Hillary Clinton affichait sa sérénité vendredi après la relance par le FBI de l'affaire de sa messagerie privée, pourtant classée en juillet. Son rival pour la Maison Blanche, Donald Trump, a saisi l'aubaine pour affirmer que la présidentielle n'était pas jouée. La candidate démocrate à la succession de Barack Obama, qui possède six points d'avance sur son adversaire si l'on en croit le dernier sondage Reuters/Ipsos à moins de deux semaines de la présidentielle, est à nouveau sous le feu des critiques des républicains après l'annonce par le patron du FBI, James Comey, de nouveaux messages dans la messagerie privée de l'ancienne secrétaire d'Etat. Ceux-ci devaient être examinés par les enquêteurs fédéraux pour déterminer s'ils contiennent des informations significatives ou confidentielles, a précisé le chef du FBI. Ces messages ont été découverts, selon la chaîne NBC, sur l'ordinateur portable de Huma Abedin, proche d'Hillary Clinton et membre de son cabinet au département d'Etat, et de son mari Anthony Weiner, dont elle est séparée depuis août et qui fait l'objet d'une enquête pour l'envoi de messages à caractère sexuel avec une mineure. Mais aucun autre détail n'a été communiqué par le patron de la police fédérale dans sa lettre envoyée aux présidents de commissions compétentes du Congrès, contrôlé par les républicains. Des faits Hillary Clinton s'est dite sûre vendredi que les nouveaux messages découverts par le FBI ne changeraient pas les conclusions de l'enquête de la police fédérale, qui avait demandé en juillet le classement de l'affaire. Le directeur lui-même a dit qu'il ne savait pas si les messages évoqués dans la lettre étaient significatifs ou non, a déclaré la candidate démocrate à la Maison Blanche lors d'un court point presse à Des Moines, dans l'Iowa. Je suis certaine, quels qu'ils soient, qu'ils ne changeront pas la conclusion de juillet, a-t-elle ajouté, appelant le directeur du FBI James Comey à publier plus d'informations que la courte lettre qu'il a envoyée quelques heures plus tôt à des élus du Congrès. Nous ne connaissons pas les faits, c'est pourquoi nous demandons au FBI de publier toutes les informations en sa possession, a lancé la candidate démocrate, qui a commencé par s'étonner d'une telle annonce à seulement onze jours de l'élection présidentielle. Nous sommes à 11 jours de ce qui est peut-être l'élection nationale la plus importante de notre vie. Le vote a déjà commencé dans le pays. Les Américains méritent donc d'obtenir tous les faits immédiatement, a-t-elle poursuivi. Des milliers de messages ont été découverts, selon la chaîne NBC, sur un ordinateur portable ayant appartenu à Huma Abedin, proche d'Hillary Clinton et membre de son cabinet au département d'Etat, et à son mari Anthony Weiner, dont elle est séparée depuis août et qui fait l'objet d'une enquête distincte des autorités pour l'envoi de messages à caractère sexuel avec une mineure. Nous avons entendu ces rumeurs, a encore dit Hillary Clinton. Nous ne savons que croire (...) C'est pourquoi le FBI a la responsabilité de nous dire ce dont il parle, a insisté la candidate, avant de tancer James Comey pour avoir envoyé cette lettre seulement à des présidents de commissions parlementaires, tous républicains, et de tourner les talons. Aubaine pour Trump Même le président Barack Obama, qui parcourt ces jours les Etats-Unis pour faire campagne pour Hillary Clinton, s'est senti obligé d'évoquer l'affaire lors d'un meeting à Orlando, en Floride. "A cause de la nature d'Internet et des réseaux sociaux, il est parfois difficile de distinguer le vrai du faux", a-t-il dit. "Mais je vous en supplie, le choix de cette élection est vraiment clair". Tout à son avantage, Donald Trump n'a pas mâché ses mots devant ses sympathisants réunis vendredi à Manchester (New Hampshire). "La corruption d'Hillary Clinton atteint une ampleur sans précédent", a-t-il asséné, tandis que ses partisans scandaient "enfermez-la !". "J'ai un grand respect pour le fait que le FBI et le ministère de la justice soient désormais disposés à avoir le courage de corriger la terrible erreur qu'ils ont commise" en classant leur enquête, a-t-il ajouté. "Nous allons regagner la Maison Blanche", a-t-il clamé.