Les Bourses européennes sont restées hésitantes jeudi, finissant en légère baisse, malgré les assurances de la Banque centrale européenne sur la prolongation de ses rachats d'actifs. La Bourse est "coincée entre deux chiffres ... il y a eu mercredi les chiffres de l'activité dans les services aux Etats-Unis bien meilleurs qu'attendu, et il y aura vendredi le rapport mensuel sur l'emploi américain", a expliqué Françoise Rochette, de Mandarine Gestion. L'Eurostoxx 50 a laché 0,16% La Bourse de Paris a terminé dans le rouge (-0,22%). L'indice CAC 40 a perdu 9,85 points à 4 480,10 points. SFR a perdu 2,01% à 24,85 euros alors que l'Autorité des marchés financiers (AMF) a invoqué des conditions "imprécises" pour motiver sa décision de "non-conformité" du projet d'offre publique d'échange (OPE) du groupe de médias et télécoms Altice sur la part du capital de SFR Group qu'il ne détient pas encore (environ 22%). Air Liquide a souffert (-2,14% à 94,17 euros) d'un abaissement de sa recommandation à "vendre" contre "neutre" par UBS. Le secteur bancaire a poursuivi son rebond, à l'instar d'Axa (2,40% à 20,07 euros), BNP Paribas (+2,00% à 48,55 euros), Société Générale (+2,19% à 32,60 euros), Natixis (+1,66% à 4,41 euros) et Crédit Agricole (+0,37% à 9,11 euros). Genfit a perdu 11,34% à 21,30 euros, après avoir levé 33,9 millions d'euros lors d'une augmentation de capital par placement privé. Côté immobilier, Klépierre a perdu 1,81% à 38,19 euros et Unibail-Rodamco 2,54% à 222,10 euros. Les valeurs télécoms ont également souffert comme Orange (-1,30% à 13,67 euros) ou Iliad (-2,37% à 181,45 euros). La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,47%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 33,29 points pour terminer à 6.999,96 points. EasyJet a dégringolé (-6,93% à 933,50 pence) après avoir prévenu que son bénéfice annuel avant impôt allait chuter de 28%. Dans son sillage, le groupe IAG (compagnies British Airways et Iberia, entre autres) a perdu 3,91% à 381,30 pence. La grande distribution a été affectée par des prises de bénéfices après l'envolée de Tesco mercredi. Ce dernier a lâché 2,51% à 201,90 pence, Marks and Spencer 2,10% à 330,60 pence, Sainsbury's 1,37% à 244,90 pence et Morrison 0,76% à 221,30 pence. Le BTP était mal orienté avec les craintes pour les prix immobiliers sur fond de Brexit. Taylor Wimpey s'est enfoncé de 1,29% à 153,40 pence, Persimmon de 1,03% à 1.823,00 pence et Barratt Developments de 1,27% à 505,00 pence. La Barclays a été recherchée (+1,04% à 174,25 pence) après avoir vendu ses activités britanniques de "trust" (sociétés gérant les avoirs de clients). Enfin, les compagnies énergétiques ont été sous pression, à l'image de Centrica (-2,93% à 218,70 pence) et SSE (-2,19% à 1518,00 pence). A la Bourse de Francfort, l'indice vedette Dax a clôturé sur une baisse de 0,16% à 10.568,80 points, et le MDax a perdu 0,05% à 21.559,08 points. Le fabricant de semi-conducteurs Infineon a terminé en tête, en hausse de 1,63% à 16,19 euros, suivi par le chimiste BASF (+1,03%, à 78,24 euros) et le fabricant de ciment HeidelbergCement (+0,95, à 84,80 euros). L'action Deutsche Bank a cédé 0,29%, à 12,04 euros. Le titre du groupe d'énergie RWE a abandonné 1,70%, à 14,46 euros, à la veille de l'introduction en Bourse de sa filiale Innogy (énergies renouvelables et réseaux). Le groupe immobilier Vonovia a subi la plus mauvaise performance du Dax, en repli de 2,06%, 31,60 euros. Sur l'indice des valeurs moyennes MDax, le titre du fabricant d'ampoules Osram a terminé en hausse de 10,38%, à 59,95 euros, dopé par des rumeurs sur son rachat par des chinois. La Bourse de Madrid a terminé en légère baisse, cédant 0,24% à 8.757,40 points malgré la bonne forme du secteur bancaire. Banco Santander a gagné 1,02% à 4,05 euros, BBVA 0,76% à 5,46 euros, CaixaBank 2,46% à 2,37 euros et Bankia 0,94% à 0,75 euro. Banco Popular, la 7e banque espagnole, a perdu 0,71% à 1,12 euro sur fond de négociation de son plan de restructuration. Le gestionnaire d'aéroports Aena a perdu 2,57% à 127,20 euros et IAG, propriétaire d'Iberia et de British Airways 4,25% à 4,32 euros, la progression du trafic aérien mondial étant moindre en août qu'en juillet. Le groupe de BTP et de services Ferrovial, actionnaire de l'aéroport de Londres-Heathrow, a cédé 1,49 euro à 18,20 euros. Exception à la Bourse de Milan où l'indice FTSE Mib a gagné 0,09% à 16.492 points. UniCredit a gagné 2,29% à 2,14 euros, après que le Messagero a affirmé qu'Amundi aurait offert quelque 4 milliards d'euros pour racheter Pioneer Investments, soit plus qu'attendu par le marché. Egalement en nette hausse le fournisseur d'énergie A2A (+2,25% à 1,229 euros) et la société de gestion Azimut (+2,11% à 14,5 euros). La BMPS était en revanche en queue de peloton, perdant 3,34% à 0,1679 euro, un nouveau minimum historique. L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a clôturé en recul de 0,82% à 4.537,63 points, avec 15 de ses 18 titres dans le rouge. Valeur la plus pénalisée de la séance, la société postale CTT a chuté de 2,11% à 5,74 euros. Le groupe électricien EDP a perdu 1,56% à 2,78 euros et sa filiale pour les énergies renouvelables, EDP Renovaveis, a cédé 1,39% à 6,75 euros. La banque BCP s'est toutefois appréciée de 0,65% à 1,55 centime d'euro. