Des associations de protection du consommateur, des vétérinaires et des nutritionnistes ont appelé jeudi à Alger à la création d'une Agence nationale de l'alimentation et de la salubrité alimentaire, qui sera chargée de contrôler les différents produits alimentaires consommés par le citoyen et d'assumer le rôle de dispositif d'alerte afin d'éviter les intoxications alimentaires collectives. Cette proposition figure parmi les recommandations proposées par des nutritionnistes, lors d'une journée d'études consacrée à la sécurité sanitaire de l'alimentation d'origine animale, organisée par l'Association pour la protection et l'orientation du consommateur et son environnement (APOCE), à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation, le 16 octobre. Le président de l'APOCE, Mustapha Zebdi a affirmé que "pour la consommation de produits alimentaires surs et contrôlés par des laboratoires et des vétérinaires, il est nécessaire de créer une instance indépendante appelée "Agence nationale de l'alimentation et de la salubrité alimentaire", à l'instar des pays développés, chargée de remédier aux insuffisances relevées dans ce domaine". L'Agence doit être composée de représentants des autorités publiques et d'instances officielles chargées du contrôle dont la gendarmerie nationale, la police, de représentants d'associations de protection du consommateur et d'associations professionnelles spécialisées dans l'alimentation et des agriculteurs. Elle se chargera de la règlementation, de la consultation et du contrôle, pour sécuriser les produits alimentaires et s'assurer de leur conformité aux normes internationales. L'enseignant à l'Ecole nationale des vétérinaires (ENV), Mohamedi Dahman a évoqué certains dépassements concernant l'utilisation anarchique de certains médicaments vétérinaires par les éleveurs de bétails, sans le recours aux vétérinaires, ce qui constitue un véritable danger pour le bétail et la santé des consommateurs de viande, appelant à la création de cette agence. M. Mohamedi a mis en avant la mission de contrôle que l'agence doit assumer sur le terrain, proposant à ses services d'effectuer des patrouilles inopinées de contrôle des lieux de vente du bétail et des marchés consacrés à la vente de médicaments pour bétail, sans tenir compte de certaines règles scientifiques et sanitaires dans leur utilisation. L'inspectrice vétérinaire, Mme Mohamedi a insisté sur "la nécessité de hâter" la création d'une agence nationale de nutrition et de salubrité alimentaire pour éviter les dangers qui pourraient menacer la santé du consommateur, en allusion à la viande avariée des moutons du sacrifice lors de la récente fête de l'Aïd el Adha. Pour sa part, le directeur et inspecteur vétérinaire, Idir Kamel, a souligné la nécessité d'unifier les efforts des différents dispositifs de contrôle, relevant du ministère de la Santé et de l'Agriculture, et du Commerce dans le cadre d'une seule instance. Il a proposé de placer l'instance sous la supervision du Premier ministre, et de la diviser en deux services. Le premier consacré au recensement et le deuxième à l'aspect qualité et au contrôle de conformité pour assurer une alimentation saine qu'il s'agisse des produits locaux, importés ou ceux destinés à l'exportation. Concernant la viande avariée de certains moutons lors de la récente fête de l'Aïd el Adha, M. Zebdi a souligné l'impératif "d'agir pour remédier à la commercialisation anarchique de ces médicaments sans contrôle", appelant les autorités à "renforcer le contrôle et l'organisation des marchés de bétails pour éviter les dangers qui peuvent menacer la vie des citoyens".