Une rencontre d'information sur le texte du projet de loi relatif à la retraite a été organisée, jeudi à Alger, en présence du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale Mohamed El Ghazi. En marge de l'ouverture de cette rencontre, le ministre du secteur a déclaré que, les dispositions de ce projet de loi étaient de nature à conforter les droits des citoyens et garantir les équilibres financiers de la Caisse nationale des retraites (CNR). Le projet de loi relatif à la retraite confortera les droits des citoyens et garantira les équilibres financiers de la CNR, a soutenu le ministre dans une déclaration à la presse. Présidant avec le secrétaire général de l'union générale des travailleurs algériens, (UGTA) Abdelmadjid Sidi Said la cérémonie d'ouverture de la rencontre, M. El Ghazi a rappelé que le projet de loi modifiant et complétant la loi 38-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite portait sur l'abrogation des dispositions de retraite sans condition d'âge instituée en vertu de l'article 2 de l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 modifiant et complétant cette loi. M. El Ghazi a fait savoir que ce projet de loi qui sera présenté au gouvernement dans les semaines à venir et dicté par les "difficultés financières" vise à éviter toute crise que la caisse pourrait rencontrer à l'avenir. Il a affirmé que le texte de loi vise à sauvegarder le système national de retraite dans le cadre de l'égalité et de la justice sociale. Concernant les dispositions du projet de loi relatives aux postes de travail à haute pénibilité, il a encore rappelé qu'une commission comptant des experts de différents domaines, dont des médecins, a été mise en place pour faire les propositions concernant ces métiers qui seront examinées ultérieurement. De sa part, le secrétaire général de l'UGTA a proposé l'installation d'une commission de travail nationale après l'adoption du projet de loi par le Parlement, composée des parties concernées pour examiner les sources de financement de la CNR de manière à garantir sa pérennité. Selon M. Sidi Said, la centrale syndicale a enregistré 657.000 demandes de travailleurs ayant exprimé le souhait de poursuivre le travail après l'âge minimum de la retraite défini à 60 ans. A cet effet, le projet de loi qui entrera en vigueur début 2017 prévoit essentiellement cinq (05) mesures phares. Il porte sur le maintien de l'âge minimum de la retraite à 60 ans et le maintien de la possibilité de départ à la retraite de la femme travailleuse à sa demande dès 55 ans. Le projet de loi permet aux travailleurs de poursuivre volontairement leur activité au-delà de l'âge minimum de 60 ans, dans la limite de cinq (5) années. Il prévoit également des règles spécifiques pour les travailleurs exerçant des métiers très pénibles. Ce projet de loi compte en outre des règles spécifiques concernant les travailleurs exerçant des professions hautement qualifiées ou des métiers déficitaires qui pourront bénéficier, à leur demande, d'un recul de l'âge de leur retraite avec, en contrepartie, des avantages spécifiques liés aux modalités de liquidation de leur pension. La fonction publique "ne peut, seule, résorber le chômage" D'autre part, mais cette fois-ci devant les membres de l'Assemblée populaire nationale, le ministre du secteur a annoncé jeudi à Alger que 1.800.000 jeunes ont bénéficié de postes d'emploi, permanents ou temporaires, dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle et de promotion de l'emploi (DAIP), dont 68% de diplômés universitaires, depuis le lancement de ce dispositif en 2008. Répondant à une question d'un membre de l'APN sur l'insertion professionnelle des diplômés universitaires et l'exercice du droit syndical dans les entreprises économiques, lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales, le ministre a indiqué que le nombre des personnes intégrées dans le monde du travail de façon permanente, depuis janvier 2008 jusqu'en juillet 2015, s'élève à 227.000 jeunes. Le ministre a rappelé les efforts consentis par le secteur de l'emploi dans le cadre des dispositifs de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage notamment au profit des jeunes, soulignant que la fonction publique "ne peut, seule, résorber le chômage". M. El Ghazi a insisté sur la nécessité d'orienter les jeunes vers le secteur économique, rappelant que celui-ci accueille actuellement 35% des demandeurs d'emploi. Concernant l'exercice du droit syndical au sein des entreprises économiques privées, notamment étrangères, le ministre a rappelé, en référence à la société Peugeot Algérie, les mesures juridiques qui permettent aux travailleurs d'exercer le droit syndical au sein de toutes les entreprises. Cette entreprise a permis à ses travailleurs de créer une section syndicale relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), après que l'inspection du travail l'eut saisie pour l'inciter à permettre aux travailleurs d'exercer leur droit syndical et à défendre leurs revendications professionnelles, a-t-il dit.