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,27% à 454,82 points. L'opérateur de télécoms KPN a perdu 3,15% à 2,83 euros tandis qu'à la hausse, l'assureur Aegon a gagné 2,32% à 3,71 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en légère baisse de 0,07%, l'indice Bel-20 s'affichant à 3.559,59 points. Meilleure performance, parmi les six valeurs en hausse, le bancassureur ING, qui a pris 1,30% à 11,28 euros. Le fabricant de produits d'hygiène Ontex a subi la baisse la plus importante: -2,01% à 27,85 euros. Wall Street attentiste à la veille des chiffres de l'emploi Wall Street a terminé en très légère baisse jeudi, s'interrogeant sur les politiques monétaires et attentiste à la veille de la publication des chiffres de l'emploi américain pour septembre: le Dow Jones a perdu 0,07% et le Nasdaq 0,17%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a concédé 12,53 points à 18.268,50 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 9,17 points à 5.306,85 points. L'indice élargi S&P 500 a en revanche progressé de 1,04 point, soit 0,05%, à 2.160,77 points. "Il y a des attentes pour de bons chiffres de l'emploi, ce qui d'un côté renforcerait la probabilité d'une hausse des taux de la Fed en décembre, mais viendrait aussi indiquer une poursuite du renforcement de l'économie, et c'est ce qu'il faut pour que les marchés d'actions progressent", a expliqué Michael James de Wedbush Securities. Les investisseurs continuent de s'interroger sur un possible resserrement monétaire d'ici la fin de l'année par la Réserve fédérale américaine (Fed). Jeudi, les attentes de bons chiffres mensuels de l'emploi ont été renforcées par la publication d'une baisse surprise des inscriptions hebdomadaires au chômage. "Le faible niveau des inscriptions au chômage indique (...) que le marché du travail reste en bonne santé", ont commenté les analystes de Barclays dans une note. En cours de séance, la Bourse de New York s'est un peu reprise quand "un responsable de la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué que la BCE démentait des commentaires laissant entendre qu'elle pourrait réduire son programme de rachats d'actifs (QE)", a ajouté Michael James. Depuis quelques jours, la possibilité d'un autre resserrement monétaire, cette fois dans la zone euro, inquiétait en effet les marchés. Parmi les facteurs pesant quelque peu sur les indices, "il y a un peu de renforcement du dollar et des mouvements sur le marchés des devises. Nous avons aussi des inquiétudes sur Deutsche Bank. Les investisseurs ont du mal à trouver des raisons d'acheter dans ces conditions", a indiqué Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management. Twitter plonge Parmi les valeurs, Twitter, a dévissé de 20,10% à 19,87 dollars à la suite d'informations du site internet Re/Code indiquant que Google, cité de manière récurrente comme un des prétendants à son rachat, ne serait pas intéressé par le réseau social. Salesforce, toujours sur les rangs, selon une source proche du dossier, a pris 4,15% à 71,26 dollars. Dans le secteur pharmaceutique, Alnylam va arrêter le développement d'un médicament qui devait être destiné à lutter contre une malformation cardiaque et a plongé de 48,49% à 36,21 dollars. Le géant de la distribution Wal-Mart a reculé de 3,22% à 69,36 dollars après avoir prévenu que ses bénéfices allaient stagner lors de son prochain exercice fiscal, en raison de gros investissements pour rattraper son retard dans le commerce en ligne. L'émetteur de cartes bancaires American Express (Amex) perdait 3,76% à 61,94 dollars à la suite de la dégradation de sa note par Nomura qui craint un recul de ses parts de marché. Le fabricant de voitures électriques Tesla a perdu 3,58% à 201,00 dollars. La banque Goldman Sachs s'interroge sur les risques posés par sa fusion avec Solarcity (-2,69% à 19,51 dollars) et a dégradé sa note. Les compagnies d'assurance Heritage Insurance et Universal Insurance ont perdu respectivement 9,91% à 12,46 dollars et 12,24% à 19,51 dollars, sur des craintes que l'ouragan Matthew qui s'approche de la Floride, ne cause des dégâts qui viendraient plomber leurs bénéfices.