Les Bourses européennes ont clôturé en baisse mardi, lors d'une séance marquée par la publication d'indicateurs des deux côtés de l'Atlantique ainsi que par des prises de bénéfices après plusieurs journées de hausse. Les investisseurs ont plutôt bien accueilli le rebond en août de l'indice ZEW allemand sur le moral des investisseurs mais cela n'a pas suffi à contrebalancer une certaine morosité, amplifiée par une ouverture en baisse à Wall Street. Les indicateurs américains de l'après-midi ont eu peu d'effet sur la cote: la production industrielle a fait un bond plus important que prévu en juillet tandis que les prix à la consommation sont restés stables, les mises en chantier de logements ayant pour leur part augmenté de façon inattendue. L'attention des investisseurs tourne plutôt "autour de la Fed", a complété M. Tueni. La banque centrale américaine doit publier mercredi, après la clôture des places boursières européennes, le compte-rendu de sa dernière réunion. L'Eurostoxx 50 a reculé de 1,00% La Bourse de Paris a terminé en repli de 0,83%, avec le CAC 40 à 4 460,44 points, dans un volume d'échanges faible de 2,3 milliards d'euros. Air Liquide a pris 2,35% à 99,26 euros. Linde et Praxair ont confirmé mardi qu'ils menaient "des discussions préliminaires sur une possible fusion", menaçant la place de numéro un mondial des gaz industriels, occupée par le groupe français. La hausse des cours du pétrole a bénéficié à Vallourec (+4,21% à 4,33 euros), Technip (+0,37% à 51,19 euros), CGG (+0,66% à 23,05 euros) et Total (+0,22% à 43,51 euros). A Londres, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a cédé 0,68% à 6 893,92 points. "Les investisseurs prennent des profits après une période de hausse de presque deux semaines dans la foulée de la décision de la Banque d'Angleterre (BoE) de baisser ses taux", relevait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. A contre-courant, les valeurs minières ont progressé, à l'image du producteur de cuivre chilien Antogasta (+8,66% à 558,50 pence) et de BHP Billiton (+0,67% à 1 049,50 pence). Le secteur des télécoms a reculé: BT Group de 1,06% à 392,60 pence et Vodafone de 1,36% à 236,45 pence, ce dernier rencontrant des difficultés dans son projet de fusion de sa filiale néo-zélandaise avec Sky Network. Les grandes enseignes de distribution ont cédé, les données de l'ONS décrivant une poursuite de l'effritement des prix alimentaires. Tesco a perdu 0,06% à 157,70 pence, Morrison 0,68% à 189,60 pence et Marks and Spencer 3,24% à 337,50 pence. Enfin, le groupe AztraZeneca a lâché 0,91% à 5 097,00 pence après l'annonce d'un accord avec le danois Leo Pharma à propos d'un traitement contre les maladies de la peau. A Francfort, l'indice vedette Dax a cédé 0,58% à 10 676,65 points malgré l'ascension du titre de Linde (+11,09% à 154,80 euros), qui a annoncé des discussions préliminaires pour une fusion avec l'américain Praxair. Deutsche Börse a également progressé (+0,54% à 76,84 euros), qui doit dévoiler mercredi le résultat de son offre d'échange à ses actionnaires en vue d'une fusion avec le britannique LSE. Des informations de presse ont porté préjudice à Volkswagen (-1,74% à 124,15 euros), qui pourrait être poursuivi au pénal aux Etats-Unis pour l'affaire des moteurs truqués, et à Bayer (-0,73% à 97,92 euros), qui envisagerait de faire une offre hostile sur Monsanto, indifférent à ses avances jusqu'à maintenant. Le MDax des valeurs moyennes reculait lui aussi (-0,79% à 21 677,55 points), tiré par l'équipementier Leoni, victime d'un détournement de fonds. A la Bourse de Madrid, l'indice vedette Ibex 35 a perdu 1,13% à 8.621.70 points. La remontée des prix du pétrole a profité à la compagnie pétrolière Repsol (+1,03% à 12,22 euros) mais a nui aux valeurs du secteur des transports telles que IAG, maison mère des compagnies aériennes British Airways et Iberia (-2,37%, à 4.54 euros) et Aena, gestionnaire d'aéroports (-2,02% à 126,40 points). Le groupe de textile Inditex reculait lui de 2,36% à 31.20 euros. La Bourse suisse était nettement dans le rouge en raison de prises de bénéfices après les hausses de ces dernières semaines, l'indice SMI reculant de 1,08% à la clôture, à 8 215,45 points. Seul titre en hausse, Geberit a progressé (+4,61%) après des résultats au premier semestre clairement supérieurs aux attentes des analystes. Les bancaires ont cédé, à l'image de Julius Bär (-1,10% à 41,28 CHF), Credit Suisse (-0,26% à 11,65 CHF) et UBS (-1,34% à 13,29 CHF). Les poids lourds pharmaceutiques Novartis (-1,49% à 79,10 CHF) et Roche (-1,37% à 245,40 CHF) ont eux aussi pesé sur l'indice. Nestlé s'est replié (-1,13% à 78,95 CHF), après avoir franchi la barre des 80 CHF pour la première fois de son histoire, lundi. Nestlé présentera ses résultats semestriels jeudi. A Amsterdam, l'indice AEX a clôturé en baisse de 0,68% à 451,40 points, affecté notamment par ABN Amro (-2,09% à 17,09 euros) et par le groupe de biotechnologies Galapagos (-1,70% à 47,63 euros). La hausse la plus importante revient au sidérurgiste Arcelor Mittal, qui a grimpé de 3,20% à 5,80 euros. La Bourse de Lisbonne a clôturé en net recul, perdant 1,20% à 4.757,88 points, pénalisée notamment par le groupe diversifié Sonae (-3,60% à 0,67 euro), la banque BCP (-2,09% à 1,87 centime d'euro) et sa concurrente BPI (-0,89% à 1,12 euro). Dans le rouge se trouvaient aussi l'électricien EDP (-1,13% à 3,07 euros) et le groupe de grande distribution Jeronimo Martins (-1,06% à 14,94 euros). A Bruxelles, l'indice Bel 20 a terminé en baisse de 1,09%, à 3 524,40 points. Unique valeur en hausse, le groupe chimique Solvay gagnait 0,17% à 97,07 euros. La totalité des autres titres étaient dans le rouge, notamment le groupe pharmaceutique belge UCB, qui perdait 2,74% à 72,81 euros. Wall Street marque un petit temps d'arrêt Wall Street a légèrement baissé mardi au lendemain de records généraux de clôture, les investisseurs se recentrant sur les perspectives de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed): le Dow Jones a perdu 0,45% et le Nasdaq 0,66%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 84,03 points à 18 552,02 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 34,90 points à 5 227,11 points. Tous deux avaient fini à des niveaux sans précédent la veille. L'indice élargi S&P 500, lui aussi à un record lundi, a reculé de 12,00 points, soit 0,55%, à 2 178,15 points. "On arrive dans une période où l'on recommence à penser à la Réserve fédérale (Fed)", a mis en avant Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services, en référence à des propos de William Dudley, président de la Fed de New York. Alors que la banque centrale américaine n'a rien fait depuis le début de l'année pour limiter son soutien à l'économie, M. Dudley a averti qu'un relèvement des taux d'intérêt était "possible" dès la prochaine réunion de la Fed, en septembre. "Le problème, c'est que le marché ne croit pas (à une hausse des taux) et que toute surprise à ce niveau sera très négative pour le marché", a expliqué M. Volokhine. "Les commentaires de M. Dudley ont peut-être été compris comme (le signe que) la Fed commence à préparer le marché à une hausse des taux plus vite qu'attendu." "Mais la Bourse sait que la Fed veut de toute façon relever ses taux, donc cela ne devrait surprendre personne", a enchaîné Art Hogan, de Wunderlich Securities. Malgré une séance riche en indicateurs américains pour le mois de juillet, dont une stagnation prévisible de l'inflation, des chiffres contrastés sur l'immobilier ainsi qu'une bonne performance de la production industrielle, il estimait que le petit déclin de Wall Street n'était lié à aucun "élément particulier". "Sachant que les trois principaux indices viennent de battre des records, c'est bien normal que la Bourse fasse une petite pause", a-t-il conclu. Le Dow Jones et le S&P 500 ont passé le mois de juillet à franchir des records. Ils ont ainsi vite effacé une courte période d'hésitation liée au vote britannique de la fin juin en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE), et ont récemment été rejoints par le Nasdaq. Dick's Sporting Goods bondit Au sein du Dow Jones, la chaîne de magasins Home Depot, spécialiste du bricolage et de l'aménagement de la maison, a perdu 0,61% à 136,23 dollars après avoir passé une grande partie de la séance dans le vert, sans finalement profiter de prévisions annuelles relevées dans la foulée de résultats conformes aux attentes au deuxième trimestre. Parmi les autres valeurs et également dans la distribution, Dick's Sporting Goods, spécialisé dans les articles de sport, a bondi de 7,05% à 58,76 dollars après avoir fait part d'une progression de ses ventes et bénéfice net au dernier trimestre. Le fonds Arch Capital Group a avancé de 4,14% à 80,28 dollars après la confirmation du rachat pour 3,4 milliards de dollars d'une branche d'assurance hypothécaire du géant AIG, qui a monté de 0,15% à 59,31 dollars. Le groupe agroalimentaire Hain, présent dans les produits biologiques, a chuté de 26,31% à 39,35 dollars après avoir annoncé le report de ses résultats trimestriels, à la suite de problèmes comptables, et reconnu qu'il n'atteindrait probablement pas ses objectifs annuels. Le spécialiste des gaz industriels Praxair, qui discute d'une fusion avec l'allemand Linde pour créer la première entité mondiale du secteur, a gagné 2,75% à 121,27 dollars.