois ans face à la monnaie européenne à 87,56 pence pour un euro vers 07H00 GMT. Face au franc, la monnaie britannique s'échangeait à 1,2493 franc pour une livre, un plus bas depuis 2011. Ce plongeon de la livre, entamé lundi, illustre un regain d'incertitudes quant au Brexit, alors que la Première ministre Theresa May a annoncé dimanche vouloir enclencher la procédure de sortie de l'Union européenne d'ici fin mars. Son discours faisait craindre aux investisseurs un "Brexit dur", c'est-à-dire sans compromis avec Bruxelles, qui serait le pire scénario pour les milieux d'affaires, avec à la clé la possible perte de l'accès au marché unique. Selon Connor Campbell, analyste chez Spreadex, il est illusoire pour l'heure d'envisager un rebond de la livre "compte tenu de la solidité du calendrier du Brexit qui vient d'être annoncé (...) et la fermeté avec laquelle May a indiqué vouloir contrôler les frontières même si cela signifie perdre une place dans le marché unique", expliquait La baisse de la livre profitait par ailleurs à l'indice vedette de la Bourse de Londres qui évoluait mardi au-dessus des 7 000 points dans les premiers échanges pour la première fois depuis juin 2015. Une dépréciation de la devise constitue en effet un coup de pouce pour les grandes entreprises du FTSE-100 tournées vers l'international et réalisant une bonne part de leurs profits à l'étranger. La veille, à la mi-journée, la livre britannique baissait face à la monnaie européenne, à 87,36 pence pour un euro, ainsi que face au dollar, à 1,2835 dollar pour une livre. Le franc suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,0915 franc pour un euro, et baissait face au billet vert, à 0,9734 franc pour un dollar, après avoir atteint en début d'échanges asiatiques 0,9630 franc, son niveau le plus fort depuis fin août. La devise chinoise avait fini à 6,6718 yuans pour un dollar vendredi à 15H30 GMT. L'once d'or a fini à 1 313,30 dollars au fixing du matin, contre 1 322,50 dollars vendredi.