Le Secrétaire général de l'Opep, Mohamed Barkindo, a déclaré hier à Abou Dhabi que l'Opep restait attachée à l'accord d'Alger et a qualifié de "vitale" la coopération entre les membres et non membres de l'organisation en vue de rééquilibrer le marché pétrolier. "Il est vital que les pays Opep et non-Opep se réunissent et prennent des mesures coordonnées pour rééquilibrer le marché dans leur intérêt commun", a déclaré M. Barkindo à l'ouverture d'une conférence internationale sur le pétrole à Abou Dhabi. Le ministre algérien de l'Energie Noureddine Boutarfa a par ailleurs, démenti les informations faisant état de la remise en cause par des membres de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP) de l'accord trouvé le 28 septembre dernier à Alger sur le gel de la production du pétrole à une fourchette allant entre 32,5 et 33 millions barils/jour pour stabiliser les prix. Fin septembre à Alger, les pays de l'Opep sont parvenus à un accord historique pour réduire leur production d'or noir afin de soutenir les prix du brut qui pâtissaient depuis 2014 d'une offre excédentaire. "L'accord (d'Alger) a souligné l'engagement de l'organisation en faveur de la stabilité des marchés pétroliers", a rappelé M. Barkindo, soulignant que la Russie, premier producteur mondial de pétrole, soutenait l'accord d'Alger. "Nous, à l'Opep, restons attachés à l'accord d'Alger", a-t-il déclaré, ajoutant avoir "entendu dire au plus haut niveau à Moscou que la Russie est avec" l'Opep. L'Opep et la Russie ont tenu plusieurs réunions récemment afin de resserrer leur coopération pour diminuer la volatilité des prix. Par ailleurs, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, avait affirmé avant-hier à Alger que les quotas de production des pays de l'Opep seraient arrêtés lors de la réunion ordinaire de cette organisation prévue le 28 novembre à Vienne. "Il n'y a pas de retour sur l'accord d'Alger. Aujourd'hui, nous sommes en application de cet accord. Le comité technique de haut niveau installé suite à la réunion d'Alger est en train d'y travailler, et l'accord d'Alger n'a pas été remis en cause", a indiqué M. Boutarfa à la presse. Le ministre a indiqué également que ce comité technique de haut niveau avait "déjà réglé pas mal d'éléments techniques". Il a proposé que la durée de l'accord soit d'une année à partir de janvier 2017 avec révision au bout de six (6) mois, a-t-il précisé. M. Boutarfa a souligné qu'il faudrait attendre la prochaine réunion de l'Opep où les quotas de chaque pays seront arrêtés, ajoutant que "chaque pays réduira en fonction de son volume de production actuel". La présidence de ce comité technique de haut niveau de l'Opep, chargé essentiellement de définir les mécanismes de réduction de la production de chaque pays membre et de coordonner avec les pays non membres de l'Opep pour la mise en œuvre de l'accord d'Alger, a été confiée à l'Algérie. Par ailleurs, en fait, des informations avaient mentionné l'existence de tensions entre Saoudiens et Iraniens lors d'une réunion technique la semaine dernière à Vienne en Autriche, Riyad menaçant d'augmenter fortement sa production pour faire baisser les cours si Téhéran refusait de plafonner sa production. Une tension qui n'a d'ailleurs pas tardé à parvenir aux marchés pétroliers, déjà extrêmement attentifs aux moindres gestes et faits du cartel. Le contrat de décembre sur le brut léger américain (WTI) a perdu 59 cents, soit 1,32%, à 44,07 dollars le baril et le Brent a cédé 77 cents (-1,66%) à 45,58 dollars. Sur la semaine, le brut léger a perdu 9,3% et le Brent 8,2%, leur plus mauvaise performance hebdomadaire depuis janvier. Revenant sur les missions et réalisations de ce comité technique de haut niveau, M. Boutarfa a expliqué que ledit comité "a déjà réglé pas mal d'éléments techniques" et proposé, entre autres, que la durée de l'accord soit d'une année à partir de janvier 2017 avec révision au bout de six mois. Pour voir plus clair, le ministre algérien a suggéré d'attendre la prochaine réunion de l'OPEP, programmée pour le 28 novembre à Vienne où les quotas de chaque pays seront arrêtés et réduits "en fonction de son volume de production actuel". Pour rappel, l'accord d'Alger, ensuite la rencontre OPEP et non-OPEP d'Istanbul en Turquie le 13 octobre avaient donné un véritable coup de fouet aux prix du Brent qui ont grimpé jusqu'à près de 53 dollars/baril, un record pour 2016, avant de redescendre à des niveaux plus bas, cette semaine.