L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen a appelé samedi soir à prolonger de trois jours supplémentaires le cessez-le-feu, même s'il n'a pas complètement réussi à faire taire les hostilités. Les 72 heures de cessation des hostilités prenant bientôt fin, Ismail Ould Cheikh Ahmed appelle les parties à s'accorder sur sa prolongation renouvelable d'au moins 72 heures, dans un communiqué affiché sur sa page Facebook. La trêve a effectivement pris fin à minuit heure locale, soit 21H00 GMT, samedi. Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a estimé que le cessez-le-feu avait globalement tenu en dépit de violations rapportées des deux côtés, dans plusieurs endroits. De violents combats entre rebelles Houthis et forces progouvernementales ont notamment éclaté samedi à la frontière avec l'Arabie saoudite en dépit de cette trêve en vigueur depuis trois jours, selon des responsables militaires. Dix rebelles et quatre combattants gouvernementaux ont été tués dans ces affrontements. Mais la trêve, entrée en vigueur après des pressions internationales mercredi à 23H59 locales (20H59 GMT), avait fait renaître l'espoir d'un possible règlement de ce conflit qui a fait plus de 6 900 morts et déplacé plus de trois millions de personnes selon l'ONU. Nous avons noté ces derniers jours que de la nourriture et de l'aide humanitaire ont pu être distribués dans plusieurs quartiers affectés et que le personnel de l'ONU a réussi à atteindre des zones jusque-là inaccessibles. Nous voudrions poursuivre ces efforts et les élargir dans les prochains jours, a expliqué l'envoyé spécial de l'ONU dans son communiqué. La trêve décrétée mercredi soir est la sixième tentative de cesser les hostilités depuis l'intervention en mars 2015 au Yémen de la coalition arabe sous commandement saoudien après la prise par les Houthis de vastes pans du territoire. Violents combats malgré la trêve De violents combats entre des rebelles Houthis et des forces progouvernementales au Yémen ont éclaté samedi à la frontière avec l'Arabie saoudite en dépit d'une trêve de trois jours qui doit prendre fin en soirée, ont affirmé des responsables militaires. Dix rebelles et quatre combattants gouvernementaux ont été tués dans ces affrontements. Des avions de la coalition arabe dirigée par Ryad, qui soutient les forces loyalistes au Yémen, ont par ailleurs bombardé tard vendredi des lanceurs de missiles de rebelles présumés à l'est de Sanaa, la capitale yéménite sous contrôle des Houthis, a indiqué un responsable militaire. Le médiateur onusien a pris contact avec les parties pour trouver un accord sur une extension du cessez-le-feu. Il a rencontré vendredi soir le vice-président yéménite Ali Mohsen al-Ahmar à Ryad, selon un média d'état yéménite. Ce dernier a affirmé qu'ordre avait été donné aux forces progouvernementales de respecter la trêve et les efforts de l'ONU et a accusé les rebelles d'avoir commis 449 violations lors des 24 premières heures du cessez-le-feu. La France a également réagi, déplorant les nombreuses violations du cessez-le-feu. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a appelé les belligérants à le respecter pleinement et à en accepter le renouvellement. L'agence de presse Sabanews, contrôlée par les rebelles, a elle accusé la coalition arabe d'avoir mené des frappes aériennes notamment dans les provinces de Sanaa, Saada et Jawf (nord) et de Chabwa (sud). Un chef rebelle, Hassan al-Charafi, a été tué dans la province de Saada, le fief des insurgés chiites Houthis. Neuf rebelles et quatre soldats gouvernementaux ont par ailleurs péri à l'ouest de Midi, une ville portuaire frontalière de l'Arabie saoudite, selon des responsables militaires. Les combats ont éclaté avec la progression des troupes gouvernementales vers la ville en vue de la reprendre. La trêve décrétée mercredi soir est la sixième tentative de cesser les hostilités depuis l'intervention en mars 2015 au Yémen de la coalition arabe sous commandement saoudien après la prise par les Houthis de vastes pans du territoire. Cinq combattants d'Al-Qaïda, dont un chef local, ont par ailleurs été tués dans la nuit de vendredi à samedi dans une attaque de drone dans la province centrale de Marib, a indiqué un responsable de la sécurité. Les Etats-Unis sont les seuls à disposer de tels drones dans la péninsule arabique